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Lever de soleil au sommet du Ventoux
Mardi 5 Août du Mont Serein à SAULT
Je prends le petit déjeuner dans la chambre, préparé hier soir par la patronne, et après les soins aux pieds, je quitte le gîte, et remonte tout droit dans une piste de ski, plutôt en éboulis.
Tout le sommet du Ventoux est de cailloux blanchâtre ; de loin on croirait de la neige! Un petit vent frais m'accompagne ; la montée est lente et rude, mais le mal aux pieds ne se fait pas sentir dans les côtes. Je me retrouve sur la crête. Au bas, les chalets disséminés de la station. Il faut longer une énorme bulle : « un silo », et remonter vers le sommet du Ventoux. Passé la chapelle Ste Croix, un vent violent me repousse : il n'y a plus aucun abri, tout est à découvert. Le soleil filtre au travers d'une brume épaisse. L'horizon est bouché, c'est dommage : mais plus bas je distingue au loin le Rhône.
Il y a une caravane de hollandais. Ils ont dû passer la nuit ici. Le vent est de plus en plus froid et violent en abordant la descente de l'autre côté. Il faut suivre la route, passer le col des tempêtes, et bifurquer le long d'un terrain militaire grillagé.
Maintenant le chemin est plein de cailloux ; c'est très bon pour les doigts de pieds esquintés!....
Tiens encore un petit téléski descend vers le village du Chalet Reynard. La pente continue, les cailloux aussi, le grillage, et encore un autre terrain militaire un autre silo! Plus bas le vent se calme, évidemment j'entre dans un sous bois. Toujours la descente. Mes doigts de pieds font de plus en plus mal. A un carrefour, une route et des cyclistes grimpent au Ventoux. Le sentier devient plus large, et agréable. J'arrive même à me tromper de chemin.
Retour en arrière! On continue! Je traverse des prairies plutôt asséchées, et une forêt de chênes. A un moment, je vois le village de Verdolier ; la pente est de plus en plus raide pour y accéder. Enfin çà y est : maintenant c'est un peu plus plat. Un bout de chemin en sous bois, et me voila face à des champs de lavande!..... le décor change : jusqu'à présent j'étais dans les vignes et les vergers.
Malgré que la cueillette soit déjà faite dans la plupart des champs, il y a une beauté et une harmonie de couleurs et de formes.
J'arrive à SAULT, capitale de la lavande et gros bourg vauclusien, bien plus tôt que prévu. Le village est perché à flanc de colline et on le voit de loin. Quand on est sur la grande place appelée « La Promenade » avec son grand balcon, la vue est très dégagée, jusqu'au sommet du Ventoux. Il y a deux petits musées avec des expositions de peinture, plus un autre salon dans la mairie. Ca a l'air très actif, côté culturel. J'apprends qu'il y a même un hippodrome, et de fréquentes courses! L'après midi je me repose : çà fait du bien aux pieds, et le soir je ne tarde pas à me coucher, car malgré tout, passé vingt et une heures, c'est le grand calme.
Mercredi 6 Août de SAULT au Gîte de Chaloux
Finalement, ce n'était pas la peine de partir si tôt ce matin! A peine descendu au bas du village, et passé le pont sur le ruisseau la Nesque, je suis obligé de m'arrêter. J'ai trop mal aux pieds, et suis incapable de faire une longue étape!
Je remonte à SAULT, et attends qu'un bistrot ouvre pour prendre un petit déj. J'enlève mes chaussures de marche qui sont la cause de mes maux, pour enfiler mes jogging dans lesquels je suis plus à l'aise. A regret, je contacte un taxi pour m'éviter le plus gros du chemin à pieds. Vers les 9 heures, le patron du Tabac PMU, qui fait aussi taxi, me conduit à SIMIANE LA ROTONDE. Je trouve vraiment dommage de passer en voiture par ces collines, à proximité du plateau d'Albion, au lieu de randonner dans les champs de lavande. Impossible de faire autrement! Cela me permet de passer un bon moment à SIMIANE LA ROTONDE, sur une colline, à l'horizon dégagé. C'est un village fréquenté par des artistes. Il ne règne pas une activité aussi intense qu'à SAULT, les dimensions en sont plus réduites ; on trouve un artisan miniaturiste confectionnant des mas, et des tours avec des petits cailloux de la région, et un artiste peintre dans la rue montante principale. SIMIANE est surtout connue pour sa rotonde, et sa chapelle du 12e siècle.
Vers 11 heures, je me décide à repartir ; le chemin est assez plat sans grande dénivellation. Le G.R® passe dans les gorges de Vaumale complètement asséchées. Par endroit, des rochers sont polis et témoignent d'une autre époque où l'eau coulait en permanence.
A l'heure actuelle, seulement un petit filet d'eau dégouline au plus fort de l'hiver! En moins d'une heure et demie, j'arrive à l'ancienne ferme de Chaloux, transformée en gîte d'étape. C'est le grand calme! Rien autour, seulement des champs, et des buissons. Je suis seul randonneur ici, et le premier que les patrons voient passer cette année!.... C'est dire le mouvement qu'il y a !... Cette journée m'aura permis de me reposer et soigner mes ampoules. J'ai une immense chambre et une salle de bains tout aussi grande pour moi! Le soir nous dînons sur la petite terrasse, à la fin du repas l'orage gronde et quelques gouttes tombent, sans vraiment nous mouiller.
Jeudi 7 Août du Gîte de Chaloux à CERESTE
Après le petit déjeuner, je quitte le gîte par le sentier ombragé. Le ciel est parfaitement bleu et le soleil est déjà présent.
Les pieds dans les joggings, je suis à l'aise et ne ressens aucune douleur particulière. Ca devient critique surtout lorsqu'il y a des descentes.
J'arrive sur une route, et remonte en deux lacets sur le petit village d'OPPEDETTE. Charmant endroit, très sympathique. J'y reviendrai sûrement plus longuement. Là aussi les gorges sont réputées, mais pratiquement sèches : par endroit des trous ou des vasques contiennent de l'eau de pluie.
Je profite d'une grande poubelle municipale, pour déposer à côté, mes chaussures de rando. Peut-être serviront elles à quelqu'un? Je préfère continuer en jogging. La suite est en grande partie sur la route!. Je passe à LA CROIX A LAUZE, village tranquille. Ensuite un chemin mène à l'entrée du parc du Luberon, et à CERESTE, gros bourg des Alpes de haute provence. La route nationale traverse le centre, et le passage des camions crée une nuisance dont se plaignent les habitants.
Je fais une pause dans une brasserie pour y déguster des pâtes au pistou, quelque chose de super!..... Puis direction l'hôtel d'Aiguebelle où j'avais réservé.
Vendredi 8 Août de CERESTE à MANOSQUE
Dernière étape. Il fait très beau ; le ciel est clair en quittant CERESTE à 6 h et demie du matin.
Petite montée à travers bois, et on longe la crête avec à droite une vue magnifique sur la petite vallée, et les collines du Luberon tout proche.
Une légère brume de chaleur plane en bas et la lumière rasante du soleil donne une coloration particulière aux petits carrés et rectangles de prairies et de champs. Après le passage à MONTJUSTIN, petit village sur la crête, spécialisé dans le fromage de chèvre, le sentier continue de façon très agréable : je n'ai plus mal aux pieds. Le paysage fait oublier tous les maux!
MONTFURON, village sur une colline, et son moulin. C'est le premier que je vois, et il est encore visible de loin.
Il faut continuer par des bois et des prés. Par endroit je retrouve des vignes, mais différentes de celles traversées en début de semaine. Ici les ceps sont plus hauts et il n'y a pas de cailloux aux pieds.
Je passe dans le village de PIERREVERT, région vinicole, et après une descente par la route, une remontée à travers bois en suivant un sentier balisé aux couleurs du G.R®, j'arrive à la chapelle St Pancrace sur la colline de « Toutes Aures ».
De là, MANOSQUE se dégage. Il suffit de suivre le chemin, puis la route pour arriver dans le centre ville.
MANOSQUE, terme de cette rando! Ville haute provençale avec son accent et son parfum.
Petite balade l'après midi sur le « Mont D'or », colline d'oliviers, de genêts, et sa tour d'où l'on domine MANOSQUE, le Lubéron, et de l'autre côté : le Verdon.
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