Vendredi 19 août 2016
D'Erbezzo à
Verone.
Au réveil le temps est nuageux. Départ d'Erbezzo à 8h50. Le E.5 commence par une descente en pente douce. Je me
dis, çà y est fini les cailloux, les montées suantes dans les pierriers,
puisqu'on se dirige vers la plaine visible au loin. Eh bien non, c'est une illusion ; il faudra encore
monter. La descente ce sera plus tard… Le sentier passe dans des vallons forestiers agréables, à
proximité du ruisseau dell'Anguilla. Il y a même des fleurs! |
Juste après le départ. Le chemin tranquille. |
Et puis une grande descente caillouteuse qui semble ne
jamais s'arrêter! Je retrouve les six allemands. Nous continuons ensemble,
pour arriver dans une sorte de gorge étroite, où une cascade dévale par
paliers. Déjà 400m de descendu ; les pieds souffrent, et pas que les miens! Un peu plus haut la cascade chute en un jet plutôt
faible. Il est 11 heures petite pause. Quelques dizaines de mètres au dessus nous arrivons à la
"Grotta dell'Orso". Elle a été habitée par des hommes préhistoriques, des
ours, et de nos jours des chauve-souris s'y sont installées. Une grille ferme
l'entrée, mais il paraît que l'on peut visiter avec un guide. La grotte de l'ours. Le Ponte di Veja et la grotte vus
d'en haut. |
Le Ponte di Veja. En remontant des escaliers, on atteint le magnifique pont
naturel di Veja qui ressemble au linteau d'entrée d'une immense caverne
karstique. Il a survécu à l'effondrement de la voûte centrale. C'est un
phénomène karstique formé par l'action érosive de l'eau sur les roches
calcaires qui le constituent. (information vue sur une affiche.) Vue du Ponte sur les environs. |
Les six allemands vont prendre un bus ; ils doivent être
à Vérone ce soir. Auf Wiedersehen… Je repars à 11h40. Il faut longer une petite route en passant par des
hameaux : Giare, Saline. Les toitures des maisons sont faites de grosses
pierres épaisses, bien plus volumineuses que des lauzes. Une maison à Giare. Plus loin il y a des entrepôts de stockage de pierres en
grandes dalles. |
Chardons bleus en chemin. Retour à la nature. |
Ensuite des prairies et des vergers. La route continue à descendre tranquillement, j'étais à
nouveau content, mais à une intersection, il faut bifurquer par un sentier
qui remonte… et redescend. Une maison et son mur de clôture représentant des objets
en ciment hétéroclites, ainsi que des maximes de Dante Alighieri, ou J.W Von
Goethe… Chemin et cailloux… |
Clôture originale. Et des fleurs. |
A 15 heures, j'arrive à Montecchio, où j'espérais
m'arrêter. Mais il n'y a rien! J'ai aperçu une pizzeria, et en face de l'église un bar
plutôt délabré ; pas une âme qui vive dans ce village. Je décide de continuer, en espérant trouver quelque chose
pour passer la nuit, à l'approche des villes. A un croisement, une pancarte indique Avesa 2 heures, et
une autre 1h35 par un autre chemin. Je vais suivre le plus court, il y aura bien un
hébergement quelque part… Ce chemin passe par de grandes propriétés, des vignobles.
Plus loin un Agriturismo et centre équestre. Au milieu des vignes. Maintenant çà descend tranquille sur du goudron, et c'est
moins pénible. Vers 16 heures, la route passe entre des oliviers, et des
figuiers aux senteurs du sud. Les sommets, c'est bien fini, ils sont loin derrière… A 16h40 j'arrive dans une ville que je croyais être Avesa
; aucune indication, je ne sais pas où je suis, j'ai dû rater quelque chose. En tous cas il n'y a pas d'hôtels à l'horizon, je continue
à marcher… Quinzano. La rue principale est très longue, et souvent sans
trottoir ; au bout d'un moment j'apprends par un passant que cette ville est
Quinzano… Avesa est de l'autre côté. Rien de grave, il faut continuer par là, j'arriverai au
même endroit. A 17h15 je me retrouve sur une grande route et une
intense circulation… C'est la Strada de Modène à Vérone. Je tourne à droite, mais il n'y a rien à faire par là. Je repars dans l'autre sens. Cette route est aussi très
longue, et maintenant il y a des immeubles, des magasins, des bars… Tout d'un coup, je vois l'enseigne d'un hôtel ; il est 18
heures, et il reste une chambre de libre! Je demande à la patronne comment se rendre demain à
Vérone! Elle me répond : mais vous êtes à Vérone… Ah bon? Nous sommes sur la Via Goffredo Mameli. Il faut une
trentaine de minutes à pied pour aller au centre ville… Pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle! A force de marcher toute la journée, je me retrouve à 6
heures du soir aux portes de Vérone, alors que je pensais y arriver demain! Ca ressemble à un périphérique de grande ville : la
montagne est loin derrière. Mais après 9h de marche par sentier, pierriers et bitume,
je suis content de trouver un lit pour cette nuit, et pressé d'enlever mes
chaussures, de prendre une douche, et aller dans une pizzeria. |
Montecchio. Les oliviers, et au loin
l'agglomération de Vérone. Au milieu des oliviers. Aux abords de Vérone, la super
strada! La montagne est bien loin… Cette traversée du Lac
de Constance à Vérone se termine ici. Demain une demi heure
de marche pour rejoindre le centro della città Verona.... Romeo e Giulietta,
ce n'est plus de la randonnée, mais du tourisme. |