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Randonnée caniculaire du 5 au 18 juillet 2003

 

Mes étapes

 

  1er jour : de DIE à CHATILLON EN DIOIS (Drôme)

  2e jour  : VALDROME (Drôme)

  3e jour  : SERRES (Htes Alpes)

  4e jour  : ORPIERRE (Htes Alpes)

  5e jour  : RIBIERS (Htes Alpes)

  6e jour  : SISTERON (Alpes de Haute Provence)

  7e jour  : ST GENIEZ (Alpes de Haute Provence)

  8e jour  : DIGNE (Alpes de Haute Provence)

  9e jour  : BARREME (Alpes de Haute Provence)

10e jour  : CASTELLANE (Alpes de Haute Provence)

11e jour  : ST ANDRE LES ALPES (Alpes de Haute Provence)

12e jour  : ST JULIEN DE VERDON (Alpes de Haute Provence)

13e jour  : ANNOT (Alpes de Haute Provence)

14e jour  : ENTREVAUX (Alpes de Haute Provence)

 

Carte de mon itinéraire.

 

 

un clic sur la carte pour l'agrandir

 

 

 


 

AVERTISSEMENT

Il ne faut pas considérer les étapes ci-dessous comme une référence : 

ce ne sont que mes propres temps de parcours. Certaines journées de marche étaient courtes, mais d'autres très longues. 

Cette rando s'est déroulée dans des conditions particulièrement difficiles :

forte chaleur, manque d'eau, sentiers souvent peu ou mal balisés, absence totale de randonneurs...

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008.   

 

 

Un clic sur chaque petite carte pour l'agrandir et voir l'étape du jour

 

 

 

Samedi 5 juillet 2003

 

Arrivé de très bonne heure par le train de nuit en gare de DIE (Drôme). J'ai largement le temps de prendre un petit déjeuner pendant que le jour se lève, et m'informer à l'aide de dépliants que DIE était une importante capitale romaine : DEA AUGUSTA, devenue Evéché en 325, pour le rester jusqu'à la Révolution.

Cette cité a gardé d'importants remparts ; la porte St Marcel du IIIe siècle, est l'entrée principale de la ville.

La Cathédrale Notre Dame a été érigée au cours des XIe et XIIe siècles.

Cependant, toute la Drôme, et le Diois ont été des places fortes du Protestantisme, et il y est toujours très présent.

Depuis l'Antiquité, cette région est placée sous le signe de la vigne, et de sa fameuse "Clairette"...

La Clairette de Die, est un très agréable petit vin pétillant et moussant à déguster en apéritif ou au dessert avec des salades de fruits. 

 1ère étape de DIE à CHATILLON EN DIOIS

 

 

 

 

 

Il est 7h15, le soleil est radieux, je quitte cette paisible petite ville. 

Le chemin remonte lentement, en grande partie dans une forêt de pins, pour déboucher sur la crête et le Pas de Bret. La vue est très étendue sur Die, et toute la vallée.

Une descente tranquille de l'autre côté, toujours au milieu des pins, et le passage près de la ferme en ruine de Serre Jean. Un chemin à gauche indique l'Abbaye Cistercienne de Valcroissant. En une dizaine de minutes je suis devant cette grande bâtisse du XIIe siècle. Située en pleine campagne, transformée en exploitation agricole et en gîte de 18 places on peut apprécier le calme loin de l'agitation. Le propriétaire cultive les plantes aromatiques, et 300 brebis paissent dans les alentours.

L'activité agricole sauva cette Abbaye de la ruine et on devine l'emplacement du cloître qui n'existe plus!

                                                     Abbaye de Valcroissant

Je retourne sur mes pas jusqu'aux ruines de Serre Jean, pour retrouver le chemin forestier passant près du col de la Roche et le site d'escalade.

La montée est lente, avec la chaleur qui se fait sentir, et les mouches commencent à m'apprécier !

Je m'en passerai bien... Heureusement le chant des grillons diversifie un peu les "bzzzzz !!... bbzzzzzzz !!....."

 

Petite pause au col de l'Abbaye, il est 11 heures. Ma gourde es vide ; je croque une pomme, c'est désaltérant. 

 

Le chemin raviné descend en plein soleil au ruisseau de Peyrol, et remonte par des passages très raides jusqu'au col des Caux. De là, le sentier à niveau passe au lieudit "Pié Boeuf" à 1147 m, où l'on découvre un point de vue intéressant.

La descente, par de nombreux lacets, est une fois de plus très raide, pour aboutir dans une combe.

La piste et une route mène à CHATILLON EN DIOIS : il est 14h20.

 


Châtillon en Diois

 

Châtillon en Diois est un pittoresque village médiéval situé à la limite sud du Vercors, non loin du cirque d'Archiane.

Le Beffroi et la Mairie du XVIe siècle sont classés aux monuments historiques. Une quinzaine de fontaines très anciennes égrènent les ruelles, appelées des "Viols"...

Le territoire de la Clairette, et du Crémant de Die, s'étend aussi dans la vallée et sur les coteaux environnants.

 

Il y a un gîte d'étape et un hôtel à Châtillon.

 


 

2ème étape de CHATILLON EN DIOIS  à VALDROME

 

 

 

Dimanche 6 juillet 2003

 

Je suis debout à 5 heures du matin!

Il vaut mieux partir tôt : l'étape risque d'être longue, et il fait vite très chaud. La première journée d'hier était un test.

 

Je profite d'une fontaine dans le village, pour remplir ma gourde, et boire abondamment cette eau fraîche sortie directement du sous sol de la région. 

 

Je quitte Châtillon à 5 h 45, en passant sous une des nombreuses voûtes très fraîches du village, pour déboucher sur une petit route, et le pont sur la rivière  "Le Bez".

 

 

Sitôt passé les dernières maisons, la montée devient vite raide, dans le bois de chênes verts et de pins.

Le col de Mard ; premier col de la journée, est franchi ; de l'autre côté, descente tout aussi raide, par un sentier mal tracé pourtant GR® 91. Dans le bas je retrouve des vignes, peut être les dernières du Diois, et peu après, le hameau des Gallands.

A nouveau une remontée très raide par un mauvais sentier pour aboutir au col du Pinet ; la gourde est vidée de son contenu, d'ailleurs l'eau a perdu de sa fraîcheur, et il n'est même pas 9 heures du matin!

Il faut redescendre par le bois de pins, ensuite les pâturages, et les vergers. En arrivant au petit village de Miscon, entouré d'arbres fruitiers, et de noyers, il n'y a pas âme qui vive! Tout à l'air abandonné. La route s'arrête là : après, il n'y a plus rien!

 Heureusement la fontaine près de l'église n'est pas asséchée! Il suffit d'ouvrir le robinet pour boire des gorgées d'eau...

 

                              Vue de Miscon

Je dois longer cette route à droite sur quelques centaines de mètres, et traverser un champ, pour ensuite remonter à nouveau par bois, et dans les marnes, ou le sentier par endroit très encombré de végétation atteint le troisième col de la journée : le col de Grasse.

Un petit chemin mène à la chapelle et au hameau des Granges, encore abandonné il y a peu de temps. Une famille tente de redonner vie à ce lieu.

Remontée par les champs, en plein soleil, la chaleur se fait sentir, et je viens de finir la dernière goutte d'eau de ma gourde! Un peu d'ombre sous les arbres en arrivant au col de Lagier, et nouvelle descente : c'est les dents de scie! Les dénivellations ne sont pas importantes, deux ou trois cents mètres chaque fois, mais çà monte et çà descend continuellement!

 

J'arrive à Lesches en Diois. Le village a l'air un peu plus animé. 

Le chemin traverse des champs de lavande, et des cultures pour redescendre en coupant les lacets de la route jusqu'à Beaurières. Je fais une pause, il est plus de 13h ; la chaleur devient épuisante!

 

Encore une montée raide, puis la route passe au col de Cabre. Bizarrement tout est dans la brume ici, et le soleil envoie de faibles rayons ; finalement il ne fait plus très chaud!  Il y a un grand bâtiment, hôtel restaurant bar. Je mange un énorme sandwich jambon cru en buvant un Perrier. Il fallait çà!...

C'est pas fini! encore une remontée par la forêt pour passer le col de Valdrôme, 5ème et dernier col de la journée... Ouf! même avec des altitudes relativement modestes, ces escalades et pentes continuelles sont éreintantes par forte chaleur! La brume a disparu, et le soleil chauffe dans un ciel parfaitement bleu.

La très belle vue sur toute la vallée laisse entrevoir ce qu'il y aura à faire demain.

Le chemin forestier suit la pente jusqu'aux prairies, et champs proches de la route.

 

Il est 17 h 30 lorsque j'arrive à Valdrôme.

Grosse journée, rendue difficile par le manque de points d'eau et la température élevée.

 

Ce soir je fais étape au gîte l'Oustaou dans le village.

Si la région se prête bien au vtt et à la randonnée équestre, force est de constater que je ne rencontre pratiquement personne depuis hier sur les sentiers... D'ailleurs je suis le seul client du gîte!

Où sont passés les randonneurs, vététistes, etc? alors que nous sommes en plein GR® entre Drôme, Baronnies, et Buëch !

Vue de Valdrôme le soir.

Valdrôme est aussi une petite station de ski  à une centaine de kilomètres de Valence.

 


 

3ème étape de VALDROME à SERRES

 

 

Lundi 7 juillet 2003

 

Bien que l'étape soit plus courte qu'hier, je préfère  partir tôt ; la température est élevée à partir de 11 heures.

 

Je suis debout à 5 h du matin avec le chant des oiseaux! Le petit dèj est sur un plateau depuis hier soir : eau chaude dans un thermos pour le thé ; tartines beurre, confiture.

 

Me voila prêt.

Il fait quand même frisquet en quittant le gîte l'Oustaou à 5 h 40 exactement!

 

Le soleil commence juste à poindre par dessus les crêtes, et le chant du coq se fait entendre dans ce petit village encore endormi.

 

 

A la sortie de Valdrôme, un large chemin remonte par champs, et près ; il passe à la ferme de l'Echaillon, et continue dans le sous bois. Les premiers signes de vie animale apparaissent : des trous dans la terre et les feuilles éparpillées ; des bruits bizarres de piverts, comme des coups de marteau sur les arbres ; des brames peu rassurants! 

Je parviens à la petite source fraîche des Praux.

Depuis le départ, j'ai eu le temps de me réchauffer...

 

 

Un peu plus haut, entre une clairière et les pins, une intersection de sentiers et c'est le col des Praux, limite de deux départements : je quitte la Drôme pour entrer dans les Hautes Alpes.

Il faut continuer par la forêt, avec par endroits des passages en balcon, et une très belle vue lointaine.

 

 

Près du col des Praux

 

 

Le cheminement est pratiquement de niveau, et j'arrive au col d'Aran, là aussi entre prairies jaunies et grands pins. Un berger et son troupeau de moutons, sont tranquillement à l'ombre. La montagne de Duffre, arrondie est baignée de soleil.

 

En allant au col d'Aran

Le sommet du Duffre

 

 

Il y a plusieurs sentiers : j'ai pris le plus long, malgré moi ! 

Ainsi après une bonne descente, je me retrouve au hameau de La Piarre... à quelques kilomètres de Serres.

 

La chaleur me pousse à faire une pause casse croûte dans un champ à l'ombre d'un grand chêne, car ensuite c'est huit kilomètres sur la route goudronnée, heureusement peu fréquentée!

 

Je suis bien content d'arriver à Serres à midi et demi, la chaleur est étouffante!

 

SERRES

 

SERRES est un bourg de 1200 habitants ; ancienne place forte médiévale. 

A voir : la rue des remparts, au pied des contreforts. 

L'Eglise romane du XIIe siècle.

La chapelle de Bon Secours reconstruite en 1730

La façade de 1585 de la maison du Connétable Lesdiguières. (Monument Historique).

Le tombeau Juif du XIVe siècle.

Les voûtes XVIe siècle : écuries et fonderie du Duc de Lesdiguières, seigneur de Serres.

 

Une chose est pourtant désagréable ici : la RN 75 traverse le village par une rue étroite avec son lot de camions, et de voitures allant et venant de Marseille, Gap ou Grenoble...

Pour la tranquillité, il y a mieux!

 

Deux hôtels sont situés en plein centre, et un gîte d'étape en dehors.

 


 

 

Mardi 8 juillet 2003

 

 

J'ai prévu un départ tôt, compte tenu de la chaleur en milieu de journée, et cette étape doit se dérouler en grande partie sur des crêtes.

 

Il est environ 5h 30 : je dois traverser tout le village jusqu'à l'extrémité sud pour prendre à gauche la route de Mereuil, et peu après le Centre de Loisirs de Serres, un chemin sur la droite par les champs et vergers.

4ème étape de SERRES à ORPIERRE

 

 

Arrivé à la lisière d'un bois, le chemin devenu moins large, grimpe en zig zag sous les arbres. La pente est très raide par endroits!  

Petite pause en arrivant en haut, sur la crête d'Eygliers. Le soleil arrive au dessus des cimes ; devant moi; la vallée, le Buëch, et la base de loisirs de Serrres. De l'autre côté, les pentes forestières encore obscures, et le petit village de Montclus.

 

                   Le fond de vallée et le village de Monclus

Le ciel a la couleur bleue pâle des petits matins.

 

Au loin, sur un rocher, l'antenne relais. Je me demande s'il faut aller jusque là-bas?

Le sentier longe toute l'arête, parfois redescend en sous bois, et remonte dans des éboulis ; il devient très caillouteux. Il y a de gros rochers à grimper, certains passages délicats puis ombragés.

Je retrouve la crête et une prairie d'herbe sèche balayée par le vent. Ma surprise est grande en voyant une horde de chamois, qui détalle naturellement à mon approche! 

 

On me confirmera plus tard qu'il y a de nombreux chamois sur ces crêtes.

 

L'antenne relais et le rocher de Beaumont à 1544 mètres, que l'on voyait depuis Serres, est maintenant toute proche.

En effet, il faut la contourner.

Le vent est de plus en plus fort, et glacial.

 

D'ici la vue lointaine est magnifique : le Dévoluy, et vers le sud, le Ventoux, la Montagne de Lure se détachent sur un fond de ciel limpide.

Je ne m'attarde pas trop.

 

Le sentier très caillouteux et encombré de genets et de buis continue à découvert, et aborde une descente par la crête d'Aumage. 

Bientôt à l'abri des sapins, la température devient plus douce, et en quittant les grands arbres, la chaleur me tombe dessus d'un coup! il est à peine 10h.

Les prairies sont exposées plein sud ; l'herbe est sèche, et les quelques arbres en bordure, ne peuvent pas m'abriter. La gourde est vide depuis un bon moment!

Le sentier pierreux passe sous la côte de Granet, et par un passage en forme de collet remonte vers le nord en faisant un large crochet. 

Le village de Trescléoux apparaît au bas de la pente. J'y arrive en longeant les jardins et les cultures.

Pause d'une demie heure, pour boire un Perrier citron, et faire remplir ma gourde d'eau fraîche au bistrot.

                                                                                             Le village de Trescléoux

Je quitte Trescléoux en traversant la rivière "la Blaisance" ; le chemin très agréable continue à plat en sous bois, et cela donne l'impression qu'il ne fait plus chaud! Passage près du Gîte de "Pied de Garde". Peu après, on sort du bois, et voila la chaleur se fait sentir! Pour comble, le sentier se met à grimper par les marnes, cette sorte de terre marron avec des creux, des bosses et des  petits cailloux ; la côte devient très raide!

C'était prévu sur la carte!

Çà monte, çà monte! 

Les arbres ne sont pas assez hauts pour servir d'abri. Le soleil est dans le dos, et le peu d'eau dans la gourde, est tiède! Je pourrai presque me faire du thé !

 

Arrivé au col de Garde, enfin sous les chênes verts. 

Il faut longer la crête de Garde, heureusement bien abritée...

Plus loin, le sommet de Suillet, et la descente sans abri : les arbres sont restés derrière !

Il fait chaud, très chaud, les mouches sont avec moi, les grillons chantent, le sentier caillouteux et parsemé de touffes de thyms, et de lavandes.

 

 

Enfin j'arrive à Orpierre, il est presque 16h, et après avoir déposé mon sac à dos au gîte, et pris une douche, je vais faire un plongeon à la piscine municipale, histoire de décontracter jambes et épaules.

 

 

 

 

Le village d'Orpièrre et les voies d'escalade du Quiquillon.

 

 

 

ORPIERRE

Village Médiéval, propriété des Barons de Mévarillon jusqu'en 1298. Siège d'une Baronnie appartenant aux Princes d'Orange.

Le village fut fortifié au XIVe siècle. Certaines maisons ont des murs au rez-de- chaussée, d'environ 120 cm d'épaisseur!

Très important site d'escalade : la paroi du Quiquillon de renommée mondiale comporte plus de 200 voies.


Le gîte d'étape "les Drailles" est très agréable. La cuisine "excellente" est faite dans une maison voisine par le gérant.

Ici aussi il n'y a pas grand monde! Juste un jeune couple s'est installé pour deux semaines dans une chambre

 

 

 


 

5ème étape d'ORPIERRE A RIBIERS

 

 

 

Mercredi 9 juillet 2003

 

 

Voila le programme :

Debout à 5 heures du matin!

Préparer et prendre le petit déjeuner au gîte. 

Départ d'Orpièrre à 5 h 30...

 

 

Un peu de fraîcheur le matin, ce n'est pas si mal!

Il faut prendre la petite route qui rejoint la piscine, et le camping, et monter ensuite par un chemin forestier dans la hêtraie et les pins.

Le sentier continue la montée jusqu'au col de Beynaves, puis grimpe encore dans les bois pour atteindre sur une crête, le petit col St Ange.

Ici aussi la vue est magnifique avec la vallée d'Orpièrre et au sud les pentes boisées où je vais me diriger.

Dans la descente, la température est déjà plus tiède ; arrivé au bas, le col de Crousette baigné de soleil est au milieu d'un carrefour de pistes forestières.

L'itinéraire en pleine forêt de pins se déroule en pente douce jusqu'au village de Barret le Bas, où je fais une pause café dans le seul bar au bord de la route. 

Une colonie de gamins est prête à partir en randonnée...

 

La Méouge près de Barret le Bas.

 

 

Un petit pont et le chemin suit le long de la Méouge : rivière souffrant aussi de la sècheresse, avant de passer dans les champs et cultures à proximité d'une ferme. 

 

 

 

 

Une légère remontée, et le village de St Pierre d'Avez est en vue. La fontaine fraîche me permet de remplir la gourde et de m'asperger copieusement : il fait maintenant très chaud à 10 h et demie du matin! d'autant plus que la montée complètement à découvert et sans ombre, grimpe bien dans un paysage sec, aride, où seulement quelques touffes de lavandes sauvages poussent çà et là!

 

 

Une bergerie en ruine au milieu d'un pré aux herbes sèches ; plusieurs chemins vont dans des directions différentes... aucune indication. Il me faut un moment pour repérer le bon passage, et arriver enfin à la lisière d'un bois! La température est meilleure sous les grands pins.

La montée est régulière jusque sous le rocher de Chambenoize, mais devient plus pentue après. 

 

Arrivé à un col sans nom à 1279m, avec plusieurs chemins. Il faut prendre le deuxième à gauche, car le premier d'après la carte, fait une boucle et retourne dans la vallée de la Méouge et à St Pierre d'Avez.

 

En continuant la montée dans la Hêtraie, avec parfois une marque à la peinture jaune ou un peu plus loin une marque bleue, on ne sait pas trop ce que cela signifie... je me retrouve sur le sommet de la Platte, largement au dessus du bon chemin! j'en suis quitte pour redescendre et reprendre une autre piste.

Effectivement, je ne suis plus sur un GR® ou un sentier balisé, donc il faut surveiller les directions que l'on prend!

 

Près du col de Blauri, un panneau indique la direction de Ribiers avec une flèche... Enfin!!!

Longue descente en lacets dans la forêt, jusqu'à la petite route goudronnée au hameau de La Flogère.

 

De chaque coté de cette route toute droite, des champs de tournesols à perte de vue. La sècheresse sévit, et malgré les tourniquets géants qui arrosent en permanence, les plantes n'ont pas la taille et l'allure normale pour la saison! 

Il y a aussi des vergers, des pommiers et encore des pommiers sur des hectares! 

La plupart sont recouverts de filets ; je pensais qu'il s'agissait d'une protection contre les oiseaux, mais se sont des filets anti-grêle. En mai dernier, la plupart des cultures de pommiers qui n'étaient pas protégées, ont été anéanties après un déluge de grêlons, et depuis il n'a pas plu une goutte ! 

Nous sommes en pleine vallée de la Durance très productrice de fruits. L'eau est pompée dans le Buëch tout près, et amenée sur les collines pour être distribuée aux agriculteurs moyennant une redevance annuelle.

Système ingénieux : les habitants des communes de la vallée bénéficient aussi de cette faculté pour arroser leur jardin sans restriction, et sans utiliser l'eau courante.

 

 

A Ribiers, il y a un hôtel qui est très souvent fermé! 

Je n'avais jamais réussi à les joindre par téléphone avant mon départ.

La solution consiste à continuer jusqu'à Sisteron, ou faire étape en chambre d'hôte. 

Les propriétaires de la villa Lou Jas m'attendaient, et croyaient que j'arrivais en voiture...!

Ici aussi les pelouses sont arrosées grâce à l'eau du Buëch. 

Le soir, je vais dîner dans une pizzeria du village.

 

RIBIERS : la place du village

 


 

6ème étape de RIBIERS A SISTERON

 

 

 

 

Jeudi 10 juillet 2003

 

Aujourd'hui, cette étape est volontairement très courte, afin d'arriver tôt à Sisteron pour continuer la visite de la ville, commencée en avril dernier.

 

 

Je quitte Ribiers à 8 h du matin par la route départementale avec peu de circulation! Le bas côté est assez large ce qui assure plus de sécurité.

Cette route est bordée de vergers ; en grande partie des pommiers, "voilés" par leurs filets anti-grêle.

Les tourniquets et autres arrosoirs automatiques sont en batteries, et fonctionnent à plein régime dès le matin! Des jets d'eau atteignent la route, il fait bon passer dessous : çà rafraîchit !

Par endroits, les champs de culture de tournesols et de maïs remplacent les arbres fruitiers.

 

Mon incursion dans le département des Hautes Alpes prend fin, et les Alpes de Haute Provence s'ouvre devant moi.

 

Ici prend fin le Dauphiné, ici commence la Provence.

 

 

Tournesols et pommiers en allant à Sisteron

 

Arrivé au lieu dit La Contine je m'engage à droite par un chemin, puis la ferme des Eymarrons et la petite route dite de la Marquise par les champs de tournesols. Une petite montée à travers bois, et le long de la crête mène à la citadelle de Sisteron : il est 9 h 45.

J'ai toute la journée pour continuer la visite commencée lors de mon dernier passage ici en avril dernier, avec en plus un peu de farniente l'après midi sur la pelouse de la base de loisirs!…

 

 

La Citadelle, Sisteron et son plan d'eau

 


 

 

7ème étape de  SISTERON à ST GENIEZ

 

 

 

 

 

Vendredi 11 juillet 2003

 

Je prévoyais une "étape géante" : aller jusqu'à Thoard = 13 heures de marche d'après le topo guide de la FFRP !

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas!

 

 

 

 

Debout à 4 heures du matin, je quitte le petit hôtel du Rocher, à 5 heures…

Cet hôtel comporte des chambres avec douche à 26 euros (tarif juillet 2003) ; cela vaut la peine d'être signalé, d'autant qu'il n'y a pas de gîte à Sisteron.

Il est situé au bord de la Durance en contre bas de la vieille ville, tout prés des voies d'escalade de la Baume. 

Le GR® 6 passe par là.

La lampe est nécessaire pour monter à travers bois, dans le noir complet.

Au bout de quelques lacets, le sentier est dévié pour éviter la forêt calcinée ; encore le résultat de la bêtise humaine! Des gamins ont paraît il allumer un feu il y a un an, et toute la combe a brûlé !

 

C'était la forêt de la montagne de la Baume, constituée d'espèces de type méditerranéen, et montagnard : pins d'alep, chênes verts, chênes pubescents,  pistachiers, cèdres, érables...  

 

Un grand tour est nécessaire, avec un marquage pas très évident! Il faut se servir de la carte au 25 millième car je pense que cette déviation va durer longtemps!

Le chemin mène vers un hameau et une petite route conduit à Entrepierres, village encore endormi à 7 heures et demie.

La montée est très agréable à travers bois et prairies. Par moments on quitte la route pour un sentier et vice versa!

Plusieurs petits hameaux aux allures abandonnés, ou inhabités : La Colle, les Naux, Sorine où un paysan rouspète après ses vaches qui beuglent sans raison !

 

Le sentier se poursuit à travers des champs secs, les cailloux sont plus nombreux que l'herbe! il faut dire que tout est à découvert, sans aucun point d'ombre, et la chaleur est omniprésente!

 

 

 

 

 Je suis bien content d'arriver à St Geniez, au pied du rocher de Dromont ; de loin, le village semble coller à une falaise inaccessible. 

 

 

 

 

Arrivé à St Geniez au pied rocher de Dromont

 

Il y a un gîte d'étape, la pause "Perrier citron" est bienvenue, d'autant plus que la gourde est vide depuis longtemps ; après avoir fait le plein, je reprends la route jusqu'à la bifurcation dans les champs menant à la ferme de Charnes. Le sentier coupe en face tout droit, et descend en d'innombrables lacets dans la forêt de pins et de chênes dans le vallon de Vanson jusqu'au hameau inhabité d'Abros.

Par bonheur, le ruisseau de Vanson coule à flot. Ma gourde est déjà vide! Je ne sais pas si cette eau est potable, mais je m'en gave comme une outre! Sans oublier de mouiller ma casquette avant de la poser dégoulinante sur ma tête : çà fait du bien!

Il faut maintenant remonter de l'autre côté du vallon, heureusement bien abrité par la forêt. Des lacets, des zigzags, des arbres abattus, des branches, des buissons, et des indications de balisage très dispersées ou sans significations! Ainsi, on trouve des marques blanches et rouges ou jaunes et rouges, ou simplement jaunes !

Après cette longue montée, le topo guide indique un sentier balcon ; j'y arrive. Un chemin à l'horizontal avec vue sur les sommets environnants… mais les balisages partent sur la gauche et grimpent dans un sentier qui se perd dans des ronces, des épineux, et encore des branches d'arbres abattues. Il arrive un moment où je ne peux plus continuer à suivre ces traces très dispersées, mais existantes! Il est impossible de franchir ces obstacles.

Je me demande pourquoi sur un chemin balisé, il n'y a pas de pancarte de travaux en cours, ou d'interdiction de circuler pendant le chantier? Je comprends très bien qu'il puisse y avoir des travaux forestiers, mais il faudrait que cela soit indiqué en bas, près du ruisseau de Vanson, bien avant d'aborder cette longue montée. Maintenant, je ne vois pas d'issue : continuer sur le chemin horizontal en balcon sans balisage et sans savoir où il mène, est dangereux.

Il ne me reste plus que la solution de redescendre ! Retourner d'où je viens? Il est déjà 15heures!

 

Je descends! Par moments, je ne retrouve pas les traces, et suis empêtré dans les branches et buissons!

Je finis quand même par arriver au bas du vallon et au ruisseau : nouvelle pause pour me gaver encore de cette eau, pas forcément bonne à boire! Mais que faire?

Il va falloir re-monter de l'autre côté ; les lacets grimpent raides dans la forêt, la fatigue se fait sentir, et la gourde est encore vide!

J'ai quelques centaines de mètres de dénivelées inutiles dans les pattes, sous un soleil de plomb!

Je dois m'arrêter toutes les dix minutes pour souffler.

Arrivé en haut, j'aperçois la ferme de Charnes au loin, derrière les buissons ; j'y arrive!

Les propriétaires me donnent de l'eau : j'en bois des litres!

Après un bon moment de repos, on m'accompagne en voiture à St Geniez. Je retourne où je suis passé à 11 heures ce matin ; que faire d'autre?

Je devais être à Thoard ce soir : énorme étape, certes, mais faisable si le chemin avait été indiqué.

 

Tout çà pour çà!

St Geniez, il est 18 heures : les patrons du gîte me demandent pourquoi je reviens… Ils ne peuvent donner aucune explication, ne connaissant pas les sentiers ; ils ne se déplacent qu'en voiture!

 

Je suis une fois de plus le seul randonneur dans ce gîte, et j'ai droit à un repos bien mérité!

 

l'Eglise de St Geniez

 


 

 

8 ème étape de THOARD à DIGNE

 

 

Samedi 12 juillet 2003

Si je ne veux pas perdre de temps, j'ai intérêt à me rendre à Thoard en taxi, en bus, ou en stop, car il est hors de question de reprendre le chemin d'hier…

Les voitures, il n'en passe qu'une toutes les heures, ou presque, sur cette route…

Les patrons du gîte appellent un taxi de Sisteron. Une demie heure après, il est là, et en peu de temps nous sommes à Thoard, là où j'aurai dû être hier soir!

 

 

 

 

Je découvre un village bien sympathique et très animé.

 

 

 

Ce lieu était déjà occupé depuis l'antiquité par des populations celtiques. Thoard possède un immense patrimoine médiéval avec ses façades et ses portes cochères anciennes, ses ruelles en pente, et son église à l'énorme clocher.

Un regret en plus de n'être pas venu ici hier soir!

 

Depuis un balcon, on peut admirer toute la vallée

 

 

 

 

 

 Une petite route monte et un chemin atteint une antenne relais sur une butte, et la chapelle Ste Madeleine, avant de redescendre dans un champ de lavandes.

 

 

Par un raidillon en forêt, j'atteins le col de la Croix.

 

Un long parcours sous bois m'attend. Il fait très chaud! Les mouches ont refait leur apparition.

Dans un bruit de branches cassées, et de froissement de feuilles, deux sangliers s'enfuient!

A la limite de la hêtraie, une clairière, et une prairie d'herbes sèches avant de replonger au fond de la forêt. Le sentier est rempli d'orties, de ronces, et de branches mortes…

 

Sous le sommet de La Bigue je fais une pause à l'ombre d'un chêne.

 

 

Ensuite, la descente en plein soleil, et avec le chant des grillons.

Un petit sentier où il est indiqué : "ruines de Givaudan", passe près d'une source… Quelle aubaine!

Je décide de passer par là, sans savoir que mon chemin sera rallongé!

 

 

Dans la descente sur Digne.

 

En effet, je me retrouve sur une piste escarpée, très pentue par endroits, traversant plusieurs lits de torrents asséchés, avant d'arriver à cette fameuse ruine de Givaudan ; un mur d'enceinte de bergerie envahie par les ronces, et les épineux de toutes sortes.

Enfin, plus bas, le sentier s'élargit et devient plus aisé jusqu'à la route départementale 900 A.

Il me faut une quarantaine de minutes pour être au centre de DIGNE, Préfecture des Alpes de Haute Provence, capitale de la lavande.                

 

 

 

A visiter :

-

 La vieille ville.

- La Cathédrale ST Jérôme du XVe siècle.

- La rue du Jeu de Paume, où est passé Napoléon le 4 mars 1815.

- La place du Gal De Gaulle et la statue de Gassendi (Philosophe, mathématicien et historien du XVIIe siècle.

- Le Musée archéologique de Digne.

A visiter :

 

- Le Musée Tibétain, et la Fondation "Alexandra David Neel", Exploratrice Orientaliste Ecrivain, morte à Digne à 101 ans, après avoir parcouru toute sa vie, l'Inde et l'Extrême Orient. 

 


 

 

 

 

 

Dimanche 13 juillet 2003

 

Cette étape va se dérouler en grande partie sur des chemins non balisés, alors je préfère partir tôt !

 

 

  

9 ème étape de DIGNE à BARREME

 

 

 

Levé à 5 h.

Départ de Digne à 6 h par la route départementale 20, absolument déserte. C'est l'avantage de partir à cette heure là, surtout un dimanche! Mais en temps normal, elle est paraît-il peu fréquentée.

Je passe devant l'Etablissement  Thermal, et un camping dans le vallon des Eaux chaudes.

Cette route est la "Voie Impériale" empruntée par Napoléon et ses troupes en mars 1815.           

On l'imagine mal en voyant le goudron maintenant!

Heureusement, il y a des champs et des prairies de chaque côtés.

Après plusieurs lacets en montée, et le passage près d'une ferme, j'arrive à Entrages, village perdu dans les collines et sans aucune ressource.

Il faut quitter la route, et suivre un large chemin dans les prés, puis passer en forêt jusqu'au col de Pierre Basse.

Je retrouve la route goudronnée, et la fameuse voie impériale parcourue surtout par des cyclistes. Ca descend en pente douce avec des pins de chaque côtés jusqu'au hameau inhabité de La Clappe.

 

C'est ici qu'au début du XXe siècle, il fut planté avec succès, plusieurs espèces d'arbres rares, comme les cèdres de l'Himalaya.

 

Un énorme arbre mûrier se tient là, chargé de fruits rouges juteux à déguster ; mais attention çà tache!  et à côté, une fontaine à l'eau claire et fraîche : voilà qui fait du bien!

 

 

 

 La route continue jusqu'au col de Corobin, avec en toile de fond la montagne brune plissée de Chaudon, qui donne l'impression d'un papier de crèche froissé!

 

 

 

 

 

 

Je poursuis la descente sous le soleil, et au village de Chaudon, la voie impériale devient sentier à gauche entre deux maisons et des champs secs. Le paysage est aride en grimpant au pied des Barres de Chaudon qui contournent la combe en faisant un grand arc de cercle.

La végétation balayée par le vent, est composée de touffes de lavandes, de genêts secs, de chardons, jusqu'à la crête de la Gardivore.

La piste reprend sa descente parmi les buis et les herbes sèches, pour passer ensuite en forêt, et dans une clairière, où une pancarte est inversée : Barrême <---> Chaudon. (Direction vers Chaudon, alors que j'en viens.)

Pour une fois qu'il y a un panneau, il est faux!

 

Le chemin continue dans le bois de pins, les cultures, et les premières maisons de Barrême.

Il n'est même pas 14 heures ! Je pensais mettre plus de temps!

Pour l'hébergement : deux petits hôtels, dont un sur la voie impériale, devenue RN 85 !…

 

Vue de Barrême

 

Les environs de BARREME, et la vallée de l'Asse,  sont particulièrement riches en fossiles, et témoignent de la présence d'une mer chaude il y a 40 millions d'années. Il a été retrouvé des oursins, et des coquilles d'huîtres fixés dans la roche. Certains sites sont classés Réserve Naturelle.

 


 

 

 

 

 

 

Lundi14 juillet 2003

 

Encore une longue journée en perspective!

Je quitte Barrême très tôt, pour éviter la circulation, car je dois suivre sur 5 km la RN 85, "voie impériale" qui n'a rien d'impérial…

 

10 ème étape de à BARREME à CASTELLANE

 

 

 

Il aurait été plus judicieux de tracer cette route nationale quelques centaines de mètres plus loin, et conserver ce chemin historique dans son état, pour en faire un parcours de découverte à l'écart de toute circulation.

 

A 6 heures du matin, il y a peu de mouvement sur cette route, et arrivé au pont sur la rivière Asse, je tourne à droite en suivant un chemin par des détours à travers champs, sans aucune indication.

 

Au bout d'une grande allée entourée d'arbres, le village de Senez apparaît.

C'est un bourg déjà connu au IVe siècle grâce à son Palais Episcopal. 

Il fut le siège d'un Evéché au Ve siècle.

La Cathédrale du XIIe siècle fut ravagée par les guerres de religion. L'Eglise romane classée monument historique, est l'une des plus anciennes de Haute Provence.

 

 

 

Il y a un gîte d'étape, tables et chambres d'hôtes : Carpe Diem…

Il est même possible de prendre un petit déjeuner à 7 h du matin!

Pain, beurre, miels de toutes sortes, confitures maison, d'abricots, de cerises, de fraises, de figues, de tomates, de melons, etc… Tout cela arrive par plateaux entiers sur la grande table dans le jardin!

Je regrette de ne pas être venu ici hier !

 

 

En quelques minutes il arrive du monde de partout! La maison est pleine d'estivants, de randonneurs, de vacanciers…

C'est la première fois depuis mon départ que je vois autant de monde dans un gîte!

Nous mangeons comme des gens qui ont faim!

 

Au bout d'une heure, je décide de repartir, car ma journée est loin d'être finie…

Le chemin, qui se dit être aussi "voie impériale", serpente agréablement à travers champs fleuris ; la végétation est plus verdoyante ici que précédemment.

Plusieurs petites montées et descentes pour parvenir au hameau de la Maurelière.

Ensuite un sentier plus ou moins bien tracé, grimpe dans un bois de chênes verts. Des marques à la peinture jaune réapparaissent par moments : elles étaient inexistantes depuis Senez.

Le sentier en balcon passe au dessus de la vallée de l'Asse, et de la route nationale. 

 

En pleine forêt se dresse la Borne Milliaire romaine.

En haut de la côte, l'oratoire de la clue de la roche percée : passage enserré entre deux pans de montagne.

Belle vue sur les Cadières de Brandis, et ensuite descente au hameau de Taulanne et à nouveau la RN 85.

 

En suivant une piste à travers champs et ensuite la route, j'arrive au col des Lecques, non sans m'être rallongé le chemin : il aurait été plus simple de filer tout droit dans la forêt de pins pour traverser les Cadières.

Donc une fois au col, je contourne par l'est sur un sentier au milieu des grands pins agités par le vent.

La montée est de plus en plus rude en atteignant des pentes d'herbes hautes et sèches, des touffes de lavandes et des buis!

 

 

Arrivé sur un replat avec encore de grands pins voilà les rochers qui constituent les fameuses Cadières de Brandis à 1626 mètres : énormes rocs en forme de chaises, selon l'endroit où on les voit.

Je ne tarde pas car le ciel commence à s'obscurcir, et il reste du chemin!

 

L'une des Cadières de Brandis

 

Longue descente dans ces herbes et les petits cailloux qui roulent sous les pieds, jusqu'au hameau de Villars Brandis.

 

 

L'immense rocher qui surplombe le village, et la Chapelle Notre Dame du Roc est accessible par un sentier en 40 minutes.

 

 

 

Un peu plus bas on rejoint le large tracé du GR® 4 venant des gorges du Verdon, où le torrent coule en contrebas.

 

Une heure plus tard, je suis à Castellane, que l'on voit d'ailleurs de loin avec la Chapelle Notre Dame sur son rocher caractéristique.

Il est 16 heures.


Castellane est une station sportive à l'entrée des Gorges du Verdon, où l'on pratique l'escalade, le rafting, le kayak, le canyoning.


Il y a plusieurs hôtels et deux gîtes d'étapes 

 

A voir

- Les petites ruelles commerçantes 

- Le Conservatoire des Arts et Traditions Populaires du Moyen Verdon à Castellane :

- Le Musée des sirènes et fossiles 

Castellane vu de N.D du Roc

 


 

 

 11ème étape de CASTELLANE à ST ANDRE LES ALPES 

 

 

 

 

Mardi 15 juillet 2003

 

Inutile de partir trop tôt ce matin : l'étape n'est pas très longue, et en plus je me suis couché tard!

 

 

 

 

Vers 8 heures du matin je quitte Castellane en passant par la grande rue de l'hôpital et le chemin forestier à droite. Peu après une petite source fraîche est bienfaisante pour remplir la gourde.

 

La Baume

 

 

 

 

Arrivé à un carrefour de routes, il faut remonter et prendre des raccourcis escarpés au milieu des buissons jusqu'à La Baume. Petite pause au gîte d'étape.

 

 

Un grand chemin de terre passe devant les clôtures du "Mandarom" : leurs immenses statues peinturlurées que l'on voit de  loin, sont toujours présentes, mais l'une d'elles a été démolie depuis la mort du Gourou : il s'en est trouvé un autre pour reprendre l'affaire en main…

Cette Cité sainte, comme elle se fait appeler, n'est rien d'autre qu'une secte, implantée là depuis 1990 et qui jouit d'un consensus général, puisque située sur les terres appartenant au Gourou, et attirant la curiosité des touristes, sur laquelle les commerçants de Castellane comptent beaucoup!

 

 

Le sentier surplombe le lac de Castillon, monte un peu à travers des bois et des prairies asséchées, puis redescend en passant près du village de Blaron.

Nouvelle remontée dans les garrigues en plein soleil jusqu'au hameau abandonné de Courchons et une petite source.

 

 

Après un nouveau raidillon, j'aperçois St André les Alpes, et sur l'autre versant, la descente par la forêt de sapins mène à une piste conduisant sur la route de Nice.

A l'entrée du village se trouve le gîte d'étape "les Cougnas" : nom d'un sommet tout proche.

Il est 14 heures! J'ai tout l'après midi pour circuler dans cet agréable bourg que je connais déjà.

Le lac de Castillon est alimenté par le Verdon. A proximité se trouve une école de vol libre, et une importante base d'atterrissage.

Il y a trois ou quatre parapentistes au gîte.

 

 


 

 

12 ème étape de ST ANDRE LES ALPES à ST JULIEN DE VERDON

 

 

 

 

 

 

Mercredi 16 juillet 2003

 

 

Nouvelle journée à étape courte!

 

 

Départ du gîte à 8 heures après le petit déjeuner.

Ce matin le ciel est couvert : "on dirait qu'il va pleuvoir" me dit un parapentiste, avec le regret de ne pas pouvoir s'envoler dès le matin.

 

C'est jour de marché dans le village, et les commerçants sont inquiets pour leurs étalages!

Va pleuvoir? Va pas pleuvoir???

C'est presque le café du commerce sur la météo!…

Et puis une demie heure après, les nuages se volatilisent les uns à la suite des autres, sans qu'il tombe une goutte d'eau! et le ciel gris blanc devient bleu, et le soleil apparaît… voilà tout le monde est rassuré, les tréteaux se multiplient, les parasols s'ouvrent, et chacun expose ce qu'il a à vendre.

"Ca aurait été bien qu'il pleuve quand même un peu ", me dit un pépé sur un banc  !

 

Il est presque 9 heures du matin quand je me décide à partir, en passant par les petites rues qui rejoignent le bord du Verdon et un pont pour gagner l'autre rive.

Un chemin tranquille arrive à Méouilles. 

Au XIIIe siècle les habitants de ce hameau fondèrent le village voisin qui prit le nom de St André les Alpes bien plus tard.

 

Hier j'étais sur la rive en face.

Les deux saints et moi...

 

 

 

Une petite trace à droite conduit en haut d'une butte, où se trouve deux statues de Saints, dominants le lac de Castillon.

 

Je profite de la présence d'un couple de marseillais en vacances, pour me prendre en photo!

 

 

 

 

Nous redescendons vers le château de Méouilles un peu délabré et en cours de rénovation : dommage que l'un des murs soit restauré "à coups de parpaings"… reste à espérer qu'il y ait au moins un crépis par dessus!

 

La Chapelle et le Château de Méouilles.

 

Un chemin continue vers le sud, à travers les champs secs, et la forêt.

Attention : il n'y a pratiquement aucune indication, malgré de multiples pistes qui  partent dans des directions différentes.

Angles

J'arrive à Angles, petit village avec une fontaine! Çà mérite d'être signalé.

 

Descente par une petite route jusqu'à la baie d'Angles, formée par le lac.

 

 

A partir de là, il faut suivre un sentier encombré de l'autre côté de la rive, et longer cette baie, pour la contourner à gauche en sous bois et grimper au dessus de la RN 202.

Ce sentier passe sous la crête de Pidanoux.

Si on rate ce passage près de la baie d'Angles, on est obligé d'emprunter le tunnel et suivre la route nationale sur 4 km jusqu'à St julien de Verdon. Parcours peu recommandé et dangereux!

 

J'arrive dans ce petit village aux environs de 13 heures.

 

Chapelle Notre Dame

 

 

 

 

 

 

La plage sur le lac de Castillon

 

St Julien de Verdon est situé à quelques dizaines de mètres au dessus du Lac de Castillon.

Par une petite route, on descend jusque sur la plage aménagée et surveillée. Ce n'est pas grand ni large, et les premiers arrivés occupent le terrain!

A côté, l'école de voile attire les touristes des villages environnants.

 

 

 

Les maisons de St Julien de Verdon sont en belles pierres, et le clocher de l'Eglise coiffé d'un Campanile.

A voir également, la Chapelle Notre Dame, du XVIIe siècle au bout d'une allée de romarins qui embaument l'air.

Le village n'est pas grand, et pour l'hébergement il n'y a que l'hôtel du Pidanoux, avec terrasse et jardin ; les prix sont raisonnables.

 

 

A part cela il n'y a aucun commerce. Mieux vaut prévoir ses achats à St André les Alpes.

Dans la soirée l'orage éclate! La menace de ce matin se confirme.

 


 

 

 

 13ème étape de ST JULIEN DE VERDON à ANNOT

 

 

 

 

Jeudi 17 juillet 2003

 

Encore un jour où je suis obligé de suivre une route goudronnée…

 

 

Je pars à 6heures pour éviter la sur-fréquentation de la RN 202.

 

 

Arrivé à un passage étroit entre deux parois, une brume envahie la chaussée!

On n'y voit plus rien jusqu'au village de Vergons.

 

Je voulais passer par le Pic de Chamatte pour rejoindre Annot, mais après être monté à travers champs et forêt, je renonce car les mauvais souvenirs de chemins qui partent dans tous les sens sans indication, reviennent en mémoire…

Donc je préfère retourner au village et suivre la route, plutôt que me perdre dans des méandres sans nom!

 

 

 

Pendant ce temps, le soleil apparaît lentement alors que les écharpes de brume se disloquent, et en arrivant au col de Toutes Aures, deux cyclistes et moi sommes accueillis par un vent violent et glacial!

 

 

Le Pic de Chamatte

 

Autant dire qu'il vaut mieux ne pas traîner ici. Mais pas facile à faire : les seules indications sont des panneaux DFCI pour indiquer les citernes contre les incendies.

La plupart des chemins n'existent pas sur ma carte, et celui qui semble correspondre à ma direction, est encore une fois encombré de branches et d'arbres abattus!

J'arrive à franchir tout cela, pour aboutir sur une piste où se trouve la fameuse citerne indiquée plus bas!

En continuant dans la forêt de pins, une pancarte indique le col de l'Iscle et Annot…

C'est rassurant de se sentir sur la bonne voie!

Un peu plus loin, il y a même une source, et encore d'autres citernes DFCI, espacées de quelques centaines de mètres les unes des autres.

 

Me voici arrivé au col de l'Iscle ; les seules indications sont des panneaux de pistes de ski de fond…

"indispensables en cette saison"!

J'ai suivi la piste rouge, croyant être dans la bonne direction, mais j'ai eu tort!

J'aurai pu faire demi tour ; mais le soleil, l'appel de la forêt, l'heure!

Je me suis dit : j'ai le temps continuons… cela m'a permis de voir un chamois tout près.

 

Le sentier descend jusque dans une gorge et un ruisseau, conduisant à une prairie, et au village "d'Allons"…

Un peu avant d'arriver à la bifurcation, je retrouve les marques de balisage qui monte dans un pré, et en forêt. Il s'en suit une longue montée, en lacets parmi les chênes, les sapins, les hêtres, jusqu'au sommet sans nom à 1716 mètres.

Que de chemin parcouru! Alors qu'au col de l'Iscle j'étais tout près d'Annot!…

Positivons! Ca permet de voir du paysage!

Je dois longer la crête sous un vent violent qui couche les hautes herbes jaunies. Les quelques arbres présents sont torturés et tous inclinés dans le même sens. Le soleil ne réchauffe pas l'atmosphère malgré le ciel parfaitement bleu.

 

Je suis un peu à l'abri dans la descente sous les sapins ; mais que c'est long!!!! Je n'en vois plus la fin! et ce chemin n'arrête pas de tourner et retourner ; par endroits je me crée des raccourcis pour couper la route.

 

 

Arrivé à Annot

 

 

 

Enfin Annot apparaît au pied de ses barres rocheuses : "les grés d'Annot".

La chaleur se fait à nouveau sentir ; il est presque 17 heures quand j'y arrive!

 

 

 

 

 

 

ANNOT, (prononcer le T à la fin) est un très beau village datant du XIe siècle. La plupart des maisons ont des balcons en fer forgé, des façades en pierres, et des arcades voûtées. 

 

Une balade très intéressante autour du village, consiste à suivre un sentier appelé "La Chambre du Roi", permettant de découvrir les énormes blocs rocheux, et les forêts de châtaigniers environnantes.

 

 

Annot

 

Il y a plusieurs hôtels et un gîte d'étapes au dessus du village, offrant une vue magnifique depuis sa terrasse.

 


 

 

 

 14 ème étape de ANNOT à ENTREVAUX

 

 

 

 

Vendredi 18 juillet 2003

 

Je quitte Annot à 8 heures et demie par le petit pont sur le torrent : la Vaïre.                 

 

 

 

L'étape se déroule sur la Grande Traversée des PréAlpes et le GR® 4.      

Très vite, le petit sentier file dans les bois à flanc de montagne, grimpant en balcon avec la vue sur la vallée, et à découvert dans les prés.

Un peu plus loin on contourne un éperon, et la descente s'effectue dans une zone caillouteuse jusque sur la route, et le pont St Joseph.

Je dois suivre le chemin à gauche qui longe un goulet, et un peu plus loin prendre une trace peu visible encore à gauche grimpant dans un bosquet sous des barres rocheuses.

Je parviens au hameau en ruine de Ourges, la chapelle effondrées et des tombes abandonnées dans un carré entouré d'un muret.

Le sentier continue sur son balcon au dessus d'une gorge asséchée, et grimpe raide en forêt sur un mamelon d'herbes sèches.

L'ermitage la chapelle St jean du Désert : magnifique édifice en pleine nature, au pied d'une pente boisée.

Après avoir contourné l'extrémité, la piste part sur la gauche et passe devant la source des roches : abondante et fraîche!

 

Le chemin forestier continue au milieu des grands pins jusqu'au col St Jeannet.

Un sentier à droite coupe à travers la montagne, et doit être un raccourci, mais je préfère continuer tout droit dans la descente, et suivre les multiples lacets qui mènent à une nouvelle source, et au hameau inhabité de La Colle.

Bientôt le chemin rejoint une petite route au milieu des champs.

 

Le sentier part sur la gauche en direction du Plan, ce qui est peu recommandable, car une fois sur la route le trajet est plus long à pied pour rejoindre Entrevaux.

Il vaut mieux continuer la petite route à droite par le hameau de Chaudan, une fois sur la route nationale, on peut passer de l'autre côté du petit mur, et marcher en toute sécurité le long de la ligne de chemin de fer : 

"Le train des Pignes" : la place est suffisante, il n'y a qu'une seule voie, et trois ou 4 trains par jour!

En une vingtaine de minutes je suis à ENTREVAUX : terme de cette randonnée de quatorze étapes, à travers le Diois, le Buëch, le Verdon, la Haute Provence, et les départements de la Drôme, des Hautes Alpes, et des Alpes de Haute Provence.

 

Pont levis sur le Var, et la Citadelle.

Entrevaux est un village médiéval en demi cercle construit sur un éperon rocheux, avec la rivière le Var qui le contourne.

Les fortifications ont été édifiées par Vauban sur l'ordre de Louis XIV en 1690, et lui confia la tâche de consolider les forteresses qui bloquent les grands cols alpins. Entrevaux, place avancée du Royaume de France connaît alors l'apogée de son histoire.

 

Une fois passé le pont-levis, on découvre le magnifique ensemble homogène de grand caractère tant de l'ensemble architectural que des maisons particulières. Remparts, ruelles étroites et sombres. Jardins médiévaux, Cathédrale gothique et son clocher crénelé unique en Provence, le château fort médiéval : 

"la Citadelle" que l'on atteint par un chemin fortifié, et dont la plupart des salles sont d'anciennes cellules de prisonniers qui ont même servi pendant la dernière guerre.

 

 

 

En août : Journées Médiévales, les habitants d'ENTREVAUX, costumés en cette occasion accueillent les visiteurs, parés de leurs plus beaux atours. Dès le pont-levis passé, on se retrouve plongé dans la vie du moyen-age : troubadours, cracheurs de feu, animations de rues, représentations théâtrales, spectacle son et lumière.

 

Entrevaux (à l'intérieur) des remparts, vue de la Citadelle.

 

Le Train des Pignes

 

C'est une véritable institution régionale. La Société de Chemins de Fer de Provence exploite cette ligne de Nice à Digne depuis 1891.

Le train des Pignes doit son nom, parait-il au fait que les voyageurs avaient le temps de descendre pour ramasser des pignons de pins, tant il roulait lentement!

Aujourd'hui, malgré la motrice moderne il faut trois heures pour faire les 150 km entre Digne et Nice...

Il m'a fallu une bonne heure et demie pour rejoindre Nice en partant d'Entrevaux.

Mais le but, est il d'aller vite?

Puget-Theniers,  la Vésubie, St Matin du Var.

 

Le but est de prendre son temps et

"savoir voir" tout le paysage,

sans le regarder rapidement.

 

Pour les gens pressés, il y a des autobus pour faire les 70 km de route jusqu'à Nice, ou sa propre voiture.

Le train des Pignes est un élément important du  tourisme, un  rouage de la vie économique, il est un élément-clé de la vie de la région.

 

La Gare d'Entrevaux.

 

 

jc-lordier (arobaze) randoalp.com

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