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19 juillet 2010

de Grado à La Espina

30 km

 

 

 

Au réveil, le ciel est gris, et il tombe une petite pluie fine... 

Je quitte Grado à 7h45 en suivant une petite route tranquille jusqu'à Santa Eulalia de Doriga. 

Ce village me semble être le dernier point tranquille de la journée ; une intuition qui ne me trompera pas! 

La ferme forteresse et la très belle église du XIIe siècle commence à dépareiller avec la Nationale toute proche!

Des bruits de chantiers se font entendre... Plus j'avance, et plus je découvre le "massacre". Des grues et des piles de béton traversent toute la vallée ; c'est là dessus que va être posée la future autoroute, malgré la route nationale dessous! 

Des dizaines de kilomètres de viaduc pour soutenir les tonnes de bitume à plus de cinquante mètres du sol. 

 

Santa Eulalia de Doriga

Route Nationale, et construction d'autoroute sur piles de béton. 

 

Le camino de Santiago est fait de contraste. Cela peut réjouir certains ; personnellement dans le cas présent cela me donne la nausée, pour ne pas dire du dégoût! Je ne sais pas où est le "Beau" dans ce paysage agricole ancestral, ce village médiéval, pris en tenaille entre une Nationale et une autoroute en l'air! Plus loin une culture de kiwis le long de la route ; je me demande si l'exploitant pourra continuer longtemps son activité!

Je retrouve un chemin à l'écart conduisant au Monastère de Cornellana fondé en 1024. Là aussi je ne sais pas ce que sera le décor environnant lorsque les travaux seront finis! 

 

 

 

Plantation de kiwis

Monastère de Cornellana

 

Le chemin grimpe, puis redescend.... La route est fermée à la circulation, toutes les voitures et les camions empruntent cette piste de terre ; va et vient de véhicules, ballets de quatre roues bruyants, poussières, terre qui vole, yeux qui piquent, et gorge qui gratte!.... 

 

" Mon beau chemin de Santiago,

que j'aime ta splendeur... "

(sur l'air de mon beau sapin).

 

J'arrive à Salas à 13h20. La pause s'impose!

Il faut que je mange quelque chose, et boive de l'eau : je suis au bord de l'asphyxie! 

Je n'ai même pas envie d'aller voir de près cette tour médiévale, et ce château...

Mais je ne veux pas rester ici : ce que je ferai aujourd'hui ne sera pas à faire demain!

 

Je vois trois ou quatre jeunes avec sacs à dos sur un banc. Ils n'étaient pas à Grado hier, ni ce matin en chemin. Je comprends que certains utilisent les transports pour s'éviter des désagréments! 

 

 

Route, camino, et chemin de terre : même combat!

Salas : un peu de répit...

 

Je repars à 14 heures.

Un chemin grimpe en sous bois au calme... Je vérifie si je ne me suis pas trompé!... 

C'est étonnant mais çà ne dure pas longtemps. Je retrouve les bruits au dessus de ma tête, les piles en béton passent d'un versant à l'autre de la montagne. A nouveau le chantier gigantesque, les bulldozers qui creusent les pentes, et le "chemin" au milieu de tout çà.

Il y a même les flèches et coquilles à suivre...

Vous avez dit : "Chemin primitif ?

Il paraît qu'une fois l'autoroute terminée, on aura droit à un beau chemin tout neuf ! Mais pourra t-il s'appeler encore, "Primitif"? 

Il va falloir beaucoup d'imagination pour y croire!. 

 

Des panneaux informent que l'Europe participe au financement des travaux : comme si on ne le savait pas!

Bruxelles est toujours là, dans les bons et mauvais coups!  

 

La piste défoncée mène au hameau de Bodeyana, et ensuite la route arrive à La Espina, un village dans le brouillard, il est 16 heures.

J'en ai ma claque de cette journée! Temps et paysage minable... Que suis-je venu faire ici?

 

Je vais à l'hôtel pension "le Dakar", pas très reluisant... mais chambre à 15€, douche wc à côté.

Menu del dia à 9€ le soir.

 

L'urbanisation reprend ses droits... pour le camino, suivez la flèche!

 

 

 

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