4
juillet 2006
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Nous
partons de Ristolas, dans la haute vallée du Guil, en suivant le
chemin longeant le torrent et les près en fleurs.
Sur
l'autre rive : le hameau de La Monta, et un peu plus loin, l'Echalp.
Nous
continuons sous le soleil et la chaleur, mais à l'abri des
mélèzes.
Au
passage : la Roche écroulée, énormes blocs posés là entre
torrent et chemin.
Il
faut suivre une petite route et une piste à travers champs pour
arriver au "Petit Belvédère".
La
montée devient très dure pour arriver sur un large plateau fleuri
; un sentier à gauche se dirige vers le col Sellière, un autre
tout droit monte au col de la Traversette.
Nous
prenons à droite la direction du refuge du Viso, bien visible sur
une butte, et
nous décidons de faire la pause casse-croûte dans l'herbe, près
d'un ruisseau.
Le
soir le refuge n'est pas complet, mais c'est toujours la
bousculade, et la file d'attente pour la douche!
Repas
du soir, très largement copieux et du rab en plus!
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5
juillet 2006
Il
a plu cette nuit, et au réveil un épais brouillard
stagne le long de la crête frontalière : le col Valante
est bouché.
Après
le petit déjeuner tout aussi copieux que le repas de la
veille, nous partons. Dans
les pentes d'herbes le sentier atteint le petit lac Lestio,
auprès duquel deux randonneurs bivouaquent... La
montée devient plus ardue dans le grand pierrier par
endroit escarpé. Le brouillard est tenace, on n'y voit
pas grand chose, mais parfois des filets de brume
s'échappent nous laissant apercevoir le haut du col, et
le sommet du Viso. Il
reste deux ou trois névés à passer sans difficultés,
et le col de Valante est bien là. Toute
la vallée du Queyras au loin, est ensoleillée sous un
ciel limpide.
La
descente sur le versant italien est très agréable par les
pâturages, les cascades, et petits lacs. Ce
vallon est très fleuri. Arrivés plus bas nous passons près
des chalets d'alpage et granges Soulières. Petite pause à
l'ombre avant d'attaquer la dure montée qui nous attend! Le
sentier grimpe en lacets très serrés et très raides sous les
mélèzes et les pins ; le sol est tapissé de rhododendrons,
secs et brûlés par les gelées du mois dernier. Dans
la montée, le brouillard est revenu : la visibilité est nulle!
Après les alpages, la forêt, les fleurs, nous abordons un
monde minéral. Il faut toujours monter par une piste bien
tracée au milieu des pierriers et des éboulis. Ca
grimpe toujours entre nuage, brume, et roche jusqu'au lac Bertin
où enfin on retrouve pour la suite un parcours un peu plus
plat. Des
coups de tonnerre se font entendre, des gouttes tombent : nous
enfilons nos capes. La pause casse-croûte prévue là, tombe à
l'eau! Dommage, tout est beau ici quand il fait beau... A son
extrémité le lac donne l'impression de s'ouvrir sur le vide.
Aujourd'hui il s'ouvre sur le ciel chargé et les gouttes de
pluie!
Une
courte remontée mène au Lago Grande di Viso, et en suivant la
rive nous parvenons au refuge Quintino Sella noyé dans les
nuages. Nous
rencontrons peu de monde sur ce tour du Viso, et les refuges ne
sont jamais complets. Une
grande salle avec soufflerie permet de remettre au sec tout ce
qui est mouillé. |
Le
brouillard tournoie et virevolte le long de la Pointe Joanne. Le Viso di
Vallanta s'est dégagé, et dans une trouée bleue, ressemble à un
énorme bloc cubique accroché à la face ouest du grand Viso!
Nous
continuons en suivant les larges dalles de pierres près du lago
Lungo. Quelques légères descentes et remontées en contournant
sur la gauche par un sentier balcon, et à nouveau d'autres
petits lacs entre pierriers et pelouses (de toute beauté par
beau temps) : lacs della Sagnette, di Nova, della pellegrina....
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6
juillet 2006
En
arrivant au bas du lac, il y a la source du Pô sortant des
roches, mais le ruisseau semble provenir de plus haut.
A
proximité, le parking désert de Plan del Ré.
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Le
brouillard est toujours présent.
Nous
quittons le refuge Quintino Sella par la piste et les dalles
dans les éboulis morainiques.
Quelques
passages en zigzags et en descente nous mènent près du petit
lac Chiaretto et du sentier montant au col du couloir du porc.
Nous
continuons tout droit jusqu'à la rive embrumée du lac Fiorenta,
que nous n'avions pas vu à cinquante mètres.
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Dans
la direction du col de la Traversette nous montons par le chemin, et
bifurquons à droite après quelques centaines de mètres. La
montée n'est pas désagréable au milieu des pâturages, et par
moments on voit même des coins de ciel...
Nous
passons un premier petit col, et plus haut nous arrivons au col
della Gianna très venté!
Nous
faisons notre pause casse-croûte un peu plus bas à l'abri, sans
tarder à repartir, car le temps se gâte sérieusement.
Grande
descente et glissades dans les herbes mouillées, l'alpage, les
prairies en fleurs et les bouquets de sapins.
La
pluie arrive au moment où nous passons aux granges de Gianna.
Une
rude montée nous attend par un sentier boueux, au milieu d'une
forêt de mélèzes. Des coups de tonnerre se font entendre et
deviennent de plus en plus pressants ; c'est bien dommage car le
paysage est très beau! Mais il est vrai que l'on n'a pas trop envie
de s'attarder, d'autant que la pluie commence à bien nous mouiller
malgré nos capes, et ponchos.
Enfin
en haut de la côte, le chemin est plus plat. Une descente s'amorce,
toujours parmi les sapins.
Des
clarines et sons de cloches se font entendre, et ainsi nous arrivons
aux granges del Pis. Les vaches dans un champ semblent impassibles
ou sourdes au tintamarre de l'orage.
Le
refuge Barbara Lowrie est une grande bâtisse dans le hameau, avec
bar et restaurant fréquenté par quelques randonneurs italiens, et
les alpagistes du coin.
Ce
soir nous sommes seuls dans ce refuge, et disposons de radiateurs,
vieux journaux, et tout ce qu'il faut pour sécher vêtements, sacs,
et chaussures.
Ici
aussi l'accueil est très conviviale, et le repas excellent.
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7
juillet 2006
Ce
matin nous partons du refuge Barbara sous un grand ciel bleu et le
soleil au dessus des crêtes.
Le
chemin forestier grimpe, puis devient raccourci par les prairies,
où des moutons sont tranquillement à l'ombre. Nous arrivons au
refuge Barant, et son col. En cinq minutes de descente nous
parvenons au Giardino botanico Alpino "Bruno Peyronel".
Nous
passons plus de deux heures à parcourir ses allées, et à observer
toute la flore rassemblée : espèces artico-alpines, et flore
endémique au Viso composées d'une vingtaine d'espèces rares,
comme la Gentiana Rostanii, du nom du biologiste français Jean
Rostand qui fit de nombreux séjours d'études dans la
région.
Pendant
cette visite, les nuages et la pluie ont refait leur apparition.
Les
jeunes gardiens du jardin nous invitent à partager leur polenta à
l'abri. Nous déballons nos provisions des sacs et mettons en commun
nos vivres. Très bon moment de partage et d'amitié.
Mais
la journée n'est pas encore finie, il nous reste une bonne heure de
descente par prairie, forêts et champs de fleurs, entre averses et
accalmie pour arriver au hameau de Ciabo del Pra, et le grand refuge
Willy Jervis, où l'accueil est toujours très sympathique.
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