Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre. Autorisation de reproduction 2008.
Avertissement : Il ne faut pas considérer les étapes ci-dessous comme une référence : ce ne sont que mes propres temps de parcours. Certaines journées de marche étaient courtes en raison du mauvais temps, mais d'autres très longues. Je recommande de se munir des topos guides de la FFRP sur les GR® 49, et GR® 51, où toutes les explications sur les hébergements et les temps de parcours sont indiquées, ainsi que les cartes IGN adéquates. Ne pas oublier de remplir les gourdes, et éviter de faire cette rando en plein été : (chaleur et affluence). D’autre part, sur l’itinéraire que j’ai emprunté, certains passages sont délicats et nécessitent de la prudence, d’autres endroits non balisés ou hors GR®, demandent une grande attention.
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un clic sur la carte |
DES CIMES AUX GORGES. |
J’ai commencé cette randonnée au chalet de La Maline situé sur la départementale 23, dite
« route des gorges ».
Il y a un bus le samedi matin seulement, au départ de la gare de Marseille St Charles jusqu'à Riez et ses colonnes romaines, mais aussi capitale provençale de la truffe ; puis un mini car poursuit à Castellane.
Il faut s’arrêter à La Palud sur Verdon, agréable village très animé l’été, et rejoindre La Maline (8 km) à pieds, en stop ou en taxi, si on a pris la précaution de le commander d'avance car il n'y en a plus sur place...
Il est midi au chalet de La Maline, c’est le Grand Beau Temps : ciel bleu, soleil, et tout et tout... Je me change dans un coin, le short sera plus approprié !
Le sentier descend dans les roches et les buissons jusqu’au bord du Verdon.
Méfiance : la passerelle qui
permet de passer sur l’autre rive, est souvent emportée par les crues : L’EDF
ne l'a remplace pas toujours de suite...! Se renseigner au chalet de La Maline. Traverser le Verdon pour rejoindre le sentier menant aux Cavaliers n’est pas recommandé, même si le niveau du torrent est très bas, et souffre de la sécheresse : il y a par endroits des trous et on peut se retrouver avec de l’eau jusqu'à la taille.... sans parler du courant !
Mon but est de continuer dans les gorges que j’ai déjà sillonné à plusieurs reprises, par le fameux " sentier Martel " : nom du géologue ayant traversé le premier ce Grand Canyon du Verdon en 1905, à l’occasion d’une mission demandée par le Ministère de l’agriculture.
Ce parcours est magnifique : rien à voir avec la route des Gorges qui passe au dessus.
Il faut en appeler un ailleurs, donc je préfère marcher à pieds sur la route et lever mon pouce aussitôt qu’une voiture passe.
L’une d’entre elles, ne tarde pas à s’arrêter, et me voilà faisant découvrir la route des gorges, et les différents belvédères à un jeune couple.
Une très bonne description en est faite dans le topo guide de la FFRP :
Passage au Pré de l’Issane : petit coin de verdure et de fleurs au milieu de cet environnement de roches. La beauté du site ne doit pas nous faire oublier que les difficultés ne manquent pas : certains passages sont ravinés et délicats, mais c’est un grand bonheur un peu plus loin de faire un crochet jusqu’au site de La Mescla, qui signifie : « mélange des eaux ».
C’est le confluent du Verdon et de l’Artuby, autre torrent qui se jette dans le Grand Canyon. L’eau est verte, les arbres commencent à bourgeonner en ce début avril, les parois de plusieurs centaines de mètres laissent entrevoir en haut le balcon au bord de la route.
Il y a 252 marches réparties sur six ou sept échelles fixées dans les parois, avec des rampes, et câbles. Une fois en bas, au bord de l’eau, une pancarte indique la plage des Baumes Frères ; un peu plus loin les Baumes, aux hirondelles et aux chiens : (vastes grottes creusées dans les rochers, pouvant servir d’abri).
Le sentier remonte nettement au dessus du Verdon, et suit une ligne presque horizontale pour atteindre les tunnels.
Après les échelles, c’est le second point délicat des Gorges. Lampe frontale oblige dans ce trou noir : par endroits les flaques d’eau ne manquent pas, et le terrain est glissant. Il y a des ruissellements le long des parois, et à un moment un énorme bloc gît au milieu du passage. L’un des tunnels d’environ 700 mètres est en forme de S ; on n’en voit le bout qu’une fois arrivé, sauf à un endroit où une ouverture sur le côté donne un peu de luminosité sur quelques mètres.
L’autre tunnel de 100 mètres ne pose aucun problème.
J’ai mis un quart d’heure de l’entrée du premier à la sortie du deuxième.
Après cela, par un escalier on rejoint le bord du Verdon, puis un ruisseau et une passerelle pour remonter au parking et ensuite atteindre un belvédère et l’Auberge du Point Sublime.
Très belle journée : j’ai mis cinq heures depuis le chalet de La Maline. Pendant que le ciel s’assombrit je vais pouvoir goûter aux spécialités locales préparées par le Chef, et à la tranquillité des lieux avant la ruée touristique.
Après le petit déjeuner super copieux composé de confitures maison, de miel local, et de petits pains confectionnés et cuits dans le four de l'Auberge, je monte jusqu'à Rougon sans le sac à dos, pour essayer de faire une ou deux photos malgré la noirceur du ciel.
En redescendant on remarque deux ou trois cerisiers déjà en fleurs ; pourtant le village est à 900 mètres d'altitude. Je quitte le Point Sublime, et l'Auberge par le petit sentier qui rejoint le Verdon sur le pont moyenâgeux du Tusset, en amont des gorges. Nous sommes sur le GR® 49. Il faut remonter par une forêt de pins, d'acacias, et des buis aussi haut que des arbustes pour passer au col d'Encastel à 1130 mètres. Peu après, sur une vaste prairie au hameau d'Entreverges, il pleut !.... Le sentier fait un grand virage vers l'est en quittant les Alpes de Haute Provence.
Sous les rafales de vent glacial, on ne croirait jamais être entré dans le Var, mais il n'était pas tombé une goutte d'eau depuis octobre dernier ! A travers les prés et un large chemin, voilà Trigance : c'est l'un des villages varois les plus éloignés.
Cette étape est courte, mais je ne suis pas mécontent d'être au gîte d'étape super confortable, avec les gardiens très sympathiques.
A voir aussi, le musée du Patrimoine historique Trigançois. L'église du XIIème siècle.
En fin d'après midi, d'autres randonneurs arrivent complètement trempés !..... et il fait bon au coin de la cheminée ; |
BARGEME, A LA POINTE DE L'EPERON |
Ce matin le temps est le même qu’hier : il pleut !...
Il faut suivre la route départementale 955 qui enjambe le Jabron, rivière presque asséchée. Deux kilomètres plus loin, le GR® 49 assez mal balisé tourne à gauche en quittant le bitume.
Un passage à travers bois, une légère montée, et descente vers le village de Jabron.
Un terrain de camping est ouvert, mais désespérément vide. Je m’y arrête pour prendre un café.
Le sentier remonte par la forêt, et passe devant le domaine de Cuiros : « chasse gardée ». On contourne pendant presque une heure cette immense propriété en suivant une clôture grillagée d’environ deux mètres de hauteur !
A l’arrière plan, les cimes enneigées par les chutes récentes.
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Le sentier contourne une butte et parvient au hameau de St Laurent, puis une piste forestière mène à Bargème, dont les ruines du Fort sont visibles de loin.
Très beau village médiéval du XIIème siècle, l’un des plus beaux de France. Le site est classé, protégé. Ruelles pavées, Remparts, Portes, Tours, Voûtes, tout cela face à la grande plaine de Canjuers, où par intervalle les tirs d’entraînement de l’armée se font entendre ; décalage total devant la beauté, et la sérénité des lieux !
Mais Bargème c’est aussi le plus haut village du Var, à 1100 mètres d’altitude, et ses 80 habitants donnent l’impression d’une grande famille.
Il ne faut pas chercher de gîte d’étape ou de commerces ici. Le seul hébergement est aux "Roses Trémières" : tables et chambres d’hôtes, sous la baguette magique de la maîtresse de maison, Madame NOEL.
Cette grande habitation n’était qu’une ruine, comme beaucoup d’autres ici, elle a été reconstruite pierre par pierre, et aménagée avec un goût exquis. Il n’y a que cinq chambres tout confort sur trois niveaux. Le repas du soir est préparé avec délicatesse et sent bon la Provence.
Il m’est arrivé de payer bien plus cher dans des hôtels 2 étoiles moins confortables !
Il fallait le dire.
VILLAGES HAUTS PERCHES
Le petit déjeuner est abondant et délicieux, avec ses confitures, et ses miels de toutes sortes....
Le soleil a l’air plus généreux ce matin, j’en profite pour faire deux ou trois photos : la chapelle et son portail en bois sculpté, les maisons fleuries, le château féodal.
L’air est frais, et le vent souffle. Le sentier quant à lui est agréable, presque horizontal pour rejoindre le village de La Bastide. Les marques de balisage ne sont pas évidentes à voir et à suivre ; on remonte dans le haut du bourg pour trouver une piste forestière en travaux, puis à travers un bois de chênes je passe au point culminant de toute cette rando : 1400 mètres d’altitude. Par endroits il y a de la neige poudreuse...
Le ciel redevient sombre, le sentier descend au milieu des pins, et des buis, puis devant une très grande bâtisse qui semble en partie inoccupée.
Le large chemin contourne le camp militaire de Canjuers avec ses pancartes d’interdiction d’entrée ; par ici le terrain est sec, aride, caillouteux. On fait un large crochet, à tel point que je me demande si je ne tourne pas en rond !...
Les marques du GR® 49 réapparaissent dans la forêt domaniale d’Esclapon.
Encore une bonne descente dans un vallon, une courte remontée, et le gros village de Mons apparaît avec ses imposantes maisons en pierres, et ses ruelles en escalier pavées : «calades».
Je redescends par un petit chemin ombragé, et après un bout de route départementale on retrouve le sentier dans un bois de chênes pubescents proche des gorges de Siagnolles, et un couloir étroit dénommé « Roche taillée ».
Plus loin, quelques villas résidentielles au hameau de la Colle du Comte, une prairie et un champ d’oliviers.
Par un agréable sentier, et la forêt domaniale, j’arrive à Tourrettes et Fayence. Ce sont deux importants villages perchés côte à côte au milieu des collines provençales.
Ici aussi un château du XIIème siècle, des Tours, une porte sur la rue principale et l’hôtel de ville au dessus, des ruelles étroites, et en face s’étend la plaine de Fayence.
COLLINES, TORRENTS, MONTAGNES
J’ai essayé de rejoindre le GR® 51 près de Bagnols en Forêt, en passant par une série de routes, chemins et sentiers, mais finalement j’ai perdu beaucoup de temps à chercher les bons passages, et me suis même égaré à plusieurs reprises sur des pistes forestières non indiquées sur la carte.
En quittant Fayence, je me suis dirigé vers le quartier de La Blanquerie, puis les hameaux de Jaumillet, et les Arnaud ; par bois et prairies.
Peu après j’ai longé un lac : retenue d’eau DFCI, (Défense contre les incendies).
En pleine forêt domaniale des Maures, des panneaux indiquent les diverses essences de bois : chênes pubescents, érables, fusains, et donnent des consignes strictes pour lutter contre les feux.
Les autres inscriptions sont erronées car elles mentionnent des noms de lieux qui ne figurent nulle part !... Du coup, je me retrouve sur la route de Draguignan, devant une auberge fermée et à vendre ! (le Garron).
Je fait demi tour, et retrouve beaucoup plus bas, le pont sur l’Endre : petite rivière qui prend sa source près du lac.
Heureusement ce matin le ciel est bleu, et l’air un peu frais. J’avais repéré sur ma carte un sentier descendant directement dans ce torrent, pour longer le cours, et rejoindre le GR® 51.
Après avoir traversé à gué, de l’autre côté le passage se rétrécit, et se perd au milieu des ronces. Pas question de continuer par là ! Tout est bouché, l’Endre est par endroit profonde. Il faut remonter au pont, et suivre par un large détour le chemin forestier, contournant cette combe.
Plus loin, je passe à la Fontaine du Chasseur, petite source fraîche, et abri en cas de mauvais temps. Le GR® 51 venant de St Raphaël passe par ici, et il faut le suivre parmi les pins Sylvestre, les pins maritimes, et une plantation d’arbres de l’Oregon, à titre expérimental.
Le Pic Rebéquier, le Pas des Vaches sont des rochers rouges de l’Estérel. Près d’une maison forestière, le chemin longe l’Endre, qui s’est bien élargie.
Des hameaux résidentiels : Le Mitan, Les Pesquiers, et on entre en ville en traversant la Nationale 7.
Le Muy, est une véritable petite ville de 7000 habitants, entourée de forêts et de vignobles réputés.
Il est 18h30, je suis bien content d’être arrivé !....
UN COL SINON RIEN
Pour quitter Le Muy, il faut passer sous la ligne SNCF, et l’autoroute A8 ; le GR® contourne des collines pour longer le rocher de Roquebrune, puis remonter par la forêt en direction du sud. Après avoir traversé plusieurs combes, j’arrive au col de Valdingardé avec le brouillard et une petite pluie fine.
Il n’était pas nécessaire de venir jusqu’au col, car un chemin en aval le rejoignait...
Bon, tant pis ! ... Longue descente jusque dans la vallée, la chapelle St Donnat au bord de la départementale 25, et le musée du phonographe ! ! !...
Il faut remonter de l’autre côté de la route, et subitement le décor change : les bois et les forêts laissent place aux prés, et aux vignobles. Le hameau du Revest, les Gastons, et un petit village du nom de : Valauris !
En suivant la route, j’arrive au Plan de le Tour, gros bourg dont les rues et places sont bordées de platanes.
Il est déjà plus de 3 heures de l’après midi ; je n’aurai pas le temps d’arriver à Cogolin d’ici ce soir, le GR® est encore long et mal balisé, donc perte de temps.
Je me plante au bord de la route avec le pouce en l’air, et ne tarde pas à être pris en stop par un quadragénaire aux allures de baroudeur !
Il me raconte son dernier voyage de trois mois au Mexique et dans les Andes, et je me retrouve en 20 minutes à destination...
Cogolin est proche du golfe de St Tropez. A part le vieux village dans le haut, et une Tour vestige d’un château fort, je n’ai rien trouvé de passionnant dans le coin. Ce n’est pas l’été, à 9 heures du soir tout semble éteint !
LES MAURES DANS LES NUES
J’ai cherché longtemps la sortie !...
Ce n’est pas évident de trouver un chemin non balisé sur la côte d’azur !
En voulant éviter un détour par le GR® 51, qui m’aurait presque mené à St Trop’, où je n‘ai rien à faire en ce mois d’avril gris et frais, je me trouve embarqué dans un imbroglio de rues, et de routes ; en plus pour tout arranger, il se met à pleuvoir.
Il faut traverser la Nationale et rejoindre en face une petite route longeant un ruisseau proche des vignes.
Ensuite un chemin remonte jusqu'à une pancarte indiquant : « Giegi ».... Je suis sur la bonne voie : ce lieudit est mentionné sur la carte.
Depuis que j’ai quitté les gorges du Verdon, je n’ai pas rencontré de randonneur sur ces sentiers ! Ca manque, pour les besoins de la communication.
Arrivé un peu plus haut, la pluie cesse mais je me retrouve en pleine forêt à un croisement de chemins sans aucune indication.
Au bout d’un moment, je finis par être sur la bonne voie, et même à trouver des marques blanches et rouges, que je n’avais pas vu depuis longtemps !....
Le sentier grimpe dans les bois, et en plein brouillard, la mer doit être assez proche, mais on ne voit rien ; par moments la montée est même assez raide. J’arrive au col des Tuiles à environ 300 mètres d’altitude.
Aucune visibilité, et en plus « il caille !... »
Le massif des Maures est dans les nues ! C’est incroyable ! J’ai du mal à imaginer que Cavalaire sur mer, est en bas, au pied de cette colline.
Plus loin, après être passé sous une ligne haute tension, j’arrive à un croisement de routes, et le col de Rayol Canadel. Tout semble bien balisé, mais au bout d’une centaine de mètres, le sentier se retrouve encore envahi de ronces et d’épines : demi tour, et retour au col !
Je prends un chemin de terre qui descend, et après un certain nombre de lacets, zig zag, etc... me voilà sur une route goudronnée entourée de villas. Le brouillard ne descend pas, il stagne à mi hauteur.
Le bruit des voitures se fait entendre de plus en plus, jusqu'à la Nationale 559, grand axe du bord de mer.
Arrivé à Pramousquier, commune du Lavandou, je marche un peu jusqu'à Cavalière, pour prendre le bus menant en quelques minutes au centre du Lavandou.
Un rayon de soleil ose enfin se montrer !....
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