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Grande Traversée des Alpes

 

10, 11, 12ème étape

 

 

 

QUEYRAS - UBAYE

 

 


 

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Centaurée alpestres

 

 

AVERTISSEMENT.

 

Une nouvelle mise en page de cette GTA a été refaite en février 2018.

Tableaux journaliers et photos agrandies pour une meilleure lisibilité.

J'ai très peu touché au texte rédigé en 1998.

En ce qui concerne le chemin, les gîtes, refuges, hébergements, nourritures,

il ne faut pas prendre à la lettre ce que j'ai écrit à cette époque :

les choses ont changé depuis, en mieux ou en plus mal,

et certains hébergements ont été transformés, ou n'existent plus.

Il faut donc rechercher les informations récentes avant le départ.

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Mercredi 15 juillet 1998


 

Encore un réveil très matinal : la journée sera longue !

Le petit déjeuner est préparé depuis la veille.

Au départ de Briançon à 5h30, le temps est frais, le ciel clair. Il faut une heure pour traverser toute la ville et se rendre à l'autre extrémité, à Villar Saint Pancrace.

Le chemin monte à travers bois, et à un moment il devient goudronné! ce qui facilite les choses pour les randonneurs fatigués.

 

" A quand une route pour rejoindre Brunissard par le col des Ayes? "

 

Il y a le col de l'Izoard tout proche, mais çà ne paraît pas suffisant!

Les chalets des Ayes ont bien grandi! J'ai connu ce hameau en ruine! Certains chalets ont été restaurés, ou réhabilités, ce qui est bien.

Le chemin monte parmi les mélèzes, et les rhododendrons. Il fait beau mais froid, et je n'ai vraiment pas l'impression d'être dans le Queyras : région chaude des alpes!

Au col des Ayes à 9 heures, les nuages arrivent poussés par le vent ; habituellement il les chasse.

 

Chalets de l'Echayllion

 

De l'autre côté, les chalets d'estive de l'Echayllion, et descente sous une immense paroi rocheuse menant à une clairière où coule un ruisseau : "micro décor paradisiaque".

 

Plus loin on passe près d'un camping, et c'est la route jusqu'à Brunissard à 10h30, et La Chalp : des artisans fabriquent des jouets et objets en bois. Le sentier remonte toujours en forêt, passe par le hameau des "Maisons", vieilles demeures exposées plein sud habitées l'été. Je retrouve les grillons, criquets, etc... signe de sécheresse : d'ailleurs l'herbe est plutôt jaunie.

 

 

 

 

Le ciel se couvre de plus en plus. Je parviens au lac de Roue sur la route du hameau de Souliers, étape incontournable dans le Tour du Queyras. L'eau stagnante de ce lac est envahie de plantes aquatiques.

 

La descente est délicate à travers ce grand est magnifique bois : la pente est raide par moment, les aiguilles de pins glissantes.

J'arrive à Chateau Queyras à 12h50, (Fort construit par Vauban). La seule épicerie traiteur est fermée. Le marchand de fruits habituel sur le bord de la route n'est pas là! 

 

Je continue...

 

 

Il faut traverser le Guil : torrent impétueux, sur lequel des groupes s'adonnent aux joies du rafting.

Une nouvelle montée à travers bois et prairies, où des vaches font tranquillement leur sieste. Un peu plus haut, un petit col.

Ensuite traversée d'une combe pour rejoindre le col de fromage! Il est 15h40. Petite pause d'un quart d'heure.

 

Le ciel a l'air de se dégager, et en face le Pic de Font Sancte se détache des autres sommets environnants.

 

Les sapins plantés il y a quelques années, le long de la pente du col, ont bien poussé.

 

Après être passé près de plusieurs chalets, il faut suivre une grande piste.

 

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Château Queyras.

 

 

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Au col de Fromage.

 

 

Enfin j'arrive à Ceillac à 17 heures, village très animé et groupé autour de son église caractéristique ; passage obligé du GR® 5, et base de départ du Tour du Queyras.

Au gîte "Les Baladins", ceux qui ont fini le tour, et ceux qui vont le commencer sont là!

Des randonneurs n'en croient pas leurs oreilles quand je leur dit que j'arrive de Briançon! C'est effectivement une grosse étape!

Je ne suis pas vraiment fatigué, une bonne douche me remet d'aplomb, seuls mes doigts de pieds sont douloureux! Mais j'ai surtout faim.

Depuis le petit déj au départ, les abricots secs et biscuits vitaminés en route, ont été éliminés!

 

Le soir au repas, après le potage nous avons droit à du poisson et de l'aïoli. Idée très originale dans un gîte de montagne : çà change des traditionnels riz ou pâtes.

 

Il y a plein de monde, mais curieusement je me retrouve dans un petit dortoir seul.

 

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Ceillac.


 

Jeudi 16 juillet 1998

 

Atmosphère pesante et lourde

dans ce vallon " lunaire".

 

Départ du gîte les Baladins à Ceillac : 5h30.

Décidément le temps est toujours froid le matin, même dans le Queyras.

Les campeurs réveillés sont emmitouflés dans des vestes polaires! La montée à travers bois est tellement raide, que je me réchauffe assez vite.

Seulement en passant près de la "cascade de la Pisse" le froid devient saisissant.

 

 

 

 

 

Une prairie légèrement vallonnée au milieu de laquelle se trouve le lac Miroir, appelé aussi lac des Prés Soubeyran, au pied du massif de Font Sancte.

Véritable oasis de verdure : encore un "micro décor de rêve" que le soleil inonde déjà en arrivant à 7 heures.

Je m'y arrête un bon quart d'heure.

Ensuite le paysage change : il faut remonter un chemin caillouteux, piste de ski l'hiver, pour parvenir à la chapelle Sainte Anne et son lac d'un bleu profond, à 8 heures.

C'est un lieu de pèlerinage : le 26 juillet les habitants des deux vallées : Ceillac et Maurin dans l'Ubaye se rejoignent ici.

Lac Miroir 

 

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Le Massif de Chambeyron

 

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Le sentier schisteux grimpe au col Girardin : la vue est étendue d'un côté jusqu'à l'Oisans, et en face le Chambeyron. Petite pause au col à 8 heures 40.

 

On quitte les hautes alpes pour les alpes de haute Provence.

Le vent froid m'empêche de m'attarder. La descente se fait par prairies et ruisseaux au milieu d'un troupeau de moutons, et de jeunes agneaux. Un peu plus bas le sentier devient escarpé, et après des lacets dans une importante végétation, j'arrive au bord de la route dans cette haute vallée de l'Ubaye au hameau de la Barge à 10 heures.

La petite route mène à gauche au refuge de Maljasset, et hameau de MaurIn, où un sentier continue vers l'Italie et le village de Chianale.

 

De l'autre côté, deux possibilités : soit le stop, soit la marche à pied sur la route!

Dans ce sens et à cette heure matinale, très peu de voitures vont vers la vallée. Je n'en ai vu que deux  ; il y a une bonne douzaine de kilomètres jusqu'au Pont du Chatelet, dominant le torrent Ubaye à plus de 80 mètres de haut!

 

Peu après, un sentier remonte, mais rallonge par rapport à la route, pour arriver à Fouillouse à 12h20, et manger un sandwich.

Sympathique hameau ; son gîte, restaurant dirigé par la famille Bourillon où l'on est très bien accueilli. J'y ai fait étape plusieurs fois, et les repas pour randonneurs vraiment excellents et copieux. En plus le cadre est agréable.

 

Mais à 13 heures, il faut continuer! Quelques nuages se dissipent, le soleil revient.

Montée à travers bois, prairies, champs de fleurs, et ruisseaux jusqu'au col du Vallonnet caché derrière une butte à 14h40.

Un peu plus loin le lac du Vallonnet asséché ressemble à une cuvette vide!

 

 

Il faut ensuite traverser une longue zone pierreuse et caillouteuse.

A chaque passage, j'ai toujours ressenti une atmosphère pesante et lourde dans ce vallon "lunaire".

Sur le sommet, se dresse le fort de Vyrasse, et l'ancien bâtiment militaire en ruine de Mallemort abrite une colonie de marmottes.

 

Quelques éboulis à traverser, et le chemin monte au col de Mallemort où j'arrive à 15h50.

En face les montagnes des Alpes maritimes. Je reconnais le Pas de la Cavale, à franchir demain. Le ciel est bleu, plus un nuage. Par contre le vent est violent et froid!

 

Après une descente pénible pour les pieds, j'arrive à Larche : village frontière avec l'Italie, entièrement reconstruit après la guerre.

La seule épicerie vend de tout : tabac, pain, journaux, etc...

 

Vallon de Mallemort

 

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Larche.

 


 

Vendredi 17 juillet 1998

 

 

Aujourd'hui il n'y a pas de vent,

et je n'assiste pas à l'envol des pierres au Pas de la Cavale !

 

 

Ce matin en partant de Larche à 5h30, il fait encore plus froid que d'habitude!

La petite route mène au Pont Rouge à 7 heures, c'est l'entrée dans le Parc du Mercantour.

Le ciel est bleu, mais le soleil n'est pas encore descendu jusqu'ici.

 

Le lac du Lauzanier

 

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Par endroits, l'herbe est givrée dans ce très beau vallon du Lauzanier. A la cabane Tardieu, les moutons et brebis encore dans leur sommeil sont serrés les uns contre les autres, alors qu'autour les chiens veillent et grognent à mon approche.

 

Un peu plus haut, le soleil arrive et réchauffe légèrement l'atmosphère.

Autre merveille de la GTA : le lac du Lauzanier, paysage de rêve. Rien d'étonnant à ce qu'il y ait souvent des randonneurs bivouaquant la nuit.

 

Petite pause d'un quart d'heure en arrivant près de ce lac à 7h50.

 

Malgré mon arrivée et la présence d'autres randonneurs bivouaquant, un groupe de chamois se désaltèrent dans un ruisseau tout proche, et c'est une marmotte qui les fait détaler en poussant son sifflet strident.

Plus loin, après être passé par des éboulis, se trouvent les lacs de Derrière la Croix, au nombre de trois, de tailles différentes ; ils sont encore dans l'ombre pour le moment.

 

Puis c'est la lente montée dans un vaste pierrier au Pas de la Cavale, limite des alpes de haute Provence, et des alpes maritimes. Il est 9h10

 

Ici il faut faire très attention par grand vent, car des pierres se détachent du sommet des Trois Evêques, et peuvent atteindre les randonneurs : ( vu dans mon premier topo guide du début des années 80... )

Aujourd'hui il n'y a pas de vent, et je n'assiste pas à l'envol des pierres au Pas de la Cavale!

Par contre, le sentier est en mauvais état dans la descente pentue, et parfois périlleuse!

 

Le ciel est bleu. Parfaitement bleu : pas un nuage ! la vue est étendue jusqu'aux pistes d'Auron, et au Mont Mounier.

Je commence à descendre à 9h25.

 

Le Pas de la Cavale

 

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Au bas, les petits lacs d'Agnel, et le passage dans le vallon de Salsa Morène, nom à consonance sud américaine. Les mexicains de Barcelonnette tout proche, y sont peut être pour quelque chose?

 

Traversée d'un torrent sec, avant de remonter au col des Fourches à 11 heures, où un énorme troupeau de moutons a envahit la pente. Le berger me fait signe d'avancer, au milieu des bêtes bêlantes dans un nuage de poussière!

 

Au col, il faut suivre la route de la Bonette et couper les lacets, pour arriver au hameau de Bousieyas à 11h30. Maintenant il fait très chaud ! Un nouveau problème se pose : les mouches !

Ici c'est infernal ; les randonneurs sont suivis par une horde de mouches, de taons, et de guêpes. Mieux vaut avoir un bon produit anti-insectes. Malgré cela je me fais piquer à plusieurs reprises, et la main droite se met à enfler!

 

Le gîte d'étape est fermé ; ou plutôt, il est grand ouvert, mais personne à l'intérieur, ni autour! Curieux....

Je pensais casser la croûte, et bien tant pis! je remplis ma gourde, car la fontaine coule toute seule.

 

Il fait vraiment très chaud. Fini la fraîcheur de ce matin. la montée au col de la Colombière n'est pas très longue, mais les mouches sont toujours collantes.

La descente redoutée : pénible, plein sud, interminable! Heureusement, des brassées de fleurs poussent tout le long, et je fais des pauses photos.....

 

 

Lacs d'Agnel vus du Pas de la Cavale

 

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Campanules

 

 

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Vue sur Bousieyas en allant au col de la Colombière.

 

 

 

Enfin, arrivé à St Dalmas le Selvage , agréable village en pleine restauration.

Il est 14 heures, je vais prendre un sandwich. Ensuite je repars à 14h45, en remontant par un bois, au petit col d'Anelle à 15h30.

De l'autre côté le sentier est détérioré par des travaux d'élargissement.

Ca y est, ils vont nous faire une route ici aussi???...

 

Il était recommandé de passer par le tunnel avec une lampe, mais il y a 50 centimètres d'eau tout le long!

 

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Sentier fleuri en descendant du col.

 

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St Dalmas le Selvage

 

Une déviation est mise en place, il faut suivre des bandes plastiques de chantier en guise de balisages. Le sentier est raide ; par chance il pousse toutes sortes de buissons, il faut se rattraper aux branches, les petits cailloux roulent sous les pieds.

On ressent à partir d'ici, les senteurs et les particularités de la Provence, avec en plus les criquets, et autres sauterelles pour compléter l'ambiance. Il pousse partout des touffes de thym, de romarins, et de la lavande sauvage dans les rocailles. C'est les parfums du sud.

 

De loin St Etienne de Tinée apparaît, avec ses toits de tuiles roses...

Important village : au bord de la route, un panneau indique "Nice 90 kilomètres". On se rapproche!

Il est 17 heures, du coup j'ai envie d'aller plus loin, mais craignant d'être à Auron tardivement, sans hésitation je fais du stop, et çà marche au premier coup!

Un petit pépère m'emmène en dix minutes, et je n'ai pas de mal à trouver un hôtel malgré que la station soit assez déserte en cette saison.

Dans le temps il y avait un refuge du CAF, mais il n'existe plus depuis belle lurette…

 

L'été Auron est encore plus moche que Tignes! c'est pas peu dire!

L'énorme ravin en partie comblé, fait une tranchée au milieu du village.

 

Rien de vraiment génial ici.

 


 

Suite dans la Tinée.