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20 juillet 2010

de La Espina à l'albergue de Penaseita 

42 km

 

 

 

Je suis debout à 6 heures et demie du matin.

Le brouillard est épais : on ne voit rien à 10 mètres, et il tombe une sorte de crachin! Je vais prendre mon desayuno dans un bar, ouvert...

Je me demande s'il est bien prudent de partir maintenant, surtout si je dois longer la route! 

Le jour se lève un peu ; derrière les vitres du bar, je vois passer deux ombres avec sacs à dos...

Allons-y, suivons ces deux marcheurs encapuchonnés. Ce sont deux jeunes gars bravant les intempéries, et les risques! 

Il est 7 h 45.

Au premier carrefour, je ne les vois plus! Perdus de vue... 

Sortie de La Espina. 

 

En chemin

 

 

Par chance, une flèche jaune indique une piste hors route! 

Le chemin passe en sous bois dans les flaques d'eau, la boue. Je m'enfonce dans cette terre argileuse collante parsemée de bouses de vaches!. Qu'importe! l'important est de ne pas glisser et se retrouver le derrière là dedans... 

Malgré tout, il vaut mieux être ici que sur la route bitumée, et il y a un parfum d'authenticité. 

Le chemin monte et descend sans cesse. L'indication de kilomètres ne veut rien dire, sur un tel parcours.

 

Je passe à Tinéo, ou plutôt au dessus : un sentier descend dans le village et l'albergue, mais pour ceux qui continuent, il faut suivre cette piste. D'ailleurs, vu d'en haut je ne vois pas l'intérêt de perdre mon temps au milieu de ces bâtiments, et engins de chantiers. 

Le chemin grimpe à travers bois à l'alto de Piedratecha, un col sur une crête boisée. 

Descente par un chemin caillouteux. A un croisement, pourquoi ne pas faire un petit détour par le Monastère en ruine Santa Maria Real de Obona?

Dans la verdure, au milieu des bois, des bâtiments abandonnés, bien que les toitures semblent être récentes. Tout est envahi de ronces, d'épines, de lierres ; plus rien n'est entretenu depuis des années, la végétation s'impose au milieu de cet édifice fondé au XIIIe siècle, où passèrent des milliers de pèlerins...

 

 

Monastère d'Obona

le jardin et cloître à l'abandon

 

Le soleil sort, les nuages s'envolent... 

Une petite route tranquille passe par des hameaux agricoles : Villaluz, Campiello, El Fresno. J'achète un sandwich, et je continue.

A partir de Samblismo, je retrouve un chantier routier! Je ne sais pas s'il faut suivre le chemin en contre-bas ; des arbres sont abattus le long de la route... Plus aucune indication. Des pelleteuses, des bulldozers creusent les pans de montagne, pour élargir la route! 

C'est un massacre de plus! On me dira plus tard qu'il passe peu de voitures ici, et l'élargissement de la route non indispensable... 

 

Je marche plusieurs kilomètres le long de ce chantier.

En passant à Porciles, je m'arrête au bar sur le bord de la route, pour prendre une bouteille d'eau minérale, et le sympathique patron met un tampon sur ma créanciale.

Longue montée pour passer deux cols, dont l'alto de l'Avadoira... Ensuite, descente en pente douce.

 

J'arrive à Pola de Allande, à 18 h 10...

Pas d'albergue ici. Les deux hôtels sont paraît-il complets!...

 

 

Parfois un chemin dans la nature...

Chapelle San Roque à Porciles

 

Comme de bien entendu, l'albergue de peregrinos est à 2 km... (mais je pense qu'il y en a 3.)

Je monte par cette route, sans rien voir à l'horizon! mais je fini par y arriver à 19 heures... Je suis rassuré en voyant du linge sur un fil : c'est ouvert!

Un couple, d'une quarantaine d'années est là. Ils parlent espagnol, et trois mots de français... 

Ils me racontent qu'ils sont venus à pied de Bodeyana! Le village avant La Espina : 'ils auraient donc fait 3 km de plus que moi, c'est à dire 45... On ne s'est pas rencontré, et ils sont là avant... De surcroît, leurs petites tennis blanches sont impeccables...

Que dire? Bof !....

 

Le seul endroit pour manger est un bar à deux cents mètres. On est mardi, et manque de chance c'est le jour de fermeture!

Mais en frappant à la porte la patronne vient ouvrir ; elle consent à me préparer un sandwich, avec une canette de bière. 

Malgré tout, je suis satisfait d'être là, même si après cette étape marathon, je me suis nourri de deux sandwichs dans la journée!

Je peux prendre une douche, et l'employée communale arrive à 9 heures du soir pour encaisser les 3 euros de la nuitée, et mettre le tampon sur les créanciales.

 

Le dortoir est séparé en deux par une cloison : le couple s'était installé d'un côté, et je me suis mis de l'autre. 

Je ne ressens pas de fatigue particulière, quelques courbatures sans plus, mais je me couche et m'endors sans difficultés...

 

Les grands travaux d'élargissement! 

 

 

 

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