Sur les balcons du Valgaudemar, Champsaur, Vieux Chaillol, et Champoléon.
du 29 septembre au 4 octobre 2013
le versant sud des Ecrins.
Mes étapes.
(un clic pour agrandir)
Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre. Autorisation de reproduction 2008.
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Samedi 28 septembre 2013
Dimanche, il pleut toute la journée! Peu importe, j'avais prévu de rester ici tout le week-end.
Lundi 30 septembre 2013 nuages et brouillard épais.
Je retrouve les piquets à bouts jaunes. Les sentiers sont nombreux un peu dans tous les sens ; çà monte... çà monte... les pâturages sont encore verts! Il ne faut pas perdre de vue les piquets. Malheureusement par endroits, les marquages sont encore inexistants. Il faut chercher, et il commence à faire frisquet. Une petite bruine rafraîchit l'atmosphère : je n'en avais vraiment pas besoin. Le brouillard est de plus en plus dense!
Certains piquets sont cassés, dans l'herbe, et en dehors de toutes traces de chemins! Y aurait-il du sabotage?... Ne soyons pas médisant! Je me demande si je ne vais pas redescendre par où je suis monté!.... Je ne vois plus rien, et il est presque 13 heures. Je pense à la pancarte indiquant 3,4 km que j'ai vu il y a presque deux heures! Ce col est à 1900m : ce n'est pas une altitude phénoménale! L'altimètre indique 2000m, ce qui peut paraître beaucoup, mais compte tenu des basses pressions, je pense ne pas être loin. Par contre d'après la boussole, je serais parti un peu trop à droite! Mais, faire un relevé dans le brouillard en plein vent, avec une carte qui est en train de se déchiqueter, c'est pas le Top...
J'arrive enfin sur une crête. Pas de panneau, pas d'indication, ni de marques quelconques! Suis-je au bon endroit? Une vague trace descend plein sud dans les pâturages, et plus bas la forêt! Le brouillard s'estompe, j'aperçois un village! Le chemin s'élargit, passe près d'un ruisseau.
J'arrive dans ce village presque ensoleillé! J'ai la surprise de voir que je suis à Aspres les Corps! Je ne suis pas très loin de l'endroit où je dois aller, mais par contre mon passage n'est sûrement pas celui du col des Vachers!
D'après un habitant du village que j'ai interrogé, je serais passé le long de la crête à côté du col...
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Mardi 1er octobre 2013
Le brouillard est encore présent, mais la météo est optimiste! Le baromètre a grimpé depuis hier... Après le petit déjeuner, je quitte le gîte à 8h30 un peu tardivement, malgré une longue étape annoncée : en effet, je veux aller jusqu'à Chaillol, car il n'y a pas d'autre hébergement possible en cette saison... à moins de descendre beaucoup plus bas aux environs de St Bonnet en Champsaur, mais ce n'est pas le but. Il y a une maison forestière après Molines en Champsaur, et une cabane un peu plus loin, mais personne ne peut me dire si c'est ouvert et accessible pour y passer la nuit! Donc je ne vais pas faire de détour par là, et je préfère suivre en grande partie le GR® 50.
Je descend par la petite route du col des Festreaux qui mène en une heure à St Firmin ; village avec quelques commerces me permettant de faire des achats. La brume s'envole et le soleil apparaît.
Le village de St Firmin, vu de l'autre côté de la vallée.
Je continue par la route et le pont sur le torrent La Séveraisse.
Dans l'enfilade du Valgaudemar, le sommet de l'Olan apparraît.
Remontée en face jusqu'à St Jacques en Valgodemard. Ensuite le GR® 50, commun sur cette partie avec le "Tour du Vieux Chaillol", passe par des prairies, des champs et forêt, et les hameaux d'Entrepierre, les Blachus.
Après plusieurs montées et descentes dans une grande forêt de hêtres, je passe au lac Rafan rempli de têtards.
Le chemin mène à La Motte en Champsaur. Je regarde mon portable ; j'ai du réseau, et l'excellente idée de téléphoner au gîte d'étape de Chaillol. Heureusement, car par erreur j'avais réservé pour demain! et on ne m'attendait pas aujourd'hui...
Le GR® continue par le hameau de Charbillac, et des raidillons, des pentes forestières, et des sentiers de chaque côtés. De grandes montées toutes droites avant d'arriver au col de la Blache 1370m, et après les Infournas hauts. Le GR® conduit à une bifurcation : je choisis de suivre la piste à droite vers le lac Barbeyroux, mais va me rallonger considérablement, sans faire attention à l'heure!... J'arrive enfin à ce lac : le problème après est de retrouver mon bon chemin! et il m'a fallu un certain temps!
En passant par les champs, les prairies, le hameau des Combes, des vallons, l'air commence à se rafraîchir, et le soleil à disparaître... J'arrive au village de Chaillol 1450m, et un peu plus bas le gîte d'étape au hameau les Marrons, il est 18h30... Je commençais à avoir un peu mal au bout des doigts de pieds. La patronne m'attend, et je suis seul ici aussi ce soir!
J'ai le temps de prendre une douche tranquillement, et ensuite de dîner. Je me couche vers 21 heures.
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Mercredi 2 octobre 2013
Levé à 6 heures et demie. Apparemment le ciel est dégagé. Je dois refaire entièrement mon sac pour ranger correctement mon duvet. La patronne me vend un morceau de fromage et une demi boule de pain : il n'y a aucun commerce à Chaillol. La seule épicerie est, paraît-il ouverte seulement du 15 juin au 15 septembre! Je vais monter à la cabane des parisiens, il faut prévoir le casse-croûte pour ce soir et demain matin...
Après le petit déjeuner, je quitte le gîte à 7h45. Je monte par la petite route, où un peu plus loin débute une piste forestière, qui évite de passer par le village de Chaillol, où il n'y a rien, et également la station de Chaillol 1600, plus haut. Le passage sous bois est plus intéressant que les prairies sous les remontées mécaniques...
Je rencontre un troupeau de vaches, que je suis obligé de suivre, car le sentier est étroit, et elles ne sont pas pressées. Il est préférable de rester à distance : je crains toujours qu'une de ces demoiselles m'asperge de sa déjection, et il serait ennuyeux de salir mon beau costume de randonneur : il n'y a paraît-il pas d'eau là haut pour boire, alors pour laver....
Le sentier bien tracé sort de forêt, pour grimper en zigzag dans les prairies ensoleillées, avec la vue s'étendant au loin jusqu'au Dévoluy. Ensuite, le torrent de Font Froide ; peut être le dernier point d'eau? Je rencontre un randonneur parti pour la journée.
Quelques lacets à grimper dans l'herbe jaunie, et j'arrive au col de la Pisse 2354m. Petite pause de dix minutes, et belle vue sur le Vieux Chaillol qui semble tout proche... et de l'autre côté la vallée du Champsaur, et les sommets du Dévoluy. Ensuite il faut suivre les cairns dans les schistes, près des vestiges sous les dalles du canal de Mal Cros, pour remonter au col de Côte Longue à 2679m. Je rencontre deux trailers ; il descendent du sommet, et s'arrêtent pour faire un brin de causette...
Dans l'après midi, je laisse mon sac dans la cabane, et je tente la montée au Vieux Chaillol. Les passages ne sont pas évident à trouver : c'est très "paumatoire" comme disait quelqu'un! Il faut chercher les cairns, et quand j'en trouve, il y en a dans tous les sens! J'ai attendu trop longtemps, j'aurais dû y aller plus tôt ; les nuages arrivent très vite, la brume remonte de la vallée! Tantôt le ciel bleu apparaît, tantôt le brouillard prend le dessus. J'espère ne pas me retrouver dans la même situation que lundi...
J'aperçois des cairns plus haut au dessus d'éboulis. Au bout d'un moment la pente devient moins raide, et une trace mène au sommet 3163m, vent glacial, brouillard, et petite bruine. Il n'y a aucune visibilité! J'ai mis une heure quinze. Je redescends en suivant des cairns, mais ce n'est pas les mêmes qu'à la montée ; c'est une autre piste dans les roches et les éboulis! Il me faut une demi heure de plus qu'à la montée pour rejoindre la cabane!
Ensuite je vais explorer les environs. Un peu en contrebas il y a un petit ruisseau. En suivant l'ancien canal, à une cinquantaine de mètres, une source coule le long de la paroi rocheuse : assez faible certes, mais pour octobre cela parait normal. J'ai pu prendre de l'eau et la boire, sans problème!... En continuant sur le sentier en balcon au delà de la source, je vois au loin le Pic de Mal Cros, et un névé dans une combe : c'est ce qu'il reste du glacier de Mal Cros. On comprend qu'il n'y ait plus d'eau dans le canal. Une cascade coule sur les roches. Je fais demi tour, car le sentier se rétrécit dans la pente, et le ciel s'assombrit.
Dans la soirée, je cherche un peu de réseau avec mon portable! Il faut aller au col de Côte Longue pour avoir deux barrettes... J'en profite pour passer deux ou trois coups de fil, dont un pour appeler la seule auberge ouverte dans le Champoléon, au village des Borels, étape de demain.
Le ciel s'obscurcit et la nuit arrive.
Ce soir, fromage, pain, et une pomme, avec de l'eau de source...
La température est plutôt fraîche... Le duvet directement sur les planches. C'est ma scoliose qui va être contente... Je me couche tout habillé et le bonnet sur la tête à 19h30!
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Jeudi 3 octobre 2013
Je ne peux pas dire que j'ai bien dormi, mais bizarrement je n'ai pas de courbatures! Il me vient à l'esprit, une pensée célèbre : "Si à 80 ans tu te réveilles un matin sans avoir de douleurs, c'est que tu es mort".
Je suis rassuré, je n'ai pas encore 80 ans, j'ai mal nulle part, et je me rappelle même ce que j'ai fait hier!
Les nuages et la brume arrivent très vite, et je pars à 8 heures. . J'aurais bien voulu descendre par le col de Côte Longue, mais la pente de schistes abrupte et glissante ne me rassurait pas.
J'ai donc repris le même chemin qu'hier en suivant les cairns, et les dalles de pierres sous le Pic du Tourond jusqu'au col de la Pisse, et j'ai continué par le sentier en descente pour atteindre le croisement avec la direction Col de la Vénasque, appelé aussi Col Clémens...
Epilobes en épis l'automne, ou Laurier de St Antoine.
Dans l'après midi, entre deux averses, je vais faire un tour un peu plus loin jusqu'au hameau des Gondoins.
Ce soir je vais profiter d'un dîner complet, et ensuite un vrai lit et un bon matelas à l'auberge des Ecrins....
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La pluie se calme un peu, et vers 8h45 je pars en suivant le GR® 50 le long de la rivière Drac de Champoléon.
Ruisseau et sous bois.
Le chemin passe par les champs avec des brebis, et après avoir traversé le pont et la route, une piste forestière boueuse passe devant une boîte aux lettres plutôt bizarre, posée sur des cailloux. A l'intérieur, des papiers avec des pensées pleines de bon sens, ou d'autres qui ne veulent rien dire. J'aurais bien écrit quelque chose, mais je n'avais pas envie de poser mon sac dans la boue pour rechercher mon stylo... et en plus il s'est remis à pleuvoir!
Un peu plus loin, il faut franchir une porte sur le sentier pour passer de l'autre côté ; j'ai l'impression de changer de lieu, en quittant "il était une fois". Est-ce une fin annoncée?
Rentrer ou sortir par une porte, c'est toujours aller ailleurs! Ici, l'ailleurs est la même chose que ce qui précédait... Ca devient surréaliste.
Allez, il faut continuer ce chemin en sous bois qui débouche sur une petite route, et remonte à Orcières... Il est 11 heures. Ce village à 1400m fait partie du domaine skiable Orcières Merlette jusqu'à 2700m d'altitude. Pour le moment il n'y a pas de neige, mais de la pluie!... Je vais casser la croûte dans un petit resto bar sympa dans le bas du village.
Un peu au dessus d'Orcières.
En début d'après midi, j'essaie d'aller au hameau de Prapic tout au bout de la vallée, et visible du haut d'Orcières, mais après une heure de marche, je fais demi tour : le ciel est devenu noir, et en peu de temps il tombe des trombes d'eau!
Prapic, dans le fond.
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J'aurais voulu finir cette randonnée dans ce fond du Champsaur, et peut être continuer demain par le col des Tourettes et redescendre sur Embrun et la vallée, mais la météo en a décidé autrement...
Demain, c'est en minibus que je regagnerai la vallée...
Pour ne pas terminer sur la grisaille, voici des fleurs de ces jours ci...
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http://www.isere-tourisme.com/patrimoine-culturel/sanctuaire-de-notre-dame-de-la-salette
http://www.canaldemalcros.com/