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21 juillet 2010

de Penaseita à Grandas de Salime

35 km

 

 

 

l'albergue de Penaseita

Montée au col du Palo : 1146 mètres.

 

Le couple est debout de bonne heure, et je me lève peu après!

Un salut, et ils partent... Hasta Luego.

Un quart d'heure plus tard, je quitte les lieux à 7h20...

 

Le temps est nuageux, mais pas menaçant. La montée est lente, et longue! Les deux autres sont devant, je les aperçois près du col. 

Le Puerto del Palo à 1146 mètres, point le plus haut du Camino Primitivo est balayé par un vent froid! Il faut longer la crête entre deux murets de pierres, et le hameau abandonné de Montefurado d'un aspect sinistre!

Belle grande descente par un chemin caillouteux. Aucun bruit ; on est en pleine nature, mais le village de Lago en vue, je retrouve la route, et un bar où je vais pouvoir prendre un café avec trois madeleines : c'est peu depuis 24 heures!...

Le couple espagnol est là. Je repars avant eux, on n'a rien à se dire qu'un "hasta pronto"... 

D'ailleurs je ne rencontre personne pour discuter et encore moins pour marcher! Vu les individus que draine le camino, je préfère rester seul, et quand le paysage en vaut la peine, je regarde, j'observe, et je prie aussi en marchant.

La seule personne intéressante que j'ai rencontré depuis le début, c'est Anne-Marie, mais elle a deux jours d'avance... On s'envoie des textos de temps en temps pour s'indiquer où l'on est!

 

Les nuages s'évacuent, le soleil se montre généreux.

Le sentier passe à travers champs, et une nouvelle descente conduit à Berducedo, un village en bordure de route. 

Une épicerie bar, où j'achète deux pommes, et un bocadillo jamon...

Surprise? Les deux espagnols sont là!... Je me demande s'ils n'ont pas une voiture cachée quelque part... ou un comparse pour les mener où ils veulent!

Dans les jours à venir, je m'apercevrai qu'ils ne sont pas les seuls à utiliser des subterfuges pour griller les étapes!

 

Une nouvelle fois, je repars avant eux... par une petite route tranquille et un chemin au milieu de grands sapins, où sifflent le vent. 

Je passe au hameau de La Mesa, et sa petite église de pierres. Sur la crête, la laideur personnifiée : une batterie d'éoliennes agitent leurs bras désespérément! Et dire qu'il va falloir grimper là-haut...

Non seulement la montée en pleine chaleur, est rude, mais un  bourdonnement se fait entendre, comme s'il y avait des ruches tout près, avec par moments des "clacs, clacs"... Les grandes pales ont l'air de crier "au secours"! Arrêtez de nous faire tourner, nous avons le tournis... 

Mais une fois là-haut, au milieu des champs, les éoliennes sont derrière! Il faut regarder en face c'est bien plus intéressant.

 

 

En sous bois

Eglise de la Mesa, et bras articulés en toile de fond. 

 

Le topo guide annonce un plongeon vertigineux de 800 mètres jusqu'au barrage : de quoi effrayer le pèlerin moyen peu habitué à l'effort physique. Il faut passer tout d'abord à Buspol, une ferme en pleine nature sur la montagne : au moyen-âge c'était un hôpital pour pèlerins. 

Il ne reste que la chapelle, appelée Capilla de Santa Marina de Buspol. Le sentier traverse les champs, avec tout le long, de grandes pierres plates plantées verticalement. La vue est étendue au loin! 

Voila ce qui est beau, en tous cas ce que j'aime!

 

Cette fameuse descente annoncée arrive! Le plongeon selon le topo... N'exagérons rien : le chemin est caillouteux, certes, mais ceci pour nous rappeler que le camino, constitué en grande partie de routes et d'asphalte, peut receler parfois quelques pièges pour le pèlerin touriste non entraîné. 

Je rencontre un homme et une femme marchant à petits pas. Ils me disent être Mexicains! Je n'arrive pas à en savoir d'avantage.

Je continue cette descente par des lacets dans les prairies. Le lac de Salime est encore loin, mais le paysage change au fur et à mesure : le chemin devient forestier, il y a des fleurs, des buissons, et surtout de grands pins aux branchages agités par l'air chaud! 

Une végétation méditerranéenne que je vois pour la première fois sur le camino...

 

 

Chapelle de Buspol

En chemin : dalles verticales servant de clôtures.

 

Il faut contourner le lac toujours par le chemin au milieu des pins, et des chênes, et ensuite je retrouve la route avec le barrage.

Fini, la descente ensoleillée dans la nature... Maintenant il faut suivre la route qui remonte sur l'autre versant ; pénible montée de 8 kilomètres! 

Un raccourci par chemin de terre, évite quelques centaines de mètres de goudron, pour arriver à Grandas de Salime. Il est 16h30...

 

Nouvelle surprise : je retrouve le couple espagnol en pleine forme, avec trois ou quatre autres personnes et sacs à dos!

Des personnes oui, ou des gens que je n'ose plus appeler "pèlerins ou marcheurs"...

Nul doute, que ceux-là n'ont pas fait l'étape à pied! Et pourtant... ils me disent que l'albergue est à cent mètres, il faut y aller de suite ; il y a encore de la place!! 

Un individu avec un gilet fluo, s'est transformé en indicateur pour diriger les pseudo-pèlerins vers l'albergue. C'est tout juste si on n'est pas contraint et forcé d'y aller... j'hallucine! 

J'essaie d'expliquer que je suis un pèlerin, et je ne veux pas me mélanger avec des prétendus tels.... 

Je laisse l'albergue à 5 € aux autres, je préfère la solitude, le calme, la tranquillité d'une chambre où je peux me reposer après ces deux grosses journées de marche, et aussi sortir de mon sac ma petite sainte vierge, la poser sur la table devant moi et prier... 

 

Le lac de Salime

Grandas de Salime

 

Le seul restaurant ouvert est "l'Arreigada" ; à 9 heures du soir c'est complet! Des gens que je n'ai jamais vu avant, sauf le couple Mexicains, qui me félicitent pour ma vélocité! 

Les deux espagnols ne sont pas là. Je ne les reverrai plus!

Le menu du jour est d'autant plus apprécié, que je n'ai rien mangé d'autre depuis 48 heures, que les deux sandwichs hier, et trois madeleines ce matin!...

Ensuite, je vais me coucher et je m'endors.

 

 

 

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