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Randonnée de 5 jours entre le Pont d'Espagne, et Gavarnie 

avec le petit Vignemale, les échelles des Sarradets, et la brèche de Roland.

 

du 22 au 26 septembre 2008


 

 

Nous sommes trois pour cette balade pyrénéenne, à l'aube de l'automne : 

 Marie-Angèle de Hte Garonne, Patrick de Bretagne, et moi venant de Paris et partant à la découverte de ces montagnes, après tant d'années alpines...

Bien qu'ayant une petite idée de mon circuit si j'avais été seul, 

je me laisse guider sans regrets par ceux qui savent!

 

 

 

 

Nos étapes

 

22 septembre 

23 septembre

24 septembre

25 septembre 

26 septembre

La Raillère - refuge Wallon

refuge Wallon - refuge Baysselance

refuge Baysselance - Gavarnie

Gavarnie - refuge des Sarradets

refuge des Sarradets - retour à Gavarnie

 

Un petit clic sur la carte et sur les photos.

 


 

 

Lundi 22 septembre 2008

 

Nous démarrons relativement tard à 11 heures, du parking de la Raillère : mais il fallait garer deux voitures en deux endroits différents pour s'assurer un retour sans problème.

De la Raillère au Pont d'Espagne, le chemin des cascades porte bien son nom : ce ne sont que chutes d'eau dévalant les pentes, ou sautant par dessus les énormes blocs des lits des torrents. Le spectacle est éblouissant en ce premier jour d'automne, et on imagine l'effet au printemps à la fonte des neiges.

 

Après le chalet du Clot

 

 

 

Nous repartons en suivant le vallée du Marcadau et son Gave se faufilant parmi les sapins et les pâturages.

 

 

Après le Pont d'Espagne, nous arrivons sur une vaste prairie où se trouve le Chalet du Clot. Nous faisons notre pause casse-croûte dans ce pâturage, mais bien calés par des blocs rocheux qui font office de sièges et tables!

 

Gave du Marcadau

 

 

Montée au lac de l'Embarrat

 

Arrivés à une bifurcation, nous voulons monter à droite par le lac d'Embarrat pour faire un circuit bien sympathique, contournant le lac du Pourtet, mais la longueur du circuit et l'heure déjà tardive, nous ont obligé à rebrousser chemin.

 

Le lac de l'Embarrat

 

Cascades du Ceriset, 

 

 

du Pas de l'Ours, 

 

ou  des Rousses

 

 

 

Refuge Wallon

Nous retrouvons la vallée du Marcadau qui nous mène au refuge Wallon, terme de cette première étape, mais l'air de rien, il est déjà 18h45... et la brume a fait son apparition.

 

Nous sommes une douzaine de randonneurs dans cet énorme refuge de plus de cent places, qui de l'extérieur ressemble plutôt à un bâtiment militaire. L'intérieur, vu par les plus jeunes paraîtrait assez spartiate et vieillot. Nous goûtons aux joies des anciens refuges disparus! celui-ci date de 1901...

Le point positif est le grand dortoir au 2ème étage : on peut s'étaler facilement, même avec beaucoup de monde.

Le repas est très correct et copieux : Potage, sauté de porc pruneaux et cannelle, blé, fromage, crème brûlée maison.

 

 


 

 

Mardi 23 septembre 2008

 

Ce matin, le brouillard est "à couper au couteau"...

Cà s'annonce mal! D'autant que le gardien du refuge ne voit pas d'amélioration pour la journée : tout au plus, en altitude il doit faire beau!

Tout dépend de quelle altitude il s'agit...

 

Nous partons du refuge Wallon à 9heures, bien décidés à aller jusqu'à Baysselance...

Le sentier bien tracé, balisé par des cairns, et des marques de la HRP, passe par des clairières, en traversant des torrents. 

Un sapin à l'allure de bonzaï, pousse dans une fissure de rocher. La moindre petite ouverture dans un caillou peut être ensemencée sitôt que l'air et l'eau y contribuent. La nature reprend toujours ses droits, comme on dit!

 

Patrick et Marie Angèle sont derrière, chacun allant à son rythme. Le brouillard est de plus en plus épais, et il tombe de fines gouttelettes... 

Un peu avant le lac d'Arratille, je me retourne, et il n'y a plus personne, alors que mes deux co-équipiers étaient là dix minutes plus tôt!

J'attends un bon quart d'heure, j'appelle... rien, pas d'écho!

Je me dis qu'il y a peut être un problème, et je redescends espérant les retrouver plus bas. 

Mais pas de Patrick, pas de Marie Angèle, il n'y a personne! Je me retrouve au point de départ à la pancarte indiquant le refuge Wallon 15 mn et le col d'Arratille 2h...

Le premier problème est écarté : je les aurais retrouvé dans la descente. 

L'autre problème, est qu'ils se sont peut être égarés. Je remonte ; il n'y a aucun bruit, aucun signe de vie. Heureusement le sentier et les balisages sont visibles malgré l'épais brouillard, mais je ne doute pas que l'on puisse passer à vingt mètres les uns des autres sans se voir!

Le lac d'Arratille lui même est à peine perceptible. Après le premier col on a les deux pieds en Espagne pour traverser la grande combe et rejoindre le col des Mulets.

 

 

le Marcadau

 

 

 

Bonzaï !...

 

 

Descente côté français dans les pierriers pour atteindre un plateau marécageux et d'innombrables ruisseaux. Une grande bâtisse se dégage à gauche, mais il faut vraiment être tout prés pour la voir! Refuge des Oulettes de Gaube. 

Je demande au gardien s'il a vu Patrick et Marie Angèle : personne! 

Il est 15h30, je commence à ressentir la fatigue de ces montées et descentes, je décide de rester ici. Persuadé qu'ils sont derrière moi, ils vont arrivés...

En attendant, je demande au gardien de téléphoner aux autres refuges, pour savoir si on les a vus! 

Dans l'attente je commence à m'inquiéter.

 

Peu après 17h30, le gardien m'informe que Patrick et Marie Angèle viennent d'arriver au refuge de Baysselance!

Soupir de soulagement... Je les croyais derrière, ils étaient devant!

A un moment donné ils ont suivi une trace, pendant que je les attendais ou que je redescendais, se sont aperçus de leur erreur, revenus en arrière pour retrouver le bon chemin, et donc étaient largement une heure devant moi! Je préfère cette solution.

On se retrouvera demain...

 

Les Oulettes de Gaube est un refuge entièrement refait à neuf, et assez confortable. Les travaux ne sont pas tout à fait terminés.

Pour ceux qui tiennent à leur petit confort, il n'y a pas d'eau chaude, et je ne sais pas s'il y en aura un jour, malgré la robinetterie à deux positions.

De toutes façons on est en montagne, et les Pyrénées plus solitaires et plus sauvages que les Alpes.

 

Nous sommes une vingtaine dans ce refuge, français, allemands, espagnols, et anglais!

 

 


 

 

Mercredi 24 septembre 2008

 

 

 

Montée à l'Hourquette d'Ossoue

 

 

 

Le Vignemale et le glacier des Oulettes

 

 

départ du refuge des Oulettes

 

Je me suis levé assez tôt, avec mes deux heures de plus à faire, je ne dois pas traîner et la journée sera longue!

 

Il est tout juste 7 heures et demie, il fait encore sombre mais les étoiles sont dans le ciel. Le brouillard a disparu. 

Je quitte le refuge des Oulettes avec trois autres randonneurs. Nous distinguons le bas du glacier des Oulettes qui devait arriver dans le temps, assez près du refuge! 

Le sommet du Vignemale s'illumine : le soleil doit poindre à l'horizon. Mais déjà une épaisse brume remonte de la vallée de Gaube.

 

Dans la montée de ce long pierrier, je distingue au loin deux silhouettes, jaune et rouge : Marie Angèle et Patrick sont sur la crête de l'Hourquette d'Ossoue! J'y arrive, et nous sommes contents de nous retrouver...

 

Montée à l'Hourquette d'Ossoue

(photo Patrick)

Nous ne pouvons pas passer tout près du Petit Vignemale, sans y faire un tour! D'autant plus que pour Marie Angèle c'est son premier 3000... et en une quarantaine de minutes nous sommes au sommet!

Mon appareil ne répond plus! La batterie a froid....

 

La vue est magnifique : devant nous la Pique Longue de Vignemale 3298m, plus haut sommet des Pyrénées françaises, et sa face est, d'où descend un long couloir de roche. De l'autre côté le long glacier d'Ossoue contourne le Petit Vignemale où nous nous trouvons. 

Plus à l'est, les faces nord du cirque de Gavarnie, et à l'ouest le Balaïtous et le Pic du Midi d'Ossau. 

 

sur la crête de l'Hourquette d'Ossoue (photo Patrick)

Au sommet du Petit Vignemale 3032m (photo Patrick)

 

 

Mer de nuages sur les vallées (photo Patrick)

 

 

La descente dans ces éboulis est un peu plus délicates pour les genoux!

De retour à l'Hourquette d'Ossoue, le sentier en pente douce mène au refuge de Baysselance.

 

 

Refuge de Baysselance  (photo Patrick)

 

Petite pause avant de reprendre le chemin pierreux qui passe devant plusieurs grottes creusées dans la roche. C'est désolant de voir l'état dans lequel se trouvent ce qui pourrait servir d'abri : entre les poubelles, couvertures de survie, déchets en tous genres, on n'a pas envie d'y mettre un pied!

 

La descente caillouteuse se termine en suivant l'Oulettes d'Ossoue : torrent menant au lac et barrage d'Ossoue dans une zone de pâturage.

Nous suivons la petite route, et à l'écart nous sommes attirés par le vol de nombreux vautours. Un peu plus loin, une pauvre vache crevée est en train de se faire dépecer!...

 

La route empierrée, devient bitumée et nous mène au village de Gavarnie.

Le cirque de Gavarnie est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les parois de plusieurs niveaux atteignent 1500 mètres, d'où descendent de nombreuses cascades qui rejoignent le Gave de Gavarnie.

 

Ce soir nous faisons étape au très confortable gîte "le Gypaète". 

Enfin une bonne douche chaude!

et un excellent repas : Potage de légumes, Salade de crudités thon oeufs durs, daube de bœuf coquillettes, tartelettes aux myrtilles.

 

 


 

 

Jeudi 25 septembre 2008

 

 

Nous quittons le village en suivant le chemin du cirque, et sous un épais brouillard, en espérant que çà ne recommencera pas comme mardi!

Une fois passé l'Hôtellerie du cirque, le sentier se dirige vers la cascade. Il nous faut repérer le passage conduisant aux fameuses échelles des Sarradets. A vrai dire, rien n'indique la direction. Patrick va à la rencontre de deux ou trois ouvriers près d'une cabane en travaux, pour tenter de savoir où commence la montée. On nous dit que le franchissement des échelles des Sarradets est délicat, voire dangereux, et vertigineux, à ne pas entreprendre si on n'est pas sûr de soi! Les accidents sont nombreux... 

 

Tout çà ne nous rassure pas, et nous passons un bon moment à nous questionner tous les trois : ira-t-on? ira-t-on pas?? 

D'ici, il n'y a que cette voie pour monter au refuge, autrement il faudrait faire un grand tour en allant à l'opposé d'où nous sommes!

 

 

Nous décidons d'aller voir ce que sont ces échelles : en nous disant qu'une fois arrivés au pied, il sera toujours temps de revenir en arrière, si cela nous paraissait insurmontable...

 

Nous suivons une vague trace dans les éboulis, et remontons près d'une paroi rocheuse derrière une longue faille invisible d'en bas!

Les premières marques à la peinture en forme de H, apparaissent. Pendant ce temps la brume se disloque et le bleu du ciel apparaît. 

Il faut grimper dans le rocher en s'agrippant aux prises, et en posant le bout des pieds sur les cavités. Bien sûr ce n'est pas très aisé avec un sac à dos de 10 kg ou plus, et les bâtons de marche, dont on vante tant les mérites... mais je préfère les ranger sur mon sac, et avoir les mains libres.

Nous grimpons, nous grimpons, Patrick en-tête, Marie Angèle après, et moi derrière. 

Il faut surtout faire attention où poser le pied, ne pas se retenir à n'importe quel cailloux sans s'assurer qu'il est bien ancré, et conservé ses trois points d'appuis.

Il est préférable de ne pas se retourner : par moments on est vraiment au dessus du vide, et plus on monte, plus il s'éloigne!

Sujets aux vertiges s'abstenir. Il vaut mieux faire le grand tour par le col des Tentes de l'autre côté.

Quant à la descente, elle n'est pas conseillée aux novices.

 

Nous arrivons ensuite sur une partie moins raide, avec de l'herbe et des fleurs. 

On croyait voir des échelles métalliques fixées dans les parois, et bien non ; il s'agit de rochers à gravir avec les pieds et les mains... c'était çà les échelles.

La pente remonte encore un peu par un sentier bien tracé, et nous parvenons à une sorte de petit col, où nous faisons notre pause bien méritée.

 

les échelles sont passées!

 

 

 

 

le cirque et les cascades

 

 

 

 

 

 

 

Dans les échelles (photo Marie Angèle)

 

 

 

Le ciel est magnifiquement bleu, le soleil nous réchauffe, et nous pouvons admirer d'en haut le panorama sur tout le cirque de Gavarnie, et la grande cascade depuis sa source au glacier de la Brèche. 

De l'autre côté, le refuge des Sarradets au pied de la brèche de Roland, entourée du Casque et du Taillon.

 

 

le Cirque de Gavarnie vu d'en haut

 

 

Aconit napel

 

le Cirque de Gavarnie, et le massif du Marboré

vers le refuge des Sarradets

En suivant une piste par les pierriers, nous arrivons au refuge des Sarradets, ou de la Brèche.

 

Nouvelle pause pour se restaurer un peu et se remettre en forme. Nous décidons de monter à la Brèche de Roland. Nous ne sommes pas les seuls, il y a un va et vient incessant!

 

refuge des Sarradets

Montée à la Brèche

 

 

Après cette journée déjà bien remplie, monter là-haut sans le sac à dos, est un petit plaisir.

Ici aussi, le glacier au pied du refuge n'est plus qu'un tas de cailloux. Une trace longe la moraine pour parvenir sur un replat pierreux où subsiste à l'ombre un névé. Par une pente de neige glacée, nous devons franchir quelques blocs et déboucher à la Brèche de Roland.

 

 

D'après la légende, Roland de Roncevaux (neveu de Charlemagne), ayant perdu la bataille de Roncesvalles, pour éviter que les infidèles s'emparent de son épée Durandal, voulu la briser, et la frappa contre la roche de la falaise. Cette faille impressionnante par sa taille, s'ouvrit. 

 

Cette ouverture permet un passage en Espagne, et l'ascension  du fameux Casque et du Taillon par le versant espagnol en est facilitée.

 

En moins d'une heure trente nous faisons l'aller-retour ; une fois dans la Brèche, le vent glacial ne permet pas d'y rester longtemps! 

La descente se fait par le même itinéraire.

 

Le gardien nous informe qu'il n'y a pas d'eau!

Normalement, une source sous le glacier alimente le refuge, mais la nuit dernière il a gelé, et donc plus d'eau... Nous nous en passerons.

La toilette sera plus vite faite, mais c'est plus gênant pour les toilettes, heureusement à l'extérieur!

 

Bas relief 

Descente de la Brèche vers le refuge 

 

 

 

 

 

 

 

Massif du Vignemale

 

Aaaahhh! qu'il est bon ce retour aux refuges d'antan...

Les dortoirs sont assez particuliers avec les bat-flanc à trois niveaux, et vu l'espace qu'il y a en haut, je me demande si on peut arriver à se coucher!

Nous ne sommes qu'une vingtaine, donc loin d'être complet.

 

Dîner très bien et copieux : Potage, salade de tomates, pâtes petits salés, tartelettes au chocolat.

Brume du soir aux Sarradets

 


 

 

Vendredi 26 septembre 2008

 

Nous quittons le refuge des Sarradets à 8 heures ; le ciel est bleu, le froid est vif! Nous sommes pour un bon moment à l'ombre. 

Une brume épaisse, remonte des vallées. Il y a de nombreux blocs à franchir pour parvenir au petit col, d'où nous pouvons admirer le Vignemale rosir au soleil levant. Tous les sommets environnants sont au dessus des nuages.

Lever de soleil sur le Vignemale

Au dessus de Gavarnie

 

Coucher de lune sur le cirque

 

Nous rejoignons le bas du glacier du Taillon : un énorme pierrier à traverser débouchant dans une cascade glacée par endroits. Nous sommes sur un versant nord, la nuit était claire et froide.

L'eau gèle en coulant sur des pierres. Heureusement, les chaînes et mains courantes nous rassurent un peu : mais çà gllliiissssseeee...

Il faut faire très attention en cette heure matinale!

Un peu plus bas, une trace suit la courbe de niveau tout le long du pierrier, au pied du Taillon.

 

la cascade d'éboulis gelés (photo Patrick)

 

 

Le soleil arrive maintenant jusqu'à nous, mais en s'approchant de la crête frontalière le brouillard remonte et enveloppe le Port Boucharo. Nous n'avons donc aucun point de vue sur le versant espagnol.

On ne s'attarde pas, la fraîcheur se fait sentir.

 

Nous suivons le petit sentier caillouteux en descente dans la vallée des Pouey Aspé, et ensuite une partie assez plane de prairie, avec de nombreuses marmottes.

 

 

Port Boucharo dans la brume... 

et la vallée des Pouey Aspé

 

 

la Brèche et le Taillon vus d'en bas

 

Chardon 

 

La brume s'est volatilisée à nouveau ; sous le soleil, nous pouvons admirer d'en bas tout le chemin parcouru depuis le refuge.

Nous parvenons sur une butte avec moutons et brebis, avant d'aborder une descente en lacets au milieu d'épicéas. Bientôt le village de Gavarnie apparaît, tandis que le cirque et la cascade reluisent sous les rayons du soleil.

Notre randonnée se termine ici, après cinq bonnes journées de marche dans cette partie des Hautes Pyrénées que j'ai découvert en compagnie de Patrick qui connaissait déjà la région, et de Marie Angèle qui parcourait aussi pour la première fois ce coin des Pyrénées.

Chose extraordinaire : avant de commencer cette rando aucun de nous trois, ne nous connaissions, à part quelques coups de fil, ou mails pour s'organiser.

 

Arrivée à Gavarnie

 

 

En terminant ce compte rendu, je ne peux m'empêcher de citer cette très belle phrase de François MAURIAC :

 

"Nous méritons toutes nos rencontres ; elles sont accordées à notre destin, et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." 

 

 


jc-lordier(at)randoalp.com

 

 

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