petits tours et détours par Mercantour et Merveilles automnales... 

du 24 au 30 octobre 2012

Trajet de Nice à St Dalmas de Tende avec le "train des Merveilles", qui sillonne les Vallées du Paillon, de la Bévéra et de la Roya, en desservant les villages perchés, tels que L'Escarène, Sospel, Breil sur Roya, Fontan-Saorge. 

A cette saison il n'y a plus de navettes pour rejoindre le hameau de Castérino, donc il faut y aller à pied par la petite route et les quelques raccourcis en sous bois pour éviter les lacets interminables. 

Il fait beau et chaud. En deux heures j'arrive au lac des Mesches, et son parking pratiquement désert, ce qui n'est pas le cas en plein été... 

La petite route remonte à droite en passant par l'usine électrique et la cascade. Plus loin les premiers mélèzes dorés font leur apparition, ainsi que des hêtres jaunissants. Le petit lac de Castérino prend les couleurs de tout ce qui l'entoure : bleu, vert, ocre; jaune. 

En suivant le torrent, j'arrive en une heure depuis le lac des Mesches, à Castérino. 

Le hameau est pratiquement désert : seul le gîte auberge Ste Marie Madeleine est ouvert.

Castérino en été est un important centre de vacances, surtout pour la pratique de la rando en 4x4, ou équestre...

Dans le gîte nous sommes seulement quatre!

le Lac de Castérino 

Le circuit intéressant consiste en un petit tour au départ de Castérino.

Ce matin il fait encore très beau ; profitons en, la pluie est prévue demain! 

9 heures : je prends la piste empierrée qui pourrait ressembler à une voie romaine, mais n'est en fait qu'un chemin construit par des italiens pour aménager les plans d'eau à la fin des années 1800! On peut donc considérer qu'il s'agit de voie romaine du 20e siècle...

Chemins empierrés, et sentiers d'automne.

Le chemin monte parmi les mélèzes. En prenant de l'altitude les couleurs changent : du vert on passe au jaune pâle à proximité du refuge de Fontanalbe, et plus haut les tons virent au doré, et à l'ocre brun! C'est magnifique.

Un petit sentier au milieu des rochers à gauche, mène au lac Vert de Fontanalbe.

C'est à mon avis le plus bel endroit de toute cette haute vallée, et de surcroît il n'y a personne! 

Alors pose ton sac, assieds toi, et contemple! 

Le lac Vert de Fontanalbe sous divers angles.

Mais je dois sortir de ma contemplation, et après avoir suivi le sentier autour du lac, d'autres merveilles m'attendent, bien que la vallée du même nom soit de l'autre côté... 

Petite remontée sur un plateau où des ruisseaux coulent en tous sens parmi des pozzines jaunâtres. 

Une légère grimpette mène au premier des lacs jumeaux, où le Mont Bego se reflète. Un talus le sépare du deuxième lac.

Je me croyais tout seul, et bien non! Plusieurs groupes de randonneurs sont là avec leurs animateurs! Il y en a bien une trentaine en tout.... Ca ne va pas être facile de faire une photo des lacs avec tout ce monde autour! 

Je retrouve ici le patron du gîte de Castérino qui est aussi accompagnateur, avec une bande de joyeux seniors!

Ah! ces retraités alors!... 

le deuxième lac jumeau.

Je fais aussi ma pause casse-croûte un peu plus haut, près de la table d'orientation

Ensuite je passe par le sentier de "la Voie Sacrée" avec ses gravures préhistoriques sur les dalles de schistes. 

Ces messages, ou gravures ont plus de 5000 ans, et toute la vallée de Fontanalbe est soumise à des restrictions, tout comme la vallée des Merveilles où de nombreuses roches ont été vandalisées. Il est interdit de sortir des sentiers balisés ; cannes et bâtons ferrés sur les sacs à dos! 

Descente par la Voie Sacrée.

Mélèzes aux aiguilles dorées et chemin après la Voie Sacrée.

Le chemin contourne une tourbière et rejoint le lac vert, puis descend et repasse devant le refuge de Fontanalbe, fermé pour travaux jusqu'en juin 2014!

A une bifurcation je prend le chemin à gauche relativement de niveau parmi les mélèzes. Un peu plus haut au milieu d'une prairie verte se trouve le lac des Grenouilles... (mais je n'ai pas entendu de croassement!)

Par contre à distance, bouquetins et cabris sont occupés à lécher les rochers.

Ensuite longue descente jusqu'à l'une des portes du Parc National du Mercantour, et la petite route pour le retour à Castérino.

La stèle du Chef de Tribu.

(Affiche à l'entrée du Parc National.)

Le grand beau temps c'était hier ; ce matin comme prévu il pleut! 

Départ de Castérino à 8h50, par la petite route qui mène à l'entrée du Parc National.

Il faut suivre le chemin empierré remontant au dessus du ruisseau de Valmasque. 

Un chamois peu craintif me regarde, et en voila un autre plus loin ; mon appareil est dans le sac pour le protéger de la pluie, et le temps de le sortir... plus de chamois! Bon tant pis!

Cette large piste grimpe sous les mélèzes aux aiguilles de plus en plus dorées, et atteint un sentier à peine visible dans les rochers à découvert. La pluie tombe en fines gouttelettes, et la brume cache une partie du vallon.

Il faut traverser le torrent sur une passerelle en bois ; une belle cascade s'écoule le long des roches. 

Une rude montée continue dans les pierriers. Une harde de chamois détalent au milieu des éboulis. J'ai quand même le temps de sortir mon appareil sous ma veste et d'en photographier un qui n'a pas l'air de vouloir bouger... Vu le bestiau, je pense qu'il s'agit d'un "vieux" habitué aux photographes inoffensifs, et n'a pas envie de trop se bouger par ce temps! 

Encore une petite remontée, et je parviens près du barrage avec le refuge de Valmasque dans le brouillard de l'autre côté du lac Vert.

Le sentier contourne ce premier lac, et passe ensuite près du lac Noir pour remonter le long du lac du Basto. Par moments la pluie redouble d'intensité, et la brume cache une partie du paysage.  

Arrivé à l'intersection du sentier GR® 52 venant de la Baisse du Basto, il va falloir grimper dans le pierrier schisteux. En montant, la pluie se transforme en flocon! 

A la Baisse de Valmasque avec le brouillard, les flocons, et la poudreuse au sol, je ne vois plus où est le passage de l'autre côté! 

Il faut un bon moment pour repérer les balisages du GR®... La descente est assez scabreuse dans les rochers et les pierriers.

Ca va beaucoup mieux arrivé en bas! La pluie a remplacé la neige!

Quelques éboulis à traverser, deux ou trois petits lacs à longer dont celui des Merveilles à contourner, et le sentier près de gravures préhistoriques, dont certaines d'origine douteuse... 

Encore un peu de descente rocailleuse ; je n'en vois plus la fin... le chemin me paraît plus long qu'en été! 

J'arrive quand même au refuge des Merveilles au bord du lac Long supérieur : il est 15h50. Il m'aura fallu 7 heures sous la pluie. 

Le pantalon, les chaussettes, et chaussures sont trempés! Le reste çà va... La housse sur le sac l'a bien protégé.

Le minuscule poêle à bois réchauffe à peine le réfectoire ; je me demande si tout sera sec demain? Le gardien me donne des journaux pour bourrer les chaussures ; c'est toujours çà! 

Vers 17h30 arrive le couple belge qui était à Castérino hier. Ils sont partis une heure après moi en suivant le même chemin, et ils ont eu plus de difficultés à la Baisse de Valmasque pour trouver le sentier dans la neige! 

Nous somme trois randonneurs dans ce refuge, qui est toujours archi-complet en été! 

Le gardien nous a concocté un potage et une polenta saucisses, le tout bien reconstituant... 

A 20h30, nous sommes dans nos duvets avec les couvertures par dessus, dans un dortoir glacial.

Nous avons eu droit à la pluie toute la nuit, et même éclairs et tonnerre par moments...

Debout vers 7h30 ; le jour se lève à peine. A l'extérieur, nuages et brouillard autour du Mont Bego. Quand la brume se disloque on aperçoit de la neige au dessus de 2400 m.

Petit déjeuner. J'avais prévu de rejoindre le refuge de la Madone de Fenestre en passant par le Pas de l'Arpette, St Grat, et les lacs de Prals. Mais itinéraire trop long, beaucoup de dénivelées, et avec le mauvais temps, trop de risques inutiles! 

Je préfère descendre avec les deux autres randonneurs par la piste, les lacs et le sous bois. A la bifurcation de la Baisse de Valaurette, eux tournent à gauche pour aller à Castérino, moi je continue tout droit direction du lac des Mesches... 

Ensuite la route, les raccourcis pour retourner au point de départ il y a quatre jours : St Dalmas de Tende.

Train pour Nice, où je prendrai l'autocar demain pour St Martin Vésubie. 

Retour à la vallée pour tout le monde! 

Il a plu cette nuit à Nice, et sur toute la côte. 

Ce matin avec une belle éclaircie, le soleil apparaît malgré un rafraîchissement général.

A 9h10, un bus passe à la gare SNCF, et avec le concours du Conseil Général des Alpes Maritimes, pour un euro : direction St Martin Vésubie à une soixantaine de kilomètres.

Après la plaine du Var, la route est sinueuse dans la vallée de la Vésubie aux gorges étroites. Les premières gouttes de pluie apparaissent un peu avant le village de Lantosque. Au dessus de Roquebillière les premiers flocons arrivent! 

C'est incroyable ; plus on monte, plus il neige... Cela fait la joie des gamins dans le bus, qui vont avec leurs parents en vacances à Valdeblore. 

Arrivé à St Martin Vésubie, tout est blanc! Chose impensable il y a moins de deux heures avant de quitter Nice... 

Les gens du village n'en reviennent pas, on entend des : "c'était pas prévu", "la neige nous a surpris d'un seul coup ce matin", "hier on était en t'shirt" me dit la boulangère.... 

Le gros problème est que, fenwick et chasse-neige ne sont pas opérationnels si tôt habituellement, en plus c'est dimanche ; mais surtout on est ici à peine à 900 mètres d'altitude! Qu'en est-il plus haut?

Je vais pouvoir m'en rendre compte par moi même, en suivant la route menant au Boréon! 

J'aurais préféré suivre le sentier à travers bois, sur les pentes de la cime du Piagu, mais cela me paraît trop risqué, de ne pas voir le chemin et où je mets les pieds dans la neige. 

Je pensais faire du stop, mais il passe peu de voitures, et certaines font demi tour après des tentatives sans pneus neige!

Finalement, j'arrive au Boréon en moins de deux heures. Ici il n'y a rien d'autre qu'un hôtel ; j'avais pris soin de téléphoner hier pour m'assurer qu'il était ouvert! 

Le gîte d'étape quant à lui est fermé : on est pourtant en période de vacances scolaires... Mais enfin, ce gîte du Boréon que je connais depuis près de 30 ans, m'a parfois laissé perplexe...

Le ciel est bleu, le soleil brille, le thermomètre affiche -8° à 8 heures du matin... 

Il y a 50 cm de neige, voire plus à certains endroits ici à 1500m.

A 9 heures je pars avec mon sac allégé, tout d'abord au dessus du Boréon par la route du col de Salèse, mais au bout d'une heure je fais demi tour : il n'y a pas grand chose à voir par là, en dehors d'être sur un versant ensoleillé et de la vue sur la vallée.

De retour au lac, je continue par le large chemin qui passe devant le Parc Alpha - Parc des loups - (à voir ; 22 loups répartis en 3 meutes vivant en semi liberté).

Ce chemin est en fait, le GR® 52 variante du GR® 5 dans le Mercantour. 

Les sapins sont recouverts de neige. Passage par la Vacherie du Boréon, où le chemin devient une simple trace de pas laissés par les randonneurs précédents. Je rencontre quelques personnes en chaussures tout comme moi, surpris par ces chutes de neige imprévues. D'autres ont pu se procurer des raquettes!

Enfin, il faut suivre les traces, pas toujours évidentes et souvent dans des directions différentes... Par endroits la couche est épaisse le long du torrent du Boréon ; on s'enlise!. 

Les chamois n'ont pas ce problème, avec leurs traces légères. 

Au pont de Peïrastrèche, j'ai voulu remonter à droite parmi les mélèzes, mais je m'enfonce jusqu'aux genoux! 

Je sais que le terrain est assez pierreux en dessous, et j'aime bien savoir où je mets les pieds. 

Demi tour! Le lac de Trécoulpes en hiver ce sera pour une autre fois, mieux équipé...

Je fais ma pause casse-croûte sur un rocher avec le soleil en face.

Après le pont de Peïrastrèche, je suis remonté par la pente assez raide conduisant plus haut, au refuge de la Cougourde.

Là aussi : neige profonde, et ramollie par le soleil qui chauffe en cours d'après midi! 

En plus, le jour va vite baisser. Je redescends par le même chemin jusqu'au Boréon.

Mini étape banale : ce que j'ai fait dimanche avec la neige, je le fais maintenant en descendant par la route déneigée en une heure trente....

En attendant le bus pour retourner à Nice, j'ai largement le temps de revoir St Martin Vésubie, dénommée "la Suisse Niçoise" depuis son annexion à la France en 1860, et sa fréquentation par l'aristocratie italienne, et la noblesse niçoise. Aujourd'hui c'est un lieu de villégiature estival et hivernal recherché pour son  calme et sa tranquillité, à proximité du Parc National du Mercantour, et des stations villages de St Dalmas Valdeblore, la Colmiane, et le Boréon. De plus, il y a une magnifique médiathèque très bien approvisionnée, et un auditorium!  

Ce village possède certaines traces médiévales avec ses ruelles étroites, ses portes voûtées, et des vestiges de remparts du XIVe siècle.

Saint Martin Vésubie

jc-lordier (at) randoalp.com 

certificat n° 00040001

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