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Du Luberon aux Alpilles et la Camargue.

 Les chemins des Poètes et de la Lumière.

Giono, Pagnol, Camus, Bosco, Mistral, Daudet, Van Gogh...

 

 

Randonnée estivale au départ d'Avignon.

1ère étape 

2ème étape

3ème étape

4ème étape

5ème étape

6ème étape

7ème étape

8ème étape

9ème étape

Jours suivants

Fontaine de Vaucluse à Gordes

Gordes à Roussillon

Roussillon à Sivergues - Le Castellas

Le Castellas à Lourmarin

Lourmarin à Mérindol

Mérindol à Eyguières

Eyguières à St Remy de Provence

St Remy de Provence aux Baux

Les Baux de Provence à Arles

Camargue

 

Un petit clic sur la carte pour l'agrandir

 

Avertissement

Il est préférable de randonner dans ces massifs au printemps : mai ou juin. En plein été, il y a beaucoup de difficultés, dues à la chaleur et aux risques d'incendies. 

 

Des arrêtés préfectoraux interdisent l'accès aux massifs forestiers :

- Dans le Vaucluse, les sentiers en forêts et dans tout le Lubéron sont interdits à partir de 11 heures du matin du 1er juillet au 15 septembre, et pour la 3e année consécutive.

 Ce qui laisse peu de possibilités de randos.

- Dans tout le département des Bouches du Rhône, et donc les Alpilles, c'est encore pire, puisque la circulation piétonne et / ou motorisée est totalement interdite du 1er juillet au 10 septembre, et pour la 3e année consécutive...

Bien sûr c'est frustrant! mais il faut comprendre qu'il y va de notre sécurité ; tous les promeneurs ne sont pas pyromanes, mais un incendie peut survenir à n'importe quel moment et se propager à grande vitesse même sans mistral, et n'importe qui peut se retrouver au milieu des flammes...

 

J'ai donc dû suivre souvent de nombreuses petites routes, heureusement sans grande circulation, aux heures et / ou chemins interdits. Ce qui ôte naturellement un certain charme aux paysages : mais comment faire?...


 

 

 

Autres difficultés.

La carte au 60/1000e de l'IGN "Parc Naturel Régional du LUBERON", ne m'a servi à rien! 

Elle est archi-fausse, imprécise, bon nombre de sentiers balisés et même de routes n'y figurent pas, la plupart des lieux-dits ne sont pas mentionnés, ou ne correspondent pas aux indications sur le terrain. Elle mérite juste son nom de "Carte touristique", et encore !

Pour l'IGN, c'est : "vraiment peut mieux faire..."

Il m'aurait fallu les cinq ou six Top 25, pour cette rando de 10 jours ! 

Par contre, la carte" Provence Alpilles" de la même IGN, est très bien faite... alors? pourquoi tant d'imprécisions sur le Lubéron ?

Les cartes Didier Richard par massif, c'était quand même autres choses !

 

Il faut se méfier aussi des indications souvent fausses sur les sentiers : mauvais balisages, ou nombreux panneaux cassés ou vandalisés.

 

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), 

et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008.   

 

 

 


 

 

Un petit clic sur les photos pour les agrandir, et voir les commentaires.

 

La rue des Teinturiers

dans le quartier piétonnier.

Le célèbre Pont d'Avignon

 

Le Palais des Papes

 

 

Affiches

 

 

Juillet en Avignon,

c'est "In et Off"

Spectacles de rues

 

 


 

Mais encore, avant de commencer cette randonnée, je ne voulais pas manquer

L'une des perles de la région : Fontaine de Vaucluse

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Fontaine de Vaucluse a de tous temps été fréquenté par des artistes, et écrivains.

Le plus célèbre est sans doute François PETRARQUE (1304-1374), historien, archéologue et humaniste de la Renaissance. 

Une colonne monumentale est élevée en son honneur, sur la place devant la Mairie.


Il faut aussi admirer sur un piton rocheux, les ruines du château qui a appartenu aux Evèques de Cavaillon : construit en 1030 et démoli six cents ans plus tard, probablement sur ordre de Richelieu.

 

Samedi 9 juillet 2005

 

 Je quitte Fontaine de Vaucluse ce samedi 9 juillet, très tôt le matin, en espérant ne pas arriver à Gordes trop tard, compte tenu des interdictions... 

Il fait très beau, et le mistral souffle déjà. 

Montée par la petite route qui passe devant l'Auberge de Jeunesse, et un champ d'oliviers. 

De là, le GR® 6 grimpe à gauche, dans les buissons, et le bois de chênes. Les criquets sautillent dans les herbes sèches, et les cigales chantent dans les arbres.

Arrivé à une intersection de plusieurs chemins, une pancarte indique des directions qui ne figurent pas sur ma carte ; seule l'altitude mentionnée : 616 m, peut donner une indication. Je pense qu'il faut s'engager à gauche, mais plus loin à nouveau, plusieurs sentiers sans aucune marque. Apparemment je ne dois plus être sur le GR® : il n'y a plus de marques depuis belle lurette. Je me fie à mon intuition, et en remontant vers le nord, d'autres chemins et des pancartes indiquent des directions qui n'ont rien à voir avec la carte ; certaines d'entres elles sont mêmes cassées ou arrachées!

Je prends un chemin redescendant vers l'est ; je me dis que c'est peut être le moins pire, car au loin il y a la vallée et les villages. C'est sûrement mieux que de s'engouffrer dans une forêt et risquer de se perdre.

Par chance, plus bas, quelques maisons, et un vieux monsieur me conseille de suivre tout près d'ici un chemin appelé " les fileuses". C'est sans difficultés, presque plat pendant un bon moment, et j'aperçois au loin le village de Gordes...

Je préfère suivre une petite variante par les gorges de Sénancole : un sentier non indiqué nulle part, mais que je dois de découvrir grâce à un couple qui se promène par là... 

La Sénancole est le lit d'un torrent asséché, et le passage par ces gorges est très sauvage.

 

Bientôt le bruit des voitures et des voix commencent à se faire entendre : les touristes sont proches de la fameuse Abbaye de Sénanque.

 

un clic sur le lien

 

Après une pause, je reprends le sentier grimpant au dessus de l'Abbaye, et rejoint la route qui mène à Gordes.

Ce village médiéval aux grandes et lourdes maisons construites dans des rues en pentes, dont certaines à flanc de falaises, entourent l'imposant château féodal.

Depuis le XVIIe siècle Gordes a toujours été fréquenté par de nombreux artistes : peintres, sculpteurs, et artisans : travail de la laine, du cuir, et confection de santons.

Toute la région est aussi un lieu de villégiature du monde du spectacle : du balcon du village on peut entrevoir aux alentours, les nombreuses villas, résidences, jardins fleuris et piscines privées.


 

 

Dimanche 10 juillet 2005

 

Au petit matin, en quittant Gordes je découvre les épaisses murailles entourant le village.

Je suis parti relativement tôt, malgré une étape courte, pour arriver de bonne heure à Roussillon.

C'est donc en suivant des petites routes par bois de chênes verts, et des chemins très agréables dans cette plaine agricole au milieu de champs de blés, et de lavandes que j'arrive avant 10 heures du matin à Roussillon par la route au milieu de pins et de cigales.

 

 

 

Delphes la Rouge

Tel est  le nom que Jean Vilar donna à Roussillon... 

 

La ville aux falaises de sang et d'or. 

 

Une légende explique l'origine de ces fabuleuses couleurs. Elle a été rapportée par le fils de Nostradamus dans " Vie des plus illustres poètes provençaux." Sermonde, épouse du terrible Raimond, seigneur de Roussillon, aimait le jeune troubadour Guilhelm de Cabestang. 

Le châtelain jaloux, tua l'amant d'un coup de dague et en fit déguster le coeur à son épouse sous la forme d'un mets bien préparé. Sermonde le trouva délicieux mais, apprenant la vérité, elle se jeta dans le vide. La terre alors se teinta de son sang.

 

Les carrières d'ocres contribuent à rendre ce village très agréable, visible de très loin grâce à la luminosité de ses maisons parmi les pins verts foncés.

Roussillon a toujours attirée les artistes, les coloristes : çà se comprend...

 

Je ne passe pas à Roussillon chaque fois comme un passant, j'y viens... avec l'envie d'y revenir. Il y a quelque chose d'attachant.

 

Je vous laisse découvrir ce que j'aime ici...

 

 

 

 

Sur le sentier des Ocres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n'y a pas de gîtes d'étapes ici de même qu'à Gordes. 

Il y a un gîte rural à Murs : 8 km de Gordes, et un gîte chambres d'hôtes à Gargas à 9 km de Roussillon. Autrement campings ou hôtels.

 

 

 

 

Lundi 11 juillet 2005

 

Ce matin, je pars tôt de Roussillon, car l'étape risque d'être longue, dans la journée il fait très chaud, et les interdictions de circuler après 11 heures sont un handicap, mais je connais le coin, et je sais qu'il y a peu de sentiers dans les parties boisées, donc interdites.

Il faut prendre la route en direction de Bonnieux, et à environ 500 mètres, un chemin part à gauche, au milieu de cette terre brune sanguine. Ensuite c'est la plaine avec ses champs de céréales, ses lavandes, ses vergers.

 Les abricotiers croulent sous les fruits, et les cerisiers n'ont plus que quelques fruits séchés, non cueillis. 

Des petites routes traversent les bois de pins, ou de chênes blancs et verts.

 Au loin, le village de Lacoste, et le château en ruine du Marquis de Sade.

J'arrive à Bonnieux à l'heure du petit déjeuner...

 

C'est un village en espalier, qui s'est construit au cours des siècles en partant de l'Eglise située sur un promontoire, et au fur et à mesure de l'évolution démographique, il s'est agrandi de façon concentrique, en descendant jusqu'à la plaine, et la route de Cavaillon à Apt.

De son point le plus haut, près d'un calvaire, la vue se découvre sur la plaine, et jusqu'aux mont du Vaucluse : on aperçoit Gordes, Roussillon, et tout l'itinéraire parcouru depuis deux jours.

L'Eglise haute fut construite au XIIe siècle, mais il ne reste de cette époque qu'une partie de la nef, qui a été refaite et agrandie au XIVe siècle. 

 

Après une longue pause, je reprends mon chemin par bois, champs de lavandes, champs de blés. Les sentiers sont souvent dans des terrains marneux, schisteux, parmi les buis.

Il fait très chaud en passant prés du fort de Buoux à moitié en ruine, et peu de temps après j'arrive au village de Buoux qui compte une centaine d'habitants, au milieu des collines en plein coeur du Lubéron. 

 

 

 

Tout autour c'est le paradis de la grimpe : les falaises, rochers, et voies sont réputés.

 

Le sentier balisé jaune est au dessus des parois, avec le vide impressionnant. On passe dans un bois, et la descente s'amorce jusqu'au lit de l'Aiguebrun : ruisseau au milieu de la végétation, et formant par endroits de petites vasques très agréables où je ferai bien trempette par cette chaleur!

 

Surtout qu'après cette fraîcheur, il faut remonter de l'autre côté, et retrouver le soleil qui cogne!

 

Arrivé à Sivergues : ce village a été fondé en l'an 1200 sur les terres d'un latin nommé Sivius !

A l'heure actuelle il est devenu un hameau de 25 habitants, au bout de la route goudronnée. Certains se risquent à continuer en voiture... à leurs risques et périls !

Un chemin de terre et de cailloux mène en moins d'une demi heure au Castellas : ferme auberge et ruines du château du XIIe siècle.

C'est ici que je m'arrête pour aujourd'hui. Ce gîte à la ferme accueille des randonneurs à pieds (peu nombreux) et des randonneurs équestres venus de partout.

Le soir dehors à table, parmi les chèvres et les chevaux, nous sommes une vingtaine venus de France, de Belgique, d'Allemagne, du Danemark, et même des USA...

Très belle ambiance, et repas abondant qui compense largement l'accueil plutôt sec de l'arrivée, et comme je n'avais mangé que deux pommes à midi, çà tombait très bien !

 

Sangria, caviar d'aubergines, salade de museau de porc (d'habitude j'aime pas çà!), rôti, pommes de terre, fromages de chèvres sur un plateau aussi grand que la table... clafoutis aux cerises, café, et la fameuse Grappa (le patron est italien). Vin rouge à volonté.

 

Voila pourquoi je peux marcher 12 heures par jour sans m'arrêter !!!

 


 

 

Mardi 12 juillet 2005

 

 

Après le petit déjeuner pris en commun, je monte par le chemin ombragé, jusqu'à la crête, et ensuite il faut partir à gauche au milieu des pins à crochets, pins Cembros, et chênes jusqu'au sommet du "Mourre Nègre" ou Grand Lubéron altitude 1125 m.

 

Après une pause d'une bonne demi heure, je cherche un peu mon chemin, et ce n'est pas la première fois : les panneaux sont inexistants, et quand il y en a, ils sont brisés en miette. 

Très pratique : avec une vague carte approximative, sans repaires valables de se retrouver au milieu de quatre ou cinq pistes. Il fait très chaud, et il n'y a aucun abri : le soleil tape dur! ma gourde est vide, et il n'y a personne... Evidemment, il est midi et demi, les gens mangent à l'ombre, en bas dans la vallée, et il y a les interdictions... mais ici je suis sur des pistes de 4x4, donc pas en pleine forêt!

Je finis par me décider à suivre un chemin sud ouest, en me disant que je ne tomberai pas loin de mon but puisque il descend vers la bonne direction. 

Le côté agréable, c'est le passage près de vergers, principalement des abricotiers aux fruits tout justes murs ! 

J'arrive à Cucuron, là où je voulais faire une pause casse croûte, mais il est presque 15 heures et les boutiques sont fermées! donc je ne m'attarde pas. 

Le village aux toits de tuiles roses qui a inspiré  poètes et cinéastes, somnole... 

 

Je continue par la D 56 sur 2 km jusqu'au village de Vaugines, et ensuite la petite route, où passe d'ailleurs le GR® 97 au milieu des champs et des lavandes.

 

C'est en suivant les vignobles des coteaux sud du Lubéron que j'arrive à Lourmarin : il est 17h passé!

 

Mon étape ce soir est au gîte "Durance Lubéron" dans le village. Petites chambres et salles de bains individuelles, le tout très bien entretenu, et nettement moins cher qu'un hôtel.

 

 

 

Lourmarin est situé au milieu des vignes, des oliviers et des amandiers : c'est un agréable village, classé "un des plus beaux villages de France"comme le sont Gordes et Roussillon, où j'ai fait étapes ces jours derniers.

Il faut voir les petites ruelles provençales et animées, le château du XVe siècle, l'Eglise Romane du XIIe siècle, le Temple, le cimetière où repose Albert Camus qui a vécu et écrit ici,... de même que l'écrivain Henri Bosco. 

Lourmarin est aussi la patrie de Philippe de Girard inventeur de la machine à filer le lin vers les années 1910. Il ne reçu jamais pour son invention la prime d' un million de Franc promise par le premier empire.

 

 


 

 

Mercredi 13 juillet 2005

 

Le petit déjeuner au gîte est très bien servi, ce qui permet de démarrer la journée comme il faut !

Je dois suivre un bout de route au départ de Lourmarin, et ensuite le GR® 97 grimpe à droite parmi les bosquets, les chênes, les buis. Une fois arrivé en haut, il fait très chaud en longeant le sommet : aucun abri, le soleil donne !

Plusieurs chemins partent dans des directions différentes. Une seule pancarte indiquant "Bonnieux", que l'on distingue au loin. Ce sentier est balisé blanc et rouge. Aucune autre indication, mais du blanc et rouge là où la carte ne mentionne même pas un sentier !

Il vaut mieux avoir le sens de l'orientation dans ces cas là! Il y a plusieurs combes à contourner, et j'ai parfois l'impression de revenir là où je suis passé un quart d'heure plus tôt.

Un chemin descend à gauche, direction ouest, et j'entrevois une marque blanche et rouge sur un arbre. Comment être sûr que l'on est dans la bonne direction, quand tous les chemins ont les mêmes marques, alors que la carte n'indique que le GR® 97 ?

Quand il y a un poteau, les pancartes sont brisées, où je ne vois que des panneaux indiquant "Bonnieux"... Décidément, on peut aller à Bonnieux de n'importe où. Mais Mérindol où je vais, rien !

J'ai déjà eu des problèmes de repérage dans le Lubéron, et ici même en 98. En fait c'est toujours la même chose, et rien n'a changé. Les associations de randonnées font des efforts qui sont hélas souvent annihilés par des actes de vandalisme, et sans vouloir les nommer : "les chasseurs" nombreux dans le massif, qui n'acceptent pas la cohabitation avec les randonneurs !

 

Une fois arrivé au bas du vallon de la Tapi, et à la maisonnette, il y a une flèche indiquant enfin : Mérindol... 

 

 

Je passe par le hameau des Borrys, et en continuant par le chemin des Huguenots, j'arrive à Mérindol !

 

Je vais au gîte d'étape foyer rural. Il y a un code à la porte que le responsable m'avait communiqué par téléphone le jour de la réservation, et je suis tout seul ici ce soir. 

Rien à voir avec le gîte d'hier ! Ici c'est "crade" : tout est sale! Je me demande s'il y a eu un coup de balai depuis un mois. La douche et les toilettes n'en parlons pas ! 

Le responsable vient vers 18h se faire payer : 7 euros plus les 10 euros envoyés à la réservation. C'est cher pour ce que c'est. Le petit déj est compris, je dois me le faire moi même ; çà c'est pas gênant, sauf que le pain pré-emballé dans le frigo est périmé depuis le 7 juin ! idem pour le beurre, et le reste... D'ailleurs en voyant l'état du frigo, je n'ai plus faim ! et vu l'heure, l'épicerie est fermée.

 

Je préfère aller dans un petit resto pizzeria "le Patio", c'est d'ailleurs une terrasse à l'étage comme il y en a beaucoup dans le sud. 

Très bon dîner, je me régale. Aujourd'hui aussi, je n'avais mangé qu'une ou deux pommes depuis le petit déjeuner ce matin !

 

 

Je retourne au gîte me coucher...

 

 

 

 

 

 


 

 

Jeudi 14 juillet 2005

 

Je quitte Mérindol très tôt ce matin avec mes biscuits favoris dans les poches, en guise de petit déjeuner, et c'est mieux que du pain périmé...

Cette étape risque d'être longue : je n'ai aucune idée du temps qu'il faut, car en plus entre la carte du Lubéron et la carte des Alpilles, il y a un trou !...

 

Il me faut même la lampe de poche pour m'éclairer à 5 heures et demie du matin, car après avoir traversé la Nationale, je m'enfonce dans un bois où je ne vois rien !

Au bout d'un moment je retrouve la lueur du jour dans les champs, et le lever de soleil au dessus du Grand Lubéron au loin. 

Il faut traverser la Durance sur le Pont de Mallemort, et passer du département du Vaucluse à celui des Bouches du Rhône. Sur l'autre rive, je rentre dans le village de Mallemort.

Il n'est même pas 7 heures et plusieurs bistrots sont ouverts : j'en profite pour prendre un bon café et deux croissants.

 

Un groupe de jeunes prépare déjà l'estrade pour le bal ce soir !

 

Toute cette étape se déroule sur le GR® 6 qui est très bien balisé ; heureusement car il n'y a aucun topo guide pour ce GR® dans les Alpilles. 

Il faut suivre la route après le Pont Royal, et passer par le village d'Alleins, où je fais une nouvelle pause pour acheter quelques fruits.

 

 

Ensuite un chemin passe par des champs et des cultures céréalières, avec de nombreux canaux d'irrigations, et je retrouve la Départementale 17 qui longe un canal, passe sur un pont au dessus de la Nationale, et un peu plus loin j'arrive au village de Lamanon, et ses nombreuses fontaines.

 

C'est l'une des portes d'entrée dans les Alpilles, mais c'est là aussi que je constate avec tristesse que tous les accès au massif sont strictement interdits, en raison d'importants risques d'incendies ; le bois du Défends porte bien son nom : il est défendu !

 Je suis obligé de laisser les sentiers forestiers, pour continuer sur la RD 17d, en bordure des pins et des champs d'oliviers, et c'est ainsi que j'arrive à Eyguières avant 14 heures : je pensais vraiment mettre plus de temps.

 

Il n'y a pas de gîte d'étape ; très peu de randonneurs fréquentent cette partie du GR® 6, et certains ignorent même son existence : la FFRP l'a occulté de ses topos, et je n'en comprends pas la raison.

Bref,... il y a un hôtel "Lou Castellas" à 1 km 500 à la sortie d'Eyguières, et j'y suis très bien !

D'autre part, le GR® 6 étant interdit, on me conseille de suivre demain la petite route D 25 à 500 mètres de là.

 

L'après midi, je vais voir une course de taureaux dans les arènes d'Eyguières pleines à craquer !

 


 

Vendredi 15 juillet 2005

 

Il n'y a aucune indication sur les étapes que se soit sur le GR® 6 ou pas, et d'après ma carte "Provence Alpilles", le trajet paraît long pour aller à St Remy, donc j'avais décidé depuis hier soir de partir tôt !

A 6 heures et demie du matin, je prend la RD 25 que l'on m'avait indiqué. Mis à part le fait que je marche sur du bitume, "la route touristique des Baux" n'a rien de désagréable, bien au contraire : très peu de circulation parmi les chênes, et les pins, les champs de cultures et les nombreux Mas. 

 

A chaque début de sentier au bord de la route, les mêmes panneaux rouges "Accès interdit"

De chaque côté de la route les Alpilles luisent au soleil.

 

 

Les mouches et les moustiques sont aussi de la partie !

Après un virage à droite, la route devient départementale 24 sur environ 1 km, et je la quitte au profit d'un sentier qui arrive très vite dans les vignes avec toujours la chaîne des Alpilles de chaque côté. 

On sent bien que l'on arrive dans une région florissante et riche, à voir les vignobles entretenus, les Mas entourés de vergers, et les Résidences.

Je passe par la "Via Aurelia" : Voie romaine, pour arriver à St Remy de Provence avant midi !

Là aussi je pensais mettre plus de temps, mais en l'absence d'informations précises j'ai préféré partir tôt ce matin d'Eyguières. Je n'ai rien à regretter : il fait très chaud dans la journée sur les chemins et les routes, et maintenant cela laisse le temps pour visiter cette petite ville : 

- "La Perle des Alpilles",

-  L'un des sites archéologique le plus ancien d'Europe,

-  La fille naturelle de l'antique cité du Glanum détruite vers 270 par des hordes germaniques... 

-  Les titres ne manquent pas pour qualifier Saint Remy de Provence.

 

A La lumière de Van Gogh...

dans ses pas, et dans son ombre.

 

 

Une promenade dans ses rues étroites et ses belles fontaines anciennes, ses petites places ombragées, ses terrasses de restaurants et ses boutiques, sans oublier les musées et galeries d'art.

Les vestiges de la maison natale du médecin et astrologue universellement connu : Nostradamus !

La maison natale du poète Frédéric Mistral à Maillane à quelques kilomètres de là.

 

Tout cela serait encore incomplet si on ne parlait pas de Vincent Van Gogh, qui a séjourné un an à St Rémy de Provence, et peint plus de 150 toiles.

 

A suivre, le circuit pédestre : "Promenade dans l'univers de Vincent Van Gogh".

Autant dire qu'un après midi ne suffit pas à tout voir !

 

 

Visite de St Rémy de Provence.

 

 

Ici aussi, pas de gîte d'étape. On est complètement en dehors des circuits habituels de randonnées... Il y a trois campings, et des hôtels à tous les prix.

 


 

Samedi 16 juillet 2005

 

Je continue ma petite visite matinale dans St Rémy, profitant de la léthargie des touristes, pour photographier les sites remarquables sans avoir une nuée d'individus devant et autour...

De toutes façons, il faut prendre son temps ; pour aller au Baux de Provence, une pancarte indique, (si, si, çà existe dans les villes, pas sur les sentiers, mais dans les villes oui...)

avec la précision de la SNCF des années 50,... 2 heures 28 mn pour aller aux Baux !

De même, Eygalières par le GR® 6 : 3 heures 26 mn...

J'en suis baba...

Je mettrai deux minutes de plus !  2 heures 30, mais en passant par la route : les sentiers sont interdits.

 

Il faut marcher sur le bas côté, et faire très attention : cette route est très fréquentée. J'aperçois au loin le drapeau flottant sur le Fort des Baux. C'est un point de repère important.

Après avoir vu sur la carte un raccourci par le vignoble AOC du Mas de la Dame, je passe par ce domaine que l'on peut d'ailleurs visiter y compris les caves.

 

Ce chemin est très agréable, entre vignobles et oliveraies : mariage heureux de cépages et d'oléacées, aux couleurs qui se côtoient harmonieusement.

Malheureusement je me retrouve trop vite sur une route, avec son cortège de voitures et de caravanes, pour monter au village des Baux de Provence perché sur un éperon rocheux visible de loin.

Ce village est aussi classé "l'un des plus beaux de France". D'une très grande architecture, les festivals notamment de musique classique, se déroulent dans un décor exceptionnel.

Les Baux dominent la magnifique vallée parsemée de cultures, de vignobles, d'oliveraies, et aussi de Résidences. 

 

A voir : le musée consacré aux oeuvres du peintre Yves Brayer, qui a passé une grande partie de sa vie dans la région et dont les toiles et aquarelles sont accrochées aux cimaises des musées du monde entier.

 


 

Il n'y a qu'un seul hôtel dans le village : "L'Hostellerie de la Reine Jeanne", et plusieurs hôtels de luxe Relais et Châteaux, dans la vallée.

L'entrée du Val d'Enfer est bordée d'oliviers et de vergers. C'est une vallée profonde dominée par des escarpements, des roches déchiquetées où repose une terre fertile d'un kilomètre de long et de deux cents mètres de large à peine, c'est le vallon de la Fontaine : le jardin qui incita les premiers habitants à fonder une cité. Ils pouvaient s'y défendre et, grâce à la vallée, s'y nourrir.

 

 

Flânerie aux Baux de Provence

 

 

Les Résidences au bas du rocher

Les ruelles, les boutiques.

 

 

 

 

Le village

 

 

 

 

Le château visible de loin...

mais place forte imprenable.

Vergers aux pied des Baux

 

 

 


 

 

Dimanche 17 juillet 2005

 

Je quitte les Baux de Provence à 7 heures du matin... toujours dans un soucis de tranquillité, par la D 17, et pour avoir " la route à moi". De toutes façons les bas côtés sont larges et pistes cyclables tout le long.

Il n'est pas 9 heures, quand j'arrive à Fontvieille, et j'ai fait plus de la moitié du chemin jusqu'à Arles. J'en profite pour prendre un petit déj, car j'étais parti le ventre vide...


 

FONTVIEILLE

 

 Pittoresque village aux maisons anciennes construites avec la pierre de ses carrières du  XVe siècle. Fontvieille est le village où Alphonse Daudet a écrit les célèbres " Lettres de Mon Moulin ". 

 

Il faut passer par le magnifique parc municipal de 11 hectares de pins, et de chênes parmi lesquels se trouvent un parcours de santé, une piste de skate, une piscine, et approcher tout d'abord le château de Montauban, où Daudet séjournait parfois, écoutant les personnages, les bergers qui lui ont inspiré ses contes.

Maison Bénie, que de fois je suis venu là me reprendre à la nature, me guérir de Paris et de ses fièvres.

Alphonse Daudet.

(Inscription à l'entrée du château)

Le Moulin de Daudet et son petit musée, est situé sur une colline bordée de pins et de chênes verts agrémentés par le chant des cigales...

 


 

Après avoir parcouru Fontvieille en tous sens, je me décide à repartir à 11 heures un quart, toujours par cette D 17, et le bas côté assez large ; la circulation est déjà plus importante que tôt ce matin.

 Il y a toujours les oliviers, les cigales, et maintenant des taureaux dans les champs!

 

Patrimoine Mondial de l'UNESCO :

L'Abbaye de Montmajour est visible de loin : bâtie sur un îlot rocheux du XIe au XVIIIe siècle, c'est le lieu de vie communautaire des moines bénédictins.

En été des expositions de photographies ont lieu dans ce cadre magnifique, sous l'égide des Rencontres Internationales d'Arles.

 

 

Moins d'une heure plus tard, j'arrive à Arles.

 

 


 

 

 

 


 

 Je ne peux pas parler d'Arles de façon exhaustive : il faudrait des pages, et je ne prétends pas le faire, mais il y a beaucoup de choses à faire et à voir.

En premier lieu bien sûr, les célèbres arènes ou amphithéâtre construit vers 90 après JC.

Le théâtre antique, de la fin du 1er siècle avant JC. (Dommage qu'il y ait des échafaudages, et des planches sur des tubes métalliques cachant les gradins d'origine !

La Nécropole romaine et paléochrétienne "Les Alyscamps".

 

 

 

 

Les petites rues, 

notamment la rue des Arènes, 

et la place de la République.

 

Le portail roman du XIIe siècle 

de l'Eglise St Trophime, et son cloître.

 

 

 

Plus près de nous, l'Espace Van Gogh, ancien Hôpital où fut soigné l'Artiste.

Le Pont Langlois au sud d'Arles.

Les petits bistrots et la statue de Frédéric Mistral sur le Forum : 

sans oublier le célèbre "Café la Nuit", que fréquentait Van Gogh.

 

Tous les nombreux musées, expositions, et manifestations artistiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Après Arles, un petit tour en Camargue

 

Il y a une trentaine de kilomètres entre Arles et les Saintes Maries de la Mer. Il est préférable d'utiliser le service de cars pour s'y rendre : il n'y a pas de chemins, ni de sentiers jusqu'au bout.

 

Ici aussi, Vincent Van Gogh séjourna et peignit de nombreuses toiles autour de caravanes de gitans, et de barques sur le sable.

 

Le Parc Naturel Régional de Camargue

 

Espace de 85 000 hectares dans lequel se trouve la Réserve Nationale de 13 000 hectares, terre d'accueil d'une faune extraordinaire. Le printemps et l'automne sont les deux périodes les plus propices à l'observation ; en effet un très grand nombre d'oiseaux migrateurs passent par la Camargue, ou y séjournent. 

Mis à part le Flamand rose que l'on voit toute l'année, il faut signaler dans les étangs et marécages, des canards sauvages, des foulques, des hérons, et bien sûr des mouettes.

 

Pour se déplacer, il est préférable d'avoir des vélos : les chemins et petites routes permettent de circuler facilement, et dans tous les villages des boutiques de cycles proposent des locations.

 

 

Nombreuses possibilités également de randonnées équestres accompagnées.

Le poulain à la naissance est brun ou beige ; il devient gris et blanc vers 5 ans à l'age adulte.

 

 

Les taureaux sont élevés essentiellement pour les courses, et généralement sans mise à mort ! 

Des élevages servent aussi à la boucherie, au même titre que le bœuf partout ailleurs...

La grande spécialité culinaire camarguaise est la Gardianne de taureau : c'est une excellente daube avec sauce aux olives noires, et riz de Camargue. Estomac fragile, s'abstenir... surtout le soir !

Autre spécialité, les Tallines : petits coquillages préparés avec un aïoli ou une persillade.

 


 

Les Saintes Maries de la Mer 

 

La légende des Saintes nous raconte que Marie Jacobé, mère de l'apôtre Jacques (dit le mineur)

et Marie Salomé mère des apôtres Jean et Jacques le Majeur, victimes de persécutions en Palestine furent arrêtées et emmenées sur un navire, ensuite abandonnées dans une barque sans voiles ni rames, elles dérivèrent.

Elles durent leur salut à la Providence qui fit échouer l'embarcation sur le rivage provençal. A leur mort, un oratoire fut élevé, et plus tard l'Eglise.

 

Les pèlerins allant vers Compostelle par le chemin d'Arles, viennent souvent en premier lieu aux Saintes Maries de la mer.

Sara

 

Sara la noire était elle dans la barque, servante de Marie Jacobé et Marie Salomé?

Les avis divergent. Faisait elle partie d'une tribu celto-ligure indigène? Etait elle égyptienne ?

 

La légende dit qu'elle campait avec sa tribu en pleine forêt de pins parasols, à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes. Avertie miraculeusement de l'échouage de la barque de Marie Jacobé et Marie Salomé, elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les Saintes.

Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen où affluaient les grands pèlerinages de sa race." Il est fort probable que Marie Salomé et Marie Jacobé, restées pour évangéliser la région, aient transformé l'autel païen en oratoire chrétien."

Vers 1448, des fouilles sous l'autel menées par le Roi René permirent de découvrir les reliques des Saintes. Une crypte fut creusée, et les gitans depuis lors viennent prier Sara, leur patronne.

 

 

 

Folco de Baroncelli

 

Le Marquis de Baroncelli (1869 - 1943) aristocrate, voua sa vie à la Camargue, à un idéal : la Provence. Il fut le défenseur acharné de la langue provençale, de ses coutumes, et il contribua à la codification des grandes courses camarguaises, et donna ses lettres de noblesse au gardian.

 

 

 

Balade camarguaise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Coucher de soleil...

 

 

 

 

jc-lordier (arobaze) randoalp.com

 

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