Tour du Volcan Cantalien.
du 17 au 22 juin 2015
Au départ de St Paul de Salers, par le Puy Violent, le hameau du Fau - La Bastide, le Puy Mary, le Buron d'Eylac, les villages du Claux, Cheylade, St Hippolyte, la Font Sainte, les crêtes, le lac des cascades, Le Falgoux, Retour à St Paul de Salers.
(pour voir le parcours tracé sur Openrunner.) www.openrunner.com/index.php?id=4976111
Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre. Autorisation de reproduction 2008.
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J'ai fait cette randonnée en empruntant le plus souvent le GR® 400, mais aussi d'autres sentiers non balisés, des petites routes, ou des traces à travers champs en me laissant guider par mon flair, et ma bonne étoile. Je suis parti avec ma tente, mon matelas neuf, mon duvet, et tout ce qu'un bivouaqueur doit avoir... Mon sac pesait 13kg, en sachant qu'il est possible de se ravitailler chaque jour dans les villages.
J'ai vite compris qu'il nest pas possible de planter sa tente où on veut! Tout d'abord le bivouac n'est pas toléré dans le Parc Naturel des Volcans d'Auvergne... Ensuite il faut tenir compte de toutes les clôtures, des chicanes, des échelles, des portes de parcs à bestiaux à ouvrir à fermer tous les cent mètres, et quand il n'y avait pas d'ouvertures, j'ai dû me transformer en G.I pour ramper ventre à terre (en ayant soin d'avoir enlever le sac à dos) avec des barbelés qui risquaient de me gratter le dos ou les fesses, pendant que de l'autre côté, de belles rousses à cornes de lyre m'observaient de pieds fermes! Je ne parle même pas de la quantité de bouses de vaches au mètre carré...
Ah! des belles il y en avait des centaines chaque jour, avec leurs petits, leur mari, et leurs amants : boeufs et taureaux, et ils me regardaient d'un sale oeil. "Excusez moi je ne fais que passer, désolé de franchir votre territoire" : on m'a dit après que j'avais pris des risques!. Mais il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir avant, autrement on ne ferait rien.
Donc, on ne campe pas n'importe où dans le Cantal.
Cela dit, tout est très bien. Sur cette partie, le GR® 400 est bien balisé, (contrairement à ce que j'avais lu sur d'autres sites avant mon départ) mais les marquages blanc/rouge ont l'air d'être récent! Néanmoins, pour les deux derniers jours, je ne crois pas que ce soit une bonne idée d'avoir fait les balisages sur des piquets trop petits qui se confondent aux herbes et aux fleurs, au milieu des champs sans pistes visibles.
Après avoir traversé l'Auvergne l'an dernier l'hiver en raquettes, ce tour dans le Cantal en début d'été est le bon moment avant l'affluence estivale. Je reviendrai l'an prochain faire la partie sud entre Murat, le Lioran, Mandailles... |
Avant le départ : quelques photos de Salers, l'un des plus beaux villages de France.
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Mercredi 17 juin 2015
Je commence à marcher à 8h40 au départ de St Paul de Salers, village à 780m sur l'autre versant de la Maronne, en face de Salers. Il fait beau.
La montée se fait par la petite route en lacets, et les hameaux de Vielmur, et La Roucheyre. Le chemin est différent de ce que j'avais vu en hiver avec les congères et les piquets de clôtures dépassant seulement de quelques centimètres de la neige! J'arrive à la Croix des vachers à 10h15. La vue est très belle sur les vallées, et le village de Salers au loin. Petite pause d'un quart d'heure à la table d'orientation.
J'arrive au village du Fau, et à la Bastide 939m, vers 15 heures, pour m'installer à l'Aire naturelle Lissart de Miège ; bien que la douche soit à peu près chaude, c'est plutôt spartiate... Il y a un belge qui a monté sa tente et doit rester, paraît-il, trois semaines!
Dans la soirée le ciel se couvre. Je fais ma popote, je mange, et me couche à 20h30. |
Jeudi 18 juin 2015
La nuit était ventée et fraîche. Je me lève à 6h30. Le vent du nord pousse de gros nuages.
Je mange mes fruits secs, un kiwi, pendant que la tente essaie de sécher un peu de la condensation...
Le sentier descend à la route très touristique et au parking du Pas de Peyrol 1588m : voitures, motos, camping-cars, etc...
Il est midi et demi. Pause pour déguster à l'auberge une truffade agrémentée de pounti, et tarte myrtilles. J'en sors à 14h30 le ventre plein, et je me sens un peu lourd pour grimper au Puy Mary 1783m. Mais la montée est facilitée par un large chemin bétonné et des larges escaliers. Il y a beaucoup de grisaille et de brouillard, donc peu de monde.
Fleurs des champs.
Après ma popote, je me couche à 21h. Grand vent toute la nuit, j'ai entendu craquer de tous les côtés. Le calme est venu vers 4 heures du matin, mais la pluie s'est mise à tomber en peu de temps! Autrement dit, j'ai très mal dormi! Mais heureusement à l'abri. |
Vendredi 19 juin 2015
Je me lève à 6h30, il pleut depuis un bon moment ; le brouillard est dense, je ne vois rien à dix mètres! Je me recouche... satisfait d'être au sec!
A 7h45, la pluie a cessé, je me relève. Le brouillard est toujours présent. Rituel du matin : grignotage de fruits secs, amendes, raisins secs, abricots, et un kiwi. 8h30 toujours gros brouilard.
Je voulais passer par la Brêche de Roland, (qui n'a rien à voir avec celle des Pyrénées) pour contourner le Puy de Peyre Arse et passer par le col de Cabre et descendre vers la Gravière, mais tout est bouché par là haut, et vue l'heure tardive, je préfère changer d'itinéraire, en me décidant à partir à 9h25 en suivant le GR® 400 au col d'Eylac ; c'est une vaste piste verte, mais l'hiver piste de ski de fond jusqu'au col de Serre. Des chevaux, des juments, et leurs poulains en liberté, gambadent dans les prés.
Rencontres en chemin.
Arrivé au col de Serre à 1300m, deux gars avec leur camping car m'invitent à prendre un café avec eux sur les tables de pic-nic. Pause sympathique et bienfaisante de boire quelque chose de chaud à 10h30. Pendant ce temps, la brume se lève, le ciel s'éclaircit, et la température remonte un peu.
Avant d'arriver au col de Serre, je retrouve le GR® 400 sur la droite. Pause casse-croûte. Je repars à 14 heures par le bois de Nolly Lavialle, et les prés.
J'arrive au Claux dans l'après midi. Le village n'est pas débordant d'activité, à part le centre de parapente du Puy Mary, il n'y a pas grand monde, et la seule épicerie est fermée depuis fin avril pour cause de maladie de la gérante.
Le ciel est dégagé, le soleil est revenu... Je vais m'installer discrètement à l'écart pour la nuit.
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Samedi 20 juin 2015
Ce matin il fait beau, pas un nuage dans le ciel à six heures et demi. J'attends un peu que les rayons de soleil sèchent l'humidité dûe à la condensation à l'intérieur de ma toile.
A 9 heures je prends un sentier grimpant en sous bois. La journée commence par une petite galère... Je me retrouve très vite sur une trace glissante dans la boue, avec des ruisseaux partout au milieu des branchages. J'ai sûrement pris une mauvaise piste! Il m'aura fallu presque quarante minutes pour gravir cent cinquante mètres!...
L'étang de Lascourt
Arrivé en haut, je me retrouve sur un vaste plan d'herbe rase. Cela aurait pu être un très bel emplacement de bivouac ; l'étang de Lascourt est tout proche, mais la présence de chevaux n'est peut être pas l'idéal pour passer la nuit sous tente... Le décor est remarquable : la prairie, l'étang, les plantes aquatiques, les coassements de grenouilles, les chevaux, mais aussi le terrain marécageux aux abords de l'étang.
10h10, je repars par la petite route et un chemin en direction du hameau du Sartre. Ensuite une nouvelle petite route, et chemin champêtre menant au lac des cascades et sa réserve naturelle. Il est midi.
Je continue jusqu'au hameau d'Escorolles, son manoir visible de loin, mais en approchant je constate qu'il est plutôt délabré. Plus loin, j'arrive à Cheylade à 12h50 ; beau village surplombant la vallée de la petite Rhue. L'église romane construite au XIIe siècle, et modifiée au XVe siècle est l'une des plus belles du Cantal.
Ce village se meurt aussi, et il ne compte plus que 240 habitants au dernier recensement ; mais il reste encore la boulangerie et l'épicerie. A 13 heures je continue la route pour arriver en trois quarts d'heure à Saint Hippolyte, petit village fleuri.
Je me suis quand même bien éloigné de mon tour du Volcan Cantalien... Le temps est au beau, je décide de rejoindre la chapelle de Font Sainte, pour bivouaquer par là, ou prendre les crêtes et retrouver demain le GR® 400 près de l'étang de Lascourt où je suis passé ce matin.
Je continue à monter jusqu'à la chapelle de Font Sainte :
La fontaine
Il est 14h30, et grand temps que je fasse ma pause casse-croûte, et remplisse ma gourde à la fontaine, où des touristes venus en voitures font provision d'eau dans des jerricanes. J'hésite un bon moment entre bivouaquer ici ou continuer par les crêtes. Malgré l'heure tardive je décide de continuer, espérant passer la nuit quelque part là-haut... On m'informe de la présence de nombreux troupeaux de vaches Salers, et des difficultés à trouver un lieu sûr de bivouac dans les pâturages!
Il n'y a pas de sentiers, mais des taces de troupeaux dans tous les sens. Ca commence par des clôtures à ouvrir, et fermer. Des barrières coincées, qui ne s'ouvrent pas : plus qu'une solution, grimper dessus, pour passer de l'autre côté, avec des bestiaux en liberté qui me regardent bizarrement! Je regrette de ne pas avoir la caméra frontale : cela pourrait être rigolo après, parce que dans l'instant présent je suis plutôt inquiet en voyant ces bêtes me suivre... Les vaches sont toujours dangereuses quand elles ont leurs veaux, et la présence d'un intrus peut aggraver la situation.
Les Salers de la peur...
Par moments le Puy Mary est visible, en prenant une direction sud au milieu des champs. Je dois passer mon sac à dos de l'autre côté, et ramper ventre à terre sous des barbelés, lorsqu'il n'y a pas d'ouverture possible! Malgré tout, quelques chicanes et échelles, facilitent le passage par endroits.
Je perds beaucoup de temps à chercher, et à patauger dans un mélange de boue et de bouse... Il n'est pas possible de bivouaquer sur ces crêtes!
De là-haut je vois la vallée, et Cheylade où j'étais à midi. A un moment, je contourne une clôture de barbelés, au lieu d'essayer de la franchir en pleine pente ; plus bas une forêt. J'aperçois un cerf qui détale. Après être passé sous quelques arbres, et toujours en suivant la clôture à gauche, un champs en pente conduit à un portail, et derrière un large chermin ne demande qu'à me conduire quelque part ; il est 18 heures...
Il faut descendre, mais à un moment, je pars sur une mauvaise direction qui mène nulle part. Demi tour, par ici plus de bestiaux dans les champs, et les machines agricoles moissonnent. En passant près d'une ferme je demande s'il est possible de bivouaquer quelque part... Réponse négative! On me répond que j'aurais plus de chance de trouver un endroit adéquat plus bas : autrement dit, dans la vallée où je suis passé ce matin! La route par les champs et les fermes me conduit au lac des cascades... J'y étais à midi, et il est 20 heures lorsque je me retrouve là!
Quelle journée! en partant du Claux ce matin jusqu'à Saint Hippolyte, et faire une boucle pour me retrouver ici!... J'ai mal aux pieds, il est temps de m'arrêter. Après avoir planté ma tente entre le lac et les arbres, je mange, et me couche à 21 heures avec comme compagnons, crapauds, grenouilles, et oiseaux divers. J'aurais préféré une musique pour m'endormir, mais hélas, les coassements et bruits de toutes sortes vont produire un effet contraire...
Content d'avoir trouvé un endroit pour me poser apès cette journée!
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Dimanche 21 juin 2015
Toute la nuit, crapauds et grenouilles n'ont pas cessé de se raconter des histoires, sans doute très intéressantes... car il devait s'agir de mots d'amour, mais pour mon sommeil ce n'était pas l'idéal! Enfin, je me décide à me lever à 6h30.
Le bordu lac au réveil...
... et avant de partir.
Ma toile transpire ; pas de chaud, mais d'humidité, et le duvet est mouillé! Une brume flotte au dessus du lac, alors que les rayons du soleil s'élèvent doucement au dessus des Plateaux du Limon. J'essaie de faire sécher un peu tout cela, sans m'attarder.
Après avoir tout rangé, je quitte le lac des cascades à 8h15.
Il faut reprendre la même route qu'hier, dans l'autre sens, direction la ferme du Pied du Sartre. Par une bonne grimpette j'arrive à proximité de l'étang de Lascourt, où je retrouve un peu plus loin le GR® 400, à 9h45 et le chalet des Chaumailloux foyer de ski de fond. Le sentier monte dans le bois de la Grabouse, et des prairies, d'où la vue dégagée permet de voir la vallée et le village du Falgoux ; ensuite le GR® continue entre deux parois rocheuses au Suc Gros.
Dans les pâturages.
Une étendue arrondie et verdoyante s'étend devant moi, sans clôtures, mais avec des bêtes en liberté... A partir de là il n'y a plus de pistes, mais suivre les piquets très espacés, et guère plus haut que les herbes, ce qui a pour effet de confondre les marques à la peinture avec la flore ; il faut chercher...
Le Falgoux.
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Lundi 22 juin 2015
Levé à 6h30 ; beau temps. Dernier jour. Je range mon matériel, et replie ma tente humide : je sècherai tout ce soir chez ma fille et mon gendre au domaine des3 burons à St Bonnet de Salers. Je retourne au bar restaurant pour un solide petit déjeuner.
Il est quand même 8h50 en partant du Falgoux.
La montée est rude par la route et le GR® 400, le soleil chauffe au milieu des champs, mais la fraîcheur se fait sentir en abordant la sombre forêt du Falgoux. Le sentier en zig-zag passe sous des rochers, et continue sur une crête. La descente de l'autre côté dans les champs est assez incertaine : comme hier, il faut chercher les piquets et les marques du GR® ; on aurait tendance à suivre la large piste toute droite, mais en fait, il faut descendre à gauche au milieu des herbes hautes et des gentianes en fleurs. Les balisages sont visibles lorsque l'on est presque dessus! Le terrain devient boueux et vaseux ; même en marchant sur les mottes de terre, l'eau et la boue entre dans les chaussures.
J'arrive à la route vers Récusset, et le GR® continue tout droit par une allée forestière ombragée et agréable.
Plus loin, le GR® 400 remonte à gauche en direction du buron de Violental, et à droite je continue par la piste. Je fais une pause cassse-croûte vers 13h30. En suivant ce chemin à flanc de montagne et en descente, je retrouve St Paul de Salers à 15h45.
Retour à St Paul de Salers.
La boucle est bouclée. Très belle randonnée, bien servie par un assez beau temps, autour du Puy Mary, et avec une échappée par la vallée de la petite Rhue, Cheylade, et des passages sur les domaines des vaches de race Salers qui se sont bien terminés. |
La tente aussi a l'air fatigué près du Falgoux.
Quelques liens :
Office de tourisme du pays de Salers. http://www.salers-tourisme.fr/ Les plus beaux villages de France. http://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/salers-0 Grand site de France : Puy Mary - Cantal. http://www.puymary.fr/ Cheylade, la vallée de la petite rhue. http://www.cheylade.org/ Gîtes en gestion libre : Domaine des 3 burons. http://www.ledomainedes3burons.com/ |